WASHINGTON, 11 mars 2021 — Le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale a approuvé aujourd’hui un financement additionnel de 22,5 millions de dollars pour le Projet régional d’accès à l’électricité hors réseau (ROGEAP) sous la forme de subventions de l’Association internationale de développement (IDA)* ainsi que du Fonds pour les technologies propres (CTF). Cette opération vise à soutenir le développement du marché des systèmes solaires autonomes en Afrique de l’Ouest et centrale, et plus particulièrement dans les pays du Sahel. Elle complète l’opération approuvée en avril 2019, financée à hauteur de 150 millions de dollars par l’IDA et de 67,2 millions de dollars par le CTF.
Le projet appuiera des activités pour accélérer le déploiement de systèmes solaires autonomes dans une région dont 50 % de la population n’a pas accès à l’électricité, et moins de 3 % de ses habitants utilisent ce type de technologies novatrices. Il s’attachera à développer le marché régional en harmonisant les politiques et les normes ainsi que les procédures commerciales. Enfin le projet accompagnera les entrepreneurs avec des programmes d'accélération, et fournira des prêts et des aides pour le déploiement d’installations solaires domestiques hors réseau.
Plus largement, le projet contribuera au développement du capital humain en permettant d’électrifier des dispensaires et des établissements scolaires publics, améliorant ainsi les résultats en matière de santé et d’éducation. Il soutiendra la création d’emplois, en particulier dans les communautés agricoles qui pourront s’équiper de pompes à eau pour irriguer leurs champs, de broyeurs pour transformer leurs récoltes et de réfrigérateurs solaires pour acheminer leurs produits aux marchés. Le projet soutiendra les petites entreprises innovantes grâce à ces systèmes solaires domestiques et favorisera la reprise économique post COVID-19. En Afrique de l’Ouest et centrale, le projet concerne 19 pays, dont les 15 membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) — Bénin, Burkina Faso, Cabo Verde, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Libéria, Mali, Niger, Nigéria, Sénégal, Sierra Leone et Togo —, ainsi que le Cameroun, la République centrafricaine, la Mauritanie et le Tchad.
« Les systèmes solaires autonomes présentent un fort potentiel commercial en Afrique de l’Ouest et centrale, y compris dans les pays du Sahel, mais la région peine à attirer suffisamment d’investissements dans ces solutions hors réseau, souligne Deborah Wetzel, directrice de l’intégration régionale pour l’Afrique subsaharienne, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. Ce nouveau financement contribuera à satisfaire la demande croissante en sources d'électricité fiables et permettra de créer des emplois pour les millions de personnes actuellement privées d’électricité ou pâtissant d’un approvisionnement irrégulier, sans oublier les entreprises et les institutions publiques qui pourront s’appuyer sur des systèmes solaires autonomes modernes, afin d’améliorer les niveaux de vie et développer l’activité économique. »
Dans le cadre de cette restructuration et de ce financement supplémentaire, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a été désignée comme nouvelle agence d'exécution du projet, pour œuvrer au développement d’un marché régional et soutenir les activités destinées aux entrepreneurs. Elle se coordonnera avec l’autre organisme d’exécution, la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), chargée d’ouvrir une ligne de crédit en faveur des banques commerciales opérant dans la sous-région.
* L’Association internationale de développement (IDA) est l’institution de la Banque mondiale qui aide les pays les plus pauvres de la planète. Fondée en 1960, elle accorde des dons et des prêts à taux faible ou nul pour financer des projets et des programmes de nature à stimuler la croissance économique, réduire la pauvreté et améliorer la vie des plus démunis. L’IDA figure parmi les principaux bailleurs de fonds des 75 pays les plus pauvres de la planète, dont 39 se trouvent en Afrique. Ses ressources bénéficient concrètement à 1,5 milliard de personnes. Depuis sa création, l’IDA a soutenu des activités de développement dans 113 pays. Le volume annuel de ses engagements s’est élevé en moyenne à 18 milliards de dollars au cours des trois dernières années, 54 % environ de ce montant étant destinés à l’Afrique.