WASHINGTON, 27 juillet 2020 — La Banque mondiale a approuvé aujourd'hui un don de 30 millions de dollars pour assurer une aide en espèces et des possibilités d'emploi à court terme aux populations vulnérables de Cisjordanie touchées par la crise du coronavirus (COVID-19). Le Projet de protection sociale d'urgence COVID-19 en Cisjordanie ciblera à la fois les nouveaux pauvres dont les revenus ont fondu à la suite de la pandémie et les familles qui vivaient déjà dans la pauvreté auparavant, mais qui sont maintenant encore plus en difficulté.
« La pandémie de COVID-19 constitue un défi sans précédent qui a de très graves conséquences socio-économiques dans une économie palestinienne déjà fragile, souligne Kanthan Shankar, directeur des opérations de la Banque mondiale pour la Cisjordanie et Gaza. Dans un contexte d'aggravation de la pauvreté et de destruction d'emplois, la protection sociale s'impose comme une priorité pour la Banque mondiale. Le nouveau projet vise à réduire l'impact du choc sur les travailleurs et les ménages en préservant leurs revenus et en offrant des solutions d'emploi temporaire aux personnes sans activité. »
En Cisjordanie, la perte de revenus résulte essentiellement de la destruction des emplois, ce qui gonfle encore le taux de chômage obstinément élevé qui préexistait à la crise. Les travailleurs informels, qui représentent environ 60 % de la main-d'œuvre, sont particulièrement touchés par les mesures de confinement. Ils sont en outre concentrés de manière disproportionnée parmi les familles pauvres et quasi pauvres et ne bénéficient pas des systèmes de protection sociale en vigueur. Le nouveau projet a pour objectif d'intensifier les efforts visant à protéger de nombreux nouveaux ménages contre la pauvreté, ainsi que ceux déjà en grande difficulté et qui sont tirés encore plus bas sous le seuil de pauvreté.
Il s'appuiera sur les acquis de projets passés et en cours et sur leurs dispositifs bien en place, de manière à cibler avec précision les ménages pauvres et vulnérables. Une enveloppe de 20 millions de dollars sera consacrée au versement d’allocations d’urgence en faveur de 89 400 familles pauvres touchées par la crise du coronavirus, y compris 68 000 ménages nouvellement enregistrés. En outre, le nouveau projet permettra de combler le déficit de financement pour 21 400 ménages déjà bénéficiaires, afin de garantir qu'ils seront en mesure de faire face à leurs besoins élémentaires et ne sombreront pas davantage dans la pauvreté. En raison de la crise budgétaire en cours, l'Autorité palestinienne n'a pas pu honorer le versement de sa contribution à ce projet pour le deuxième trimestre 2020.
Par ailleurs, 8 millions de dollars sont alloués à un programme de travail contre rémunération qui s’inscrit dans la continuité d’un dispositif déjà mis en place à Gaza afin d’offrir des possibilités d'emploi à court terme, en partenariat avec des ONG, dans des secteurs de grande utilité sociale. L’intervention déployée en Cisjordanie reposera sur des méthodes similaires et permettra d'employer plus de 3 000 personnes, dont au moins 50 % de femmes.
« En combinant une aide financière d'urgence et des emplois temporaires dans les services sociaux en Cisjordanie, le projet garantira non seulement des conditions de vie dignes, mais il permettra de continuer à investir dans le capital humain malgré les difficultés résultant de la pandémie », explique Friederike Uta Rother, spécialiste senior en protection sociale à la Banque mondiale et chef d'équipe de projet.
Le renforcement des capacités est une autre activité clé soutenue par le projet, qui aidera la Cisjordanie à améliorer sa résilience pour atténuer l'impact de chocs futurs, notamment ceux liés au changement climatique.
