WASHINGTON, 9 novembre 2018 – La Banque mondiale a approuvé aujourd’hui un financement de 20 millions de dollars pour soutenir la stratégie « Zéro bidonvilles » de Djibouti, qui vise à améliorer les conditions de vie des habitants des zones urbaines.
Cette enveloppe constituée d’un crédit et d’un don de l’Association internationale de développement (IDA), le fonds de la Banque mondiale pour les pays les plus pauvres, financera le Projet intégré de réhabilitation des bidonvilles. L’objectif de ce projet est d’améliorer l’accès de plus de 120 000 citadins aux services urbains et sociaux et aux possibilités d’emploi, en facilitant leur mobilité.
« Le gouvernement de Djibouti a pour ambition d’éliminer les bidonvilles sur son territoire et d’offrir de bonnes conditions de vie à tous les habitants, souligne Amina Abdi, ministre du Logement de Djibouti. Cette aide est une étape importante de notre projet de transformation et c’est le premier financement d’un important programme de restructuration. »
L’urbanisation galopante de la capitale du pays résulte à la fois d’une croissance démographique naturelle et d’un afflux continu de personnes en provenance des zones rurales et des pays voisins. Un nombre grandissant d’habitants s’installent en ville pour des motifs économiques, mais beaucoup d’autres ont été contraints de quitter leur foyer en raison des sécheresses répétées des trente dernières années et des conflits qui règnent dans la région.
Avec l’augmentation de la population, de nouveaux quartiers ont vu le jour à la périphérie de la ville de Djibouti. Plus d’un tiers des habitants de la capitale vit aujourd’hui dans 13 bidonvilles qui s’étendent rapidement. L’extension de ces zones urbaines a le plus souvent échappé à tout contrôle et les autorités ont le plus grand mal à assurer l’accès de la population aux services de base.
« Cette opération est un grand pas en avant pour assurer à l’ensemble de la population de Djibouti des conditions de logement correctes et un meilleur accès aux services sociaux et à la mobilité, précise Atou Seck, représentant résident de la Banque mondiale à Djibouti. L’aide apportée soutiendra les investissements mais aussi les réformes, en particulier les actions déjà entreprises par le gouvernement en matière d’administration et de réglementation. »
Dans la zone ciblée, le projet financera le développement des infrastructures sociales pour décongestionner les quartiers les plus peuplés et faciliter le transport public, les interventions d’urgence et la circulation des personnes et des biens. Il permettra aux autorités d’élaborer un programme intégré d’aménagement urbain et de prévention de l’extension des bidonvilles. Les ministères de la Santé et de l’Éducation, notamment, pourront faire des choix stratégiques d’implantation des centres médicaux et des établissements scolaires, fondés sur les besoins de la population plutôt que sur la seule disponibilité des terrains.
« Les habitants de la zone ciblée par le projet, en particulier les jeunes et les femmes, bénéficieront de la création d’emplois et de nouvelles opportunités d’affaires, explique Alexandra Le Courtois, spécialiste du développement urbain à la Banque mondiale. « Les enfants n’auront pas à marcher autant qu’aujourd’hui pour aller à l’école et les résidents bénéficieront d’un meilleur accès aux transports, à l’eau et à l’éclairage public. »
Le portefeuille de la Banque mondiale à Djibouti compte 11 projets financés par l’IDA, d’un montant total de 150 millions de dollars. Ces projets portent sur les filets sociaux, l’énergie, le développement des communautés rurales, la réduction de la pauvreté urbaine, la santé, l’éducation, la modernisation de l’administration publique, la gouvernance et la croissance du secteur privé, en mettant tout particulièrement l’accent sur les femmes et les jeunes.