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COMMUNIQUÉS DE PRESSE 08 octobre 2020

Asie du Sud : une récession économique sans précédent qui frappe plus durement les travailleurs informels

La reprise passe par des politiques axées sur les travailleurs de l’économie informelle

WASHINGTON, 8 octobre 2020 – Selon l'analyse semestrielle de la Banque mondiale, un nombre alarmant de travailleurs informels est affecté et des millions d'habitants de la région risquent de sombrer dans l'extrême pauvreté. 

Publié aujourd'hui, le rapport sur la situation économique de l'Asie du Sud, intitulé Beaten or Broken? (a), anticipe une chute de l'activité économique plus importante que prévu dans toute la région, avec une contraction globale de 7,7 % en 2020, alors que la croissance avait atteint 6 % par an ces cinq dernières années. L'économie indienne, la plus importante de la région, pourrait se contracter de 9,6 % au cours de l'exercice budgétaire qui a débuté en mars 2020., mais en tenant compte de la croissance démographique, le revenu par habitant restera inférieur de 6 % aux estimations de 2019. Par conséquent, le redressement attendu ne compensera pas les dommages économiques durables causés par la pandémie.

Lors des précédentes récessions, la baisse des investissements et des exportations était à l'origine du ralentissement économique. La situation est différente cette fois-ci :La diminution des envois de fonds des migrants devrait également accélérer la perte de moyens de subsistance parmi les plus pauvres dans certains pays.

« L'effondrement des économies d'Asie du Sud en raison de la pandémie de COVID-19 a été plus brutal que prévu, surtout pour les petites entreprises et les travailleurs informels qui subissent des pertes d'emploi et de salaire soudaines, souligne Hartwig Schafer, vice-président de la Banque mondiale pour l'Asie du Sud. Les mesures d'aide d’urgence ont atténué les effets de la crise sanitaire, mais les gouvernements doivent s'attaquer aux vulnérabilités profondes de leurs secteurs informels en adoptant des politiques réfléchies et, dans un contexte de moyens limités, en procédant à une allocation judicieuse de leurs ressources ».

Or, alerte le rapport, les travailleurs et les entreprises de l’économie informelle ont peu de marge de manœuvre pour faire face à des chocs inattendus de l'ampleur de celui provoqué par la COVID-19. Alors que les pauvres, confrontés à la montée des prix des denrées alimentaires, ont été durement frappés, la pandémie a porté un nouveau coup à nombre de travailleurs informels situés au milieu de l’échelle des revenus et dont les rentrées d'argent ont chuté brutalement.

Des travailleurs informels qui, pour la plupart, ne sont pas couverts par une assurance sociale, ne disposent pas d'une épargne et n’ont pas accès au crédit. Le rapport recommande vivement aux autorités des pays de la région de se doter de systèmes de protection sociale plus universels et, plus généralement, d’élaborer des politiques qui favorisent une meilleure productivité, le développement des compétences et la formation de capital humain dans le secteur informel. Dans cette perspective, les auteurs soulignent l’importance de mobiliser des financements internationaux et nationaux qui aideront les gouvernements à financer des programmes essentiels pour accélérer la reprise. À plus long terme, les technologies numériques peuvent jouer un rôle majeur dans la création de nouveaux débouchés pour les travailleurs du secteur informel. Elles pourraient rendre l'Asie du Sud plus compétitive et mieux intégrée aux marchés, à condition que les pays améliorent l'accès au numérique et aident ces travailleurs à tirer parti des plateformes en ligne.

« La COVID-19 va profondément transformer l'Asie du Sud pour les années à venir et laisser des traces durables dans ses économies. Il y a cependant un côté positif à la reprise à venir : la crise pourrait stimuler des innovations qui renforceront la participation future de l'Asie du Sud aux chaînes de valeur mondiales. En effet, son avantage comparatif dans les services technologiques et le tourisme de niche sera probablement encore plus attractif au fur et à mesure de la numérisation de l'économie mondiale », indique Hans Timmer, économiste en chef de la Banque mondiale pour l'Asie du Sud.

Le Groupe de la Banque mondiale, l’une des principales sources de financements et de connaissances pour les économies en développement, prend des mesures rapides et de grande envergure en vue d’aider ces pays à renforcer leur action contre la pandémie. Nous nous attachons à appuyer les interventions de santé publique et à garantir la circulation de fournitures médicales de première nécessité tout en soutenant le secteur privé pour permettre aux entreprises de poursuivre leurs activités et maintenir les emplois. Nous prévoyons d’apporter jusqu'à 160 milliards de dollars de financements sur une période de 15 mois, afin d’aider plus de 100 pays à protéger les populations pauvres et vulnérables, soutenir les entreprises et favoriser le redressement de l’économie. Ce montant comprend 50 milliards de dollars sous forme de nouveaux dons et crédits hautement concessionnels fournis par l’IDA.

CROISSANCE DU PIB RÉEL AUX PRIX CONSTANTS DU MARCHÉ POUR 2019 ET PRÉVISIONS 

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Note : e = estimations ; p = prévisions. En Inde, l'exercice budgétaire va d'avril 2020 à mars 2021. Les prévisions de juin 2020 proviennent de la Banque mondiale (2020a) et celles d'octobre 2019 sont issues du rapport de la Banque mondiale sur la situation économique de l'Asie du Sud de l'automne 2019. Les chiffres pour le Pakistan sont basés sur le PIB au coût des facteurs. Source : Banque mondiale


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ydoignon@worldbank.org
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