WASHINGTON, 10 mars 2021 - La Banque mondiale a approuvé un financement supplémentaire sous forme de dons d’un montant de 150 millions de dollars pour le projet de filets sociaux de sécurité (SSNP) afin de soutenir davantage le gouvernement à accroître l'accès des ménages extrêmement pauvres aux services de filet de sécurité et à renforcer les bases du système national de protection sociale, tout en accélérant la riposte en protection sociale face à la pandémie de COVID-19.
« L’État malagasy réaffirme sa volonté et sa détermination à concrétiser les programmes nationaux de protection sociale. Et le soutien de la Banque mondiale permettra d’atteindre un objectif essentiel pour l’amélioration des conditions de vie du capital humain à Madagascar. Nous renforçons ensemble la résilience des ménages les plus vulnérables dans ce contexte sanitaire sans précédent de la Covid-19 auquel nous devons faire face », a déclaré Andry Rajoelina, Président de la République de Madagascar.
Ce troisième financement supplémentaire assurera la continuité des transferts monétaires en faveur de la plupart des ménages et des bénéficiaires actuels, tout en améliorant et étendant les programmes à neuf districts supplémentaires dans cinq régions supplémentaires : Alaotra Mangoro, Analamanga, Analanjirofo, Atsimo Atsinanana et Menabe. Le projet capitalisera sur les acquis du programme de transfert monétaire d'urgence face à la pandémie de COVID-19, Tosika Fameno, pour renforcer la résilience à long terme des ménages pauvres et vulnérables en milieu urbain. Le projet renforcera davantage les mesures d'accompagnement des ménages bénéficiaires afin de développer le capital humain et permettre de meilleures opportunités d’amélioration durable de leurs conditions de vie. Grâce à ce financement supplémentaire, le programme de protection sociale couvre 14 régions et 29 districts dans tout le pays avec un nombre total de bénéficiaires porté à environ 4 millions de personnes.
« Les conséquences de la pandémie de COVID-19 sur les ménages sont considérables et potentiellement désastreuses », a déclaré Marie-Chantal Uwanyiligira, Représentante de la Banque mondiale à Madagascar. « Ce troisième financement supplémentaire soutiendra l'expansion des programmes nationaux de protection sociale pour protéger les ménages pauvres et vulnérables en zone rurale ainsi que la mise en œuvre d'un nouveau programme de transfert monétaire en milieu urbain. Ce programme mettra également en place une stratégie de sortie afin que ceux qui ont pu se relever puissent faire place à d'autres personnes dans le besoin pour bénéficier du programme ».
Ce don permettra aussi de soutenir davantage le système national de protection sociale en numérisant l'enregistrement, en développant un système de paiement électronique, en renforçant le système de plainte et l'engagement communautaire et en systématisant le suivi-évaluation communautaire. Il aidera également le gouvernement à élaborer des options pour le registre social.
Depuis 2015, avec l'appui du projet des filets sociaux de sécurité (SSNP) en cours, le gouvernement de Madagascar a mis en place les éléments de base d'un système de filet social de sécurité ciblé. Le SSNP a lancé trois programmes de transfert monétaire pour les ménages pauvres et vulnérables : le programme de filet de sécurité productif "argent contre travail", le transfert d'argent pour le développement humain pour les familles avec de jeunes enfants, et la réponse FIAVOTA pour les ménages touchés par la sécheresse dans le Sud et la réponse à la crise. À ce jour, ces programmes ont touché environ 2,5 millions de personnes.
La couverture et le financement des filets sociaux de sécurité s'étendent mais restent extrêmement limités à Madagascar. Les programmes réguliers (n’incluant pas les réponses à la crise) ne sont opérationnels que dans 8% des districts les plus pauvres et ne touchent que 6% des ménages en situation d'extrême pauvreté. La couverture par les filets sociaux de sécurité existants augmente à 10% des personnes extrêmement pauvres en période de crise (sécheresses, cyclones et le confinement pour contenir la propagation de COVID-19).
Depuis 2015, la Banque mondiale a soutenu Madagascar à construire son système de protection sociale avec un premier projet financé par l'IDA à hauteur de 40 millions de dollars en 2015, suivi d'un premier crédit supplémentaire d'un montant de 35 millions de dollars en octobre 2016 afin de répondre à la grave sécheresse provoquée par El Niño dans le sud de Madagascar, et un deuxième don supplémentaire de 90 millions de dollars en mars 2019 pour étendre la protection sociale.