WASHINGTON, 28 février 2020 – Le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale a approuvé aujourd’hui deux dons de l’Association internationale de développement (IDA), pour une enveloppe totale de 160 millions de dollars, afin d’améliorer l’accès aux services essentiels dans les zones rurales et isolées du Burundi, à travers des projets d’énergie solaire et de développement local.
Environ 73 % des habitants du pays sont pauvres et plus de la moitié des enfants de moins de cinq ans souffrent d’un retard de croissance. À l’échelle nationale, seulement un Burundais sur dix est raccordé à l’électricité, et ce taux chute à 2 % en milieu rural. Le manque d’accès aux services et aux infrastructures de base (dispensaires, écoles, routes et électricité notamment) continue de priver la plupart des habitants de meilleures perspectives économiques. Sans compter que le pays accueille plus de 85 000 réfugiés.
« À travers ces projets, nous pourrons améliorer les moyens de subsistance des Burundais vivant en zones rurales et à renforcer le capital humain », a déclaré le directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Burundi, Jean-Christophe Carret. « Il aidera à construire de petites infrastructures telles que des écoles, des centres de santé et des routes comme soutien vitale pour les communautés rurales, à améliorer la nutrition et à développer l'accès à l'électricité solaire. »
L’enveloppe qui vient d’être approuvée financera deux projets.
Doté de 100 millions de dollars, le projet d’énergie solaire pour les communautés rurales, plus connu sous le nom SOLEIL ou Nyakiriza en kirundi (« éclaire-moi »), va multiplier pratiquement par deux le taux d’accès à l’électricité en améliorant l’accès des familles rurales, des entreprises locales, des écoles et des dispensaires dans certaines des régions les plus démunies du pays avec, à la clé, des gains de niveaux de vie et de bien-être. Plus de 91 000 familles, 4 000 petites entreprises, 500 écoles et 400 dispensaires seront ainsi raccordés à l’électricité par des mini-réseaux ou des installations solaires autonomes. Par ailleurs, des cuisinières propres et efficientes viendront équiper 400 écoles et 300 000 ménages. Ce projet améliorera la qualité des services d’éducation et de santé en milieu rural et procurera des capacités de production d’énergie renouvelable d’environ 17 MW. Il organisera également des formations à l’emploi des femmes et à l’entrepreneuriat féminin et renforcera les réglementations et les politiques afin d’inciter des opérateurs privés à participer à la fourniture de services énergétiques hors réseau.
Avec une enveloppe de 60 millions de dollars, le projet de développement communautaire intégré, baptisé Tur ikumwe (« nous sommes ensemble »), améliorera la nutrition et l’accès aux services de base et aux débouchés économiques au profit des personnes vulnérables dans les territoires les plus pauvres du pays, y compris les réfugiés et les Burundais déplacés et récemment réinstallés dans des régions couvertes par le projet. Cette initiative de développement pilotée par les communautés contribuera en particulier à la construction et la remise en état d’installations sanitaires et éducatives, de systèmes d’adduction d’eau et d’assainissement, de routes rurales et de ponts. Enfin, il créera 1 000 microentreprises, formera près de 8 000 personnes à la sécurité alimentaire et la nutrition et assurera plus d’un million de journées de travail.