WASHINGTON, 10 décembre 2020 – Le Conseil d'administration de la Banque mondiale a approuvé aujourd'hui un don de 10 millions de dollars afin de protéger les pauvres et les personnes vulnérables. Ce financement soutient le programme de riposte immédiate du gouvernement face à la COVID-19 et appuie les réformes qui contribueront à la reprise économique et à améliorer la résilience à l'avenir. Ce financement aidera également le gouvernement à faire face aux déficits budgétaires et de financement extérieur suite à la pandémie, étant donné que le pays connaît une baisse des envois de fonds, une réduction des recettes d'exportation (notamment liées au tourisme) et une diminution des recettes fiscales alors que les dépenses publiques augmentent.
« Cette crise sanitaire mondiale pose plusieurs risques pour le développement social et économique des Comores, qui se traduit par une diminution des envois de fonds, des pertes d'emplois dues à des mesures de distanciation et de confinement, et des perturbations dans les services publics et le commerce international », a déclaré Boubacar Walbani, représentant résident des Comores. « Cette opération vise à trouver un équilibre entre les besoins immédiats générés par la crise de COVID-19 et les réformes structurelles à moyen terme nécessaires pour restaurer la croissance ».
Cette opération soutient la réponse d'urgence du gouvernement face à la pandémie ainsi que les mesures de réforme structurelle visant à favoriser une reprise résiliente. L'opération est structurée autour de deux piliers stratégiques : 1) la protection des ménages pauvres et vulnérables et l'amélioration de la résilience des entreprises ; 2) le renforcement des politiques et des institutions pour mieux reconstruire.
Les engagements politiques pris par le gouvernement dans le cadre de cette opération sont les suivants (i) une réduction du total des droits de douane et des taxes (réduction de 30 à 10 %) sur certains produits alimentaires et médicaux jusqu'au 31 décembre 2020 ; (ii) la création d'un registre social national pour les bénéficiaires du programme de filet de sécurité sociale (SSN) ; (iii) un report d'impôt de trois mois pour les grandes entreprises et de neuf mois pour les micro, petites et moyennes entreprises ; (iv) une restructuration de la Société nationale des postes et des services financiers (SNPSF), en commençant par la séparation de ses activités postales et bancaires ; (v) la promulgation d'une loi sur les services de paiement ; (vi) la publication sur le site web de la Banque centrale d'un bulletin statistique semestriel sur la dette, y compris la dette intérieure et extérieure et la dette garantie par l'État ; (vii) et la création d'une voie rapide pour les marchandises périssables, sensibles et dangereuses ainsi que des inspections conjointes par l'autorité douanière et l'INRAP. Ces mesures représentent un sous-ensemble du programme à long terme plus large du gouvernement, le Plan Comores Emergent (PCE), qui, à son tour, s'attaque à certains obstacles structurels à la transformation économique et à la création d'emplois aux Comores.
« Cette opération vise à atténuer les risques liés à la fragilité persistante en soutenant des mesures de secours mais aussi des actions politiques qui renforceraient la confiance envers le gouvernement et renouvelleraient le contrat social. En effet, les mesures visant à accroître l'efficacité du filet de sécurité sociale, la transparence de la dette et la stabilité financière contribuent à renforcer la confiance et la légitimité des institutions du pays. Ce soutien est essentiel, car la crise actuelle pourrait exacerber les risques liés à la fragilité du pays et entraver les progrès récents », a déclaré Jose Luis Diaz Sanchez, économiste en charge des Comores et chef de l'équipe de l'opération.
Cette opération, qui vise à combler les déficits de financement externe et fiscal créés par la pandémie, complète le soutien financier apporté par le Fonds monétaire international (FMI), d'autres banques multilatérales et des donateurs bilatéraux. La participation des Comores à l'initiative de suspension du service de la dette (DSSI) devrait, à son tour, renforcer les résultats budgétaires du pays, améliorer la viabilité de la dette et renforcer la transparence.
Cette opération fait partie de la réponse du Groupe de la Banque mondiale pour faire face à l'impact de la pandémie COVID-19 aux Comores qui comprend l'ajustement du portefeuille en cours, y compris l'activation des composantes de réponse d'urgence de son portefeuille pour soutenir la réponse sanitaire et sociale du gouvernement et le soutien aux micro, petites et moyennes entreprises.
Le Groupe de la Banque mondiale, l’une des principales sources de financements et de connaissances pour les économies en développement, prend des mesures rapides et de grande envergure en vue d’aider ces pays à renforcer leur action contre la pandémie. Il s’attache à appuyer les interventions de santé publique et à garantir la circulation de fournitures médicales de première nécessité tout en soutenant le secteur privé pour permettre aux entreprises de poursuivre leurs activités et maintenir les emplois.
Le Groupe de la Banque mondiale prévoit de mobiliser jusqu'à 160 milliards de dollars sur une période de 15 mois qui s'achèvera en juin 2021, afin d’aider plus de 100 pays à protéger les populations pauvres et vulnérables, soutenir les entreprises et favoriser le redressement de l’économie. Ce montant comprend notamment 50 milliards de dollars sous forme de nouveaux dons et de prêts à des conditions très favorables fournis par l’IDA, ainsi qu’une enveloppe de 12 milliards de dollars destinée à financer l'achat et la distribution de vaccins contre la COVID-19 dans les pays en développement.