WASHINGTON, 10 août 2020 — Le total des engagements consentis par le Groupe de la Banque mondiale en vue d’aider les pays à améliorer leurs résultats de développement et à affronter les conséquences sanitaires et économiques de la pandémie de coronavirus (COVID-19) atteint 73,4 milliards de dollars pour l’exercice 2020, soit une hausse de 23 % par rapport à l’exercice précédent et le niveau le plus élevé depuis dix ans. Ces résultats publiés aujourd’hui témoignent de la solidité de la position financière du Groupe de la Banque mondiale, de la demande soutenue de financements, y compris du fait de la pandémie, et du soutien renouvelé de ses actionnaires et des marchés financiers.
Les états financiers comprennent le rapport de gestion de quatre institutions du Groupe de la Banque mondiale : la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), qui apporte des prêts et des conseils aux pays à revenu intermédiaire ; l’Association internationale de développement (IDA), le fonds de la Banque mondiale pour les pays les plus pauvres ; la Société financière internationale (IFC), chargée des opérations avec le secteur privé ; et l’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA), qui a pour mandat de favoriser les investissements directs étrangers à fort impact dans les pays en développement.
En réaction à la pandémie de COVID-19, le Groupe de la Banque mondiale s’est mobilisé dans l’urgence et prévoit de déployer jusqu’à 160 milliards de dollars de financements sur une période de 15 mois allant jusqu’au 30 juin 2021. Sur l’exercice 2020, il aura débloqué environ 21 milliards de dollars d’aide en lien avec la crise du coronavirus.
« Alors que les pays en développement doivent faire face à une crise sanitaire, sociale et économique sans précédent qui met en péril plusieurs décennies de progrès en matière de développement et menace de faire basculer des millions d’individus dans la pauvreté, la mission du Groupe de la Banque mondiale est plus que jamais essentielle. Les quatre jeux d’états financiers pour l’exercice 2020 publiés aujourd’hui prouvent que le Groupe de la Banque mondiale dispose des outils et de la solidité financière nécessaires pour accompagner les efforts des pays visant à renforcer leurs systèmes de santé, protéger les ménages les plus démunis, préserver les bases mêmes de l’activité économique et s’engager dans une trajectoire de reconstruction résiliente et durable, indique le président du Groupe de la Banque mondiale, David Malpass. Pour améliorer la croissance et les résultats de développement, le Groupe de la Banque mondiale met davantage l’accent sur les programmes-pays. Ce repositionnement opérationnel place les autorités nationales au cœur des actions programmatiques et permet, parallèlement, de renforcer notre leadership intellectuel sur les enjeux du développement. Nous continuerons d’accroître notre soutien aux pays à faible revenu et de réorienter les ressources vers les États en situation de fragilité, de conflit et de violence. À plus long terme, nos priorités concerneront l’installation d’une croissance diversifiée et la hausse des revenus médians grâce à un meilleur accès aux infrastructures critiques, comme l’électricité et l’eau salubre, des services financiers inclusifs plus accessibles, le respect de l’État de droit mais également l’essor et le développement du secteur privé, sans oublier la promotion de la transparence et de la soutenabilité de la dette et de l’investissement, ajoute M. Malpass.
Chiffres clés par institution
BIRD
- Les engagements nets de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) sont ressortis à 28 milliards de dollars sur l’exercice 2020, tandis que les décaissements sont restés significatifs, à 20,2 milliards de dollars. Les engagements destinés aux pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure représentent 55 % du total.
- Compte-tenu des remboursements d’emprunt en cours d’exercice, les décaissements nets en soutien aux économies en développement ressortent à 10,6 milliards de dollars, portant le portefeuille de prêts de la BIRD à 202,2 milliards de dollars — en hausse de 5 % par rapport à l’exercice précédent.
- En dépit de cette augmentation, le ratio fonds propres/prêts (qui mesure l’adéquation du capital de la BIRD) est resté stable, à 22,8 %, en partie du fait des paiements au titre de la souscription au capital de 1 milliard de dollars et du maintien de 1 milliard de dollars de réserves.
- Au cours de l’exercice 2020, la BIRD a levé sur les marchés financiers 75 milliards de dollars au moyen d’instruments à moyen et long termes, soit une hausse de 21 milliards de dollars par rapport à l’exercice précédent. Ces fonds ont financé les prêts pour le développement, accru les liquidités et permis de remplacer des dettes arrivées à échéance.
- Pour l’exercice 2020, la BIRD déclare des pertes nettes de 42 millions de dollars, contrairement au revenu net de 505 millions de dollars de l’exercice précédent, qui s’expliquent principalement par des moins-values latentes réévaluées aux cours du marché sur le portefeuille n’ayant pas fait l’objet de transactions, en partie compensées par de solides revenus d’intérêts nets.
- Le revenu disponible (une mesure interne utilisée pour décider de l’affectation du revenu net) ressort à 1,4 milliard de dollars, en hausse de 0,2 milliard par rapport à l’exercice précédent, traduisant en particulier l’augmentation des revenus d’intérêts nets.
