WASHINGTON, 3 septembre 2020 – Le Conseil d’administration de la Banque mondiale a récemment approuvé une opération d'appui budgétaire d’un montant de 75 millions de dollars en faveur de Madagascar afin d’atténuer les impacts de la crise du COVID-19.
Ce financement contribuera à combler un déficit de financement budgétaire causé par la crise du COVID-19 tout en soutenant des réformes clés pour renforcer l'efficacité et la transparence de la réponse du gouvernement à la crise et jeter les bases d'une reprise durable et résiliente.
« L'impact économique et fiscal de la crise du COVID-19 à Madagascar sera très important en 2020 et pourrait inverser les progrès passés réalisés en matière de réduction de la pauvreté et aggraver la fragilité. Ce financement soutiendra les efforts du gouvernement à sauver des vies, à protéger les moyens de subsistance des populations les plus vulnérables et à préserver les emplois, tout en mettant en œuvre des réformes politiques et en renforçant les institutions afin de jeter les bases d'une reprise sociale et économique plus forte », a déclaré Marie-Chantal Uwanyiligira, Représentante de la Banque mondiale à Madagascar.
La pandémie de COVID-19 a considérablement redéfini les perspectives économiques, notamment à cause de l'effondrement du commerce international et du tourisme. Les mesures de confinement nécessaires pour contenir la pandémie ont également eu de graves effets sur l’économie et les moyens de subsistance des populations. Dans ce contexte, l'extrême pauvreté devrait augmenter en 2020, annulant trois années de baisses consécutives.
Cette opération vise à atténuer l'impact immédiat de l'épidémie de COVID-19 ainsi qu’à aider à reconstruire une économie plus forte et plus résiliente. Les engagements politiques pris par le Gouvernement dans le cadre de cette opération comprennent: (i) un plan national multisectoriel d'urgence; (ii) un fonds de réponse COVID-19 dédié pour gérer de manière transparente les dépenses d'urgence; (iii) une procédure simplifiée d'ouverture de comptes individuels e-money afin de faciliter les transferts monétaires aux populations vulnérables; (iv) un plan de réponse pour soutenir le secteur privé et préserver les emplois; (v) des mesures pour maintenir la liquidité et l'accès au crédit pour les entreprises viables; (vi) une nouvelle politique de raccordement électrique et de tarification au profit des populations vulnérables; et (vii) des mesures pour renforcer la transparence de la dette. Ensemble, le programme de réformes soutenu par cette opération devrait avoir des effets positifs sur la pauvreté. En particulier, les transferts monétaires apportent un soutien direct aux groupes vulnérables qui ont perdu des revenus en raison de la crise et des mesures de confinement. Un meilleur accès au financement, associé à l'atténuation des coûts à court terme, peut aussi favoriser la résilience des entreprises.
Ce financement fait partie d’une série d’ajustements du programme de pays du Groupe de la Banque mondiale afin de soutenir le Gouvernement et la population de Madagascar face au COVID-19. Cela comprend l’activation des éléments d’intervention d’urgence au sein de son portefeuille afin d’appuyer la réponse du Gouvernement dans les domaines de la santé, du social, de l’éducation, de l’eau et de l’assainissement ; le développement de nouvelles opérations répondant à la pandémie et renforçant la résilience aux chocs futurs ; ainsi que la préalimentation des opérations futures pour aider à accélérer la reprise.
Cette opération vient en complément de la facilité de crédit rapide du Fonds Monétaire International (FMI), de l'appui budgétaire supplémentaire de l'Agence française de développement (AFD) et de la Banque africaine de développement (BAD), et la participation à l'Initiative de suspension du service de la dette du G20, portant le montant total de l'aide d'urgence à 476 millions de dollars cette année, ce qui équivaut à 3,1% du PIB.
COVID-19 : l’action du Groupe de la Banque mondiale
Le Groupe de la Banque mondiale, l’une des principales sources de financements et de connaissances pour les économies en développement, prend des mesures rapides et de grande envergure en vue d’aider ces pays à renforcer leur action contre la pandémie. Nous nous attachons à appuyer les interventions de santé publique et à garantir la circulation de fournitures médicales de première nécessité tout en soutenant le secteur privé pour permettre aux entreprises de poursuivre leurs activités et maintenir les emplois. Nous prévoyons de déployer jusqu’à 160 milliards de dollars de financements au cours des 15 prochains mois, afin d’aider plus de 100 pays à protéger les populations pauvres et vulnérables, soutenir les entreprises et favoriser le redressement de l’économie. Ce montant comprend 50 milliards de dollars sous forme de nouveaux dons et crédits hautement concessionnels fournis par l’IDA.