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COMMUNIQUÉS DE PRESSE 25 juin 2020

Les effets des conflits et de la violence ne s'arrêtent pas aux frontières et il est de l'intérêt de la communauté internationale de rechercher des solutions

WASHINGTON, 25 juin 2020 – Alors que les difficultés auxquelles se heurtent les pays et les zones en situation de fragilité, de conflit et de violence menacent d'annuler des décennies de progrès et de développement, la Banque mondiale publie aujourd'hui un rapport qui souligne la nécessité, plus que jamais, d’une coordination et d’une collaboration internationales pour favoriser la stabilité et l'État de droit.  

Selon ce rapport de recherche, intitulé en anglais Violence without borders: The Internationalization of Crime and Conflict, la baisse spectaculaire du coût des échanges, des transports et des technologies de l'information et de la communication observée au fil du temps a provoqué un glissement croissant des conflits, de la criminalité et de la violence au-delà des frontières des pays. Cette internationalisation s’opère selon une double interaction : l'instabilité et le non-respect des lois dans un pays donné peuvent avoir des effets dramatiques sur ses voisins, et des événements ou des forces extérieurs à un pays peuvent en affecter la stabilité et la sécurité intérieure.

« Ce rapport montre comment, dans un monde de plus en plus interconnecté, chaque pays a un intérêt croissant à se préoccuper du sort des autres, explique Aart Kraay, économiste en chef adjoint du Groupe de la Banque mondiale. La stabilité politique et sociale ainsi que la capacité d'un pays à faire respecter l'État de droit ont des implications non seulement pour lui-même, mais aussi pour les pays voisins et leurs populations. »

Il est essentiel de relever les défis de la fragilité, des conflits et de la violence pour réaliser les objectifs de la Banque mondiale visant à mettre fin à l'extrême pauvreté et à favoriser une prospérité partagée. En effet, les projections indiquent que les pays et les zones en situation de fragilité et de conflit risquent de concentrer les deux tiers de la population mondiale qui vivra dans l’extrême pauvreté en 2030. Dans ce contexte, la récente reconstitution des ressources de l'Association internationale de développement (IDA), l'institution de la Banque mondiale dédiée aux pays les plus pauvres, prévoit de doubler les financements alloués aux situations fragiles.

Le rapport montre comment les conflits, la criminalité et la violence se sont internationalisés au cours des dernières années. Le nombre de guerres civiles a progressé depuis 2010, et 40 % d'entre elles s'accompagnent désormais d'une intervention étrangère. Les actes de terrorisme transnational ont aussi considérablement augmenté en dix ans, de même que les activités illicites internationales telles que le trafic d'êtres humains, la production et le trafic de drogues, le commerce de produits illégaux issus de la faune et de la flore sauvages, ainsi que la prolifération des armes légères et la piraterie maritime. Les réfugiés tendent à se déplacer toujours plus loin : ils sont moins nombreux à s'installer dans un pays voisin et se répartissent plus largement dans un plus grand nombre de pays de destination.

« L'internationalisation des causes comme des conséquences de la violence signifie que la stabilité doit être repensée en tant que bien public bilatéral, multilatéral ou même mondial, explique Quy-Toan Do, économiste senior à la Banque mondiale et auteur principal du rapport. Étant donné que les différents acteurs n'ont pas les mêmes motivations, les institutions internationales peuvent jouer un rôle clé dans la stabilisation des fragilités nationales, en déplaçant le lieu de règlement des différends depuis les champs de bataille vers des forums mondiaux. »

Bien que le rapport ait été réalisé avant la propagation du coronavirus, ses conclusions sont tout à fait pertinentes dans le cadre de la pandémie actuelle. De même que les formes de violence qui y sont analysées, les maladies infectieuses comme la COVID-19 ne peuvent être circonscrites à l'intérieur des frontières, ce qui met encore plus en évidence l'impact mondial des politiques mises en œuvre dans chaque pays. Qu’il s’agisse de la sécurité ou de la santé, la coopération internationale et les stratégies mondiales communes préconisées dans le rapport sont indispensables pour lutter contre des menaces qui se jouent des frontières et pour atténuer leurs conséquences.

Le rapport recommande d'engranger des données et des connaissances à l'appui de l'élaboration de politiques basées sur des éléments factuels, d’apporter aux pays l’assistance dont ils ont besoin pour mettre en œuvre des mesures destinées à limiter les conflits et la criminalité domestiques, et d'offrir un espace pour la coordination internationale des politiques visant à réduire ces deux fléaux.

Le rapport Violence without borders: The Internationalization of Crime and Conflict a été réalisé dans le cadre de la collection « Policy Research Report », qui rassemble des études publiées par la Banque mondiale en vue de diffuser ses travaux de recherche auprès d’un large public. Ces documents sont conçus pour contribuer au débat sur les politiques publiques adaptées aux économies en développement. Parmi les sujets traités par le passé, citons les migrations et les marchés du travail dans le monde, la participation politique citoyenne et les transferts monétaires conditionnels.

COVID-19 : l’action du Groupe de la Banque mondiale

Le Groupe de la Banque mondiale, l’une des principales sources de financements et de connaissances pour les économies en développement, prend des mesures rapides et de grande envergure en vue d’aider ces pays à renforcer leur action contre la pandémie. Nous nous attachons à appuyer les interventions de santé publique et à garantir la circulation de fournitures médicales de première nécessité tout en soutenant le secteur privé pour permettre aux entreprises de poursuivre leurs activités et maintenir les emplois. Nous prévoyons de déployer jusqu'à 160 milliards de dollars de financements au cours des 15 prochains mois, afin d’aider plus de 100 pays à protéger les populations pauvres et vulnérables, soutenir les entreprises et favoriser le redressement de l’économie. Ce montant comprend 50 milliards de dollars sous forme de nouveaux dons et crédits hautement concessionnels fournis par l’IDA.

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COMMUNIQUÉ DE PRESSE N° : 2020/215/DEC

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Service audiovisuel:
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(202) 473-4691
dyoung7@worldbank.org
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