IDA
- La 19e reconstitution des ressources de l’Association internationale de développement (IDA) a été approuvée par le Conseil des gouverneurs en mars 2020. Les pays membres de l’IDA ont convenu de mobiliser 82 milliards de dollars de nouveaux engagements au cours des exercices 2021-23, qui correspondent aux trois années du cycle de l’IDA, y compris en faveur de pays faisant preuve d’une transparence accrue en matière d’endettement et adoptant des pratiques d’emprunt durables.
- Sur l’exercice 2020, les engagements nets de l’IDA ressortent à 30,4 milliards de dollars, en hausse de 39 % par rapport à l’exercice précédent. Les décaissements nets au cours de l’exercice 2020 progressent de 24 % par rapport à l’exercice 2019, à 15,1 milliards de dollars, portant l’encours des prêts à 161 milliards de dollars, en hausse de 6 % sur un an.
- Dans le cadre de ses activités de financement, l’IDA a également émis des obligations sur les marchés financiers internationaux et levé des dettes à moyen et long termes à hauteur de 5 milliards de dollars sur l’exercice 2020.
- Pour l’exercice 2020, la perte nette déclarée par l’IDA ressort à 1,1 milliard de dollars, contre 6,7 milliards de dollars sur l’exercice précédent. Cette évolution est à imputer à l’introduction de nouvelles règles comptables affectant la prise en compte des décaissements au titre de dons.
- Le ratio du capital stratégique utilisable (qui mesure l’adéquation du capital de l’institution) est en légère hausse par rapport à l’exercice précédent, à 35,8 %. Le capital de l’IDA continue d’être satisfaisant pour lui permettre d’assurer ses opérations.
- Le résultat net ajusté (l’indicateur de soutenabilité financière utilisé par l’IDA pour surveiller les performances économiques de ses opérations) ressort à 724 millions de dollars, en hausse de 499 millions par rapport à l’exercice précédent. Cette évolution traduit principalement la baisse des provisions pour pertes sur prêts et la hausse des revenus d’intérêts, consécutives à l’apurement des arriérés, en partie absorbées par une diminution des plus-values latentes réévaluées aux cours du marché sur le portefeuille des investissements.
IFC
- Les engagements de long terme de la Société financière internationale (IFC) progressent sur l’exercice 2020, à 22 milliards de dollars, les investissements pour son propre compte et les ressources mobilisées auprès d’autres sources de financement représentant respectivement 11 milliards de dollars. IFC a par ailleurs débloqué 6,5 milliards de dollars de financements à court terme.
- Le montant total de ses engagements intègre l’enveloppe de soutien face à la crise du coronavirus, de 2,1 milliards de dollars (1,5 milliard d’investissements pour son propre compte et 0,6 milliard mobilisés auprès d’autres sources). Les financements commerciaux de court terme comprennent 2 milliards de dollars pour affronter la pandémie de COVID-19.
- Sur l’exercice 2020, IFC déclare une perte nette de 1,672 milliard de dollars. Les moins-values latentes du portefeuille de titres atteignent 1,603 milliard de dollars (contre 918 millions en 2019). Les provisions pour pertes sur le portefeuille de prêts ressortent à 638 millions de dollars (contre 87 millions en 2019).
- Le ratio du capital stratégique utilisable (qui mesure l’adéquation du capital de l’institution) atteint 17,9 % à la fin de l’exercice 2020, en progression par rapport aux 11,6 % de l’exercice précédent. Cette augmentation s’explique en grande partie par une baisse du capital nécessaire au maintien de l’activité d’IFC.
- IFC a levé 12 milliards de dollars de dette à moyen et long termes sur l’exercice 2020.
MIGA
- Le total des engagements de l’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA) pour l’exercice 2020 ressort à 4 milliards de dollars en faveur de 47 projets, à comparer aux 5,5 milliards de l’exercice 2019 pour 37 pays, conséquence de la priorité accordée aux pays éligibles à l’aide de l’IDA et aux pays en situation de fragilité et de conflit.
- Dans le cadre de la réponse à la crise du coronavirus, la MIGA a émis pour 2,1 milliards de dollars de garanties (soit 53 % de son nouveau volume d’affaires pour l’exercice 2020) afin de soutenir les investisseurs et les prêteurs privés dans les économies émergentes et en développement confrontées aux conséquences de la pandémie de COVID-19.
- L’encours d’engagements nets de la MIGA atteint 9,2 milliards de dollars en fin d’exercice 2020, soit une hausse de 11 % par rapport à l’exercice précédent (8,3 milliards de dollars).
- La MIGA déclare un revenu net de 57,2 millions de dollars pour l’exercice 2020, contre 82,4 millions en 2019. Cette baisse est à imputer à une consolidation des réserves pour des réclamations éventuelles, de 25,9 millions de dollars, et une diminution du revenu opérationnel net (revenu des primes nettes déduction faite des frais d’administration) de 1,3 million de dollars, en partie compensée par une hausse du revenu des investissements de 1,8 million de dollars.
- À 47,5 %, le ratio d’utilisation du capital (qui mesure l’adéquation du capital de l’institution) n’a guère évolué par rapport à l’exercice précédent, grâce au renforcement constant de ses capacités de réassurance pour le secteur privé.
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