WASHINGTON, 16 décembre 2020 – Le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale a approuvé aujourd’hui un financement de l’IDA* d’un montant de 150 millions de dollars en faveur d’un programme de réformes politiques et institutionnelles visant à accélérer le développement du capital humain au Rwanda et à favoriser ainsi une croissance économique sans exclus. Ce financement est constitué d’un don et d’un crédit de 75 millions de dollars chacun.
Aligné sur les objectifs de la Stratégie nationale de transformation (2017-2024), le premier Financement à l’appui de politiques de développement en faveur du capital humain et d’une croissance inclusive marque le début d’une série de trois opérations qui seront lancées entre 2020 et 2022. Il viendra soutenir le programme de réformes multisectoriel porté par les autorités et prévoyant des mesures politiques et institutionnelles complémentaires en vue de fournir des services sociaux efficaces aux familles rwandaises dès la petite enfance.
Cette opération aidera les autorités à renforcer la résilience des familles, favoriser un bon départ dans la vie pour les jeunes enfants, offrir de meilleures conditions d’apprentissage scolaire aux élèves, promouvoir un accès équitable aux services de santé et améliorer la délivrance de prestations et de services de protection sociale centrés sur le capital humain au profit des populations pauvres et vulnérables.
« Je me réjouis de la mise en place d’un projet qui soutient l’engagement vigoureux du Rwanda d’investir dans sa population et d’avancer plus vite dans le développement de son capital humain. Cette opération appuie des réformes qui promeuvent une collaboration étroite au sein de différents ministères et organismes de divers secteurs afin de mieux servir les familles, les femmes et les enfants, et permettre ainsi à tous les Rwandais de réaliser pleinement leur potentiel, souligne Rolande Pryce, responsable des opérations de la Banque mondiale pour le Rwanda. Il s’agit de l’une des toutes premières initiatives en Afrique à cibler explicitement l’enjeu du capital humain et à prendre acte de son importance pour la réalisation d’une croissance économique inclusive. »
Le programme promeut la viabilité à long terme des finances publiques du pays et renforce les capacités et la responsabilisation des institutions locales pour la fourniture des services sociaux. Il fait de l'autonomie des femmes une condition fondamentale pour renforcer le capital humain des prochaines générations et accroître la productivité en valorisant un potentiel inexploité.
« Ce programme constitue un pas en avant important dans le cadre des efforts menés par le Rwanda pour donner les mêmes chances de réussite à tous ses citoyens et améliorer la qualité et l’offre de services sociaux. Il conforte l’engagement pris par le gouvernement de remédier aux obstacles politiques et institutionnels qui empêchent de tirer le meilleur rendement des investissements consentis dans l’éducation, la santé et la protection sociale, précise Iftikhar Malik, spécialiste senior du développement humain à la Banque mondiale et chef d’équipe du projet. Il a été conçu pour veiller à ce que les familles pauvres et vulnérables ne soient pas laissées au bord du chemin et qu’elles puissent recevoir l’aide sociale dont elles ont besoin et bénéficier de meilleurs services de nutrition et d’éducation pour assurer un avenir meilleur à leurs enfants. »
Au terme des trois années que couvre le programme, 100 000 ménages devraient avoir reçu des transferts monétaires d’urgence destinés à les aider à faire face aux conséquences de la pandémie de COVID-19. Le programme prévoit aussi d’accroître la part des ménages à faibles revenus recevant des aides à travers les dispositifs de protection sociale centrés sur le capital humain et le système d’assurance maladie à base communautaire. Enfin, il devrait permettre d’augmenter le pourcentage d'enseignants qualifiés dans les établissements primaires et secondaires, et de renforcer la présence de médecins et d'infirmières dans les centres de santé publics.
Le Rwanda fait partie des premiers pays à avoir adhéré au Projet pour le capital humain de la Banque mondiale, un réseau mondial comprenant actuellement 78 États qui, toutes catégories de revenu confondues, s’attachent à intensifier et améliorer les investissements dans leur population pour accroître l’équité et accélérer la croissance économique. Les ministres des finances des pays concernés se réunissent régulièrement pour suivre les progrès accomplis et traiter des questions liées au capital humain. Le réseau donne également lieu à une collaboration et un partage des connaissances entre responsables gouvernementaux des différents pays.
* L’Association internationale de développement (IDA) est l’institution de la Banque mondiale qui aide les pays les plus pauvres de la planète. Fondée en 1960, elle accorde des dons et des prêts à taux faible ou nul pour financer des projets et des programmes de nature à stimuler la croissance économique, réduire la pauvreté et améliorer la vie des plus démunis. L’IDA figure parmi les principaux bailleurs de fonds des 76 pays les plus pauvres de la planète, dont 39 se trouvent en Afrique. Ses ressources bénéficient concrètement à 1,6 milliard de personnes. Depuis sa création, l’IDA a soutenu des activités de développement dans 113 pays. Le volume annuel de ses engagements s’est élevé en moyenne à 21 milliards de dollars au cours des trois dernières années, 61 % environ de ce montant étant destinés à l’Afrique.