Washington, 17 juin 2020 — La Banque mondiale a annoncé aujourd’hui un nouveau financement de 25 millions de dollars de l’Association internationale de développement (IDA), son fonds pour les pays les plus pauvres, afin d’aider le Yémen à affronter l’invasion de criquets pèlerins qui sévit actuellement et à renforcer ses dispositifs d’anticipation face au risque d’infestations acridiennes. Le projet s’inscrit plus largement dans l’action déployée par la Banque en vue de soutenir la lutte antiacridienne en Afrique et dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA).
Cette opération a pour objectifs d’améliorer les dispositifs de surveillance et de lutte contre la prolifération des criquets, d’atténuer l’impact sur la santé humaine et l’environnement, et de préserver et restaurer les moyens de subsistance des communautés touchées. Il s’agit aussi d’aider le Yémen à lutter efficacement contre les prochaines invasions acridiennes en renforçant les capacités institutionnelles nationales, la coordination régionale et la capacité des communautés locales à contribuer aux systèmes d’alerte avancée et d’intervention rapide. La mise en œuvre de ce projet est assurée par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Le Yémen est confronté à une crise alimentaire qui est l’une des plus graves crises d’origine humaine dans le monde actuellement, et dont les causes sont liées à la fois aux obstacles qui entravent la production de nourriture, aux limites de l’offre et de la distribution ainsi qu’à la diminution du pouvoir d’achat. Plus de 20 millions de personnes se trouvent aujourd’hui en situation d’insécurité alimentaire au Yémen, dont 10 millions sont menacés de famine. La faim, l’insécurité alimentaire et la malnutrition constituent les défis les plus urgents et importants auxquels le pays doit faire face actuellement. L’agriculture, élément clé pour la subsistance des Yéménites, pâtit de manière disproportionnée de la guerre civile, alors qu’elle représente de plus en plus la principale source de revenu de la population et le secteur de l’économie prédominant hors pétrole.
Le Projet de lutte antiacridienne au Yémen s’attachera à apporter une aide immédiate aux agriculteurs, éleveurs et ménages ruraux pauvres et vulnérables afin de compenser les pertes de récoltes et de revenus subies à la suite de l’une des pires invasions de criquets depuis des décennies. Il fournira un soutien immédiat aux ménages concernés par des dispositifs de protection sociale ciblés (transferts monétaires, notamment), tout en investissant dans le rétablissement à moyen terme des systèmes de production agricole et d’élevage et plus généralement dans la restauration des moyens de subsistance dans les zones rurales touchées par cette crise. Le Yémen contribuera par ailleurs à une gestion cohérente des risques régionaux liés notamment à la propagation des essaims de criquets d’un pays à l’autre, en fournissant des rapports chiffrés sur leur ampleur et leurs déplacements, ainsi que des informations sur les mesures de lutte antiacridienne mises en œuvre et d’autres éléments pertinents.
« L’agriculture est la principale source d’emploi des Yéménites dans les zones rurales, notamment pour les femmes, et cette invasion de criquets pèlerins constitue une menace supplémentaire de taille pour leur sécurité alimentaire et leurs moyens de subsistance, souligne Marina Wes, directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Yémen, l’Égypte et Djibouti. Alors que la population yéménite a fait preuve d’une extraordinaire résilience face aux nombreuses catastrophes de ces dernières années, notre priorité est d’empêcher les essaims de criquets de ravager les cultures et les pâturages. »
Parmi les principaux volets du projet figurent la lutte contre l’actuelle invasion de criquets pèlerins, l’appui aux moyens de subsistance dans les zones sinistrées et le renforcement de la préparation du Yémen à de futures infestations de criquets par la mise en place d’un système d’alerte avancée reposant sur des centres dédiés. Le projet contribuera à relier les dispositifs yéménites aux réseaux régionaux dans un souci de partage d'informations et de données et de coordination accrue dans la lutte antiacridienne.
Les fonds qui viennent d’être approuvés portent le total des dons de l’IDA alloués au Yémen à 1,752 milliard de dollars depuis 2016. La Banque mondiale continue de travailler en étroite collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé, le Programme des Nations Unies pour le développement, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance et le Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets, afin de tirer parti de leur capacité de mise en œuvre de projets sur le terrain.
Invasions acridiennes : l’action du Groupe de la Banque mondiale
Afin de soutenir la riposte des pays victimes de l’invasion de criquets pèlerins, le Groupe de la Banque mondiale mobilise des financements d’urgence, accompagnés de conseils sur l’action à mener et d'une assistance technique. Ce programme s’emploie à aider les ménages et les communautés à préserver leurs moyens de subsistance et à faire face aux conséquences économiques des ravages causés par les criquets sur les cultures, le bétail et les biens d’équipement, ainsi qu’à renforcer les dispositifs nationaux d’anticipation des invasions acridiennes.
