WASHINGTON DC, 5 septembre 2018 – Les connexions internationales à travers le commerce, l’investissement, les migrations, les communications et le transport sont essentielles pour le développement économique en Europe et Asie centrale. Ces liens permettent notamment aux entreprises de gagner en productivité grâce aux transferts de connaissances et de technologies, constate un rapport de la Banque mondiale intitulé Critical Connections: Promoting Economic Growth and Resilience in Europe and Central Asia (a). Dans cette nouvelle publication, la Banque mondiale s’attache à analyser l’impact des différents types de connectivité sur la croissance afin d’aider les décideurs des pays d’Europe et d’Asie centrale à en maximiser les bénéfices.
« Ce rapport montre comment, sur le long terme, le renforcement de l’intégration et des liens économiques conduit à une meilleure diffusion des connaissances et une hausse globale des revenus, au profit tout particulièrement des 40 % les plus pauvres », indique Hans Timmer , économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Europe et l’Asie centrale.
L’étude de la Banque mondiale s’appuie sur un nouvel indicateur pour évaluer la connectivité dans ses diverses dimensions. Selon cet indice, les sous-régions d’Europe et d’Asie centrale les mieux connectées sont l’Europe occidentale, devant l’Europe du Nord, l’Europe centrale puis l’Europe du Sud, à l’opposé des Balkans occidentaux, de l’Asie centrale et du Caucase du Sud, les trois sous-régions aux liens les moins bien développés.
Le rapport montre également que les retombées positives de ces relations se renforcent mutuellement, mettant en évidence les avantages procurés aux pays par le biais des transferts implicites de connaissances dans les chaînes d’approvisionnement régionales et de savoirs difficilement transmissibles par des livres ou des projets et qui s’acquièrent grâce à un apprentissage par la pratique.
En Europe, un grand nombre de politiques publiques ont soutenu les différentes formes de connectivité qui ont permis l’établissement de solides chaînes d’approvisionnement, ouvrant ainsi la voie au renforcement de la productivité et de la croissance. En Asie centrale, où ces relations restent limitées, les investissements et les politiques destinés à conforter les échanges, les infrastructures et l’intégration conduisent à la création de nouvelles connexions au sein de la région et au-delà. , tandis que le gain s’établit autour de 1 % pour les 40 % de la population aux revenus les plus bas.
« Une meilleure intégration internationale facilite le transfert de technologies et d’idées entre pays, entreprises et individus — un facteur essentiel pour stimuler durablement la croissance et la prospérité partagée, souligne David Gould, économiste principal à la Banque mondiale pour la Région Europe et Asie centrale et auteur principal du rapport. En outre, comme on l’observe avec les réseaux sociaux, le fait d’être relié à des pays bien connectés plutôt qu’à des partenaires isolés donne accès à davantage de connaissances et de technologies. »
Autre constat établi par le rapport : cette connectivité accrue expose potentiellement les pays de la région aux aléas économiques. Mais, parce qu’elles procurent des sources alternatives de demande et de financement extérieurs, des relations diversifiées peuvent réduire ces risques et aider les pays à mieux faire face à la fois aux chocs intérieurs et exogènes.
Les auteurs rappellent que depuis 25 ans, un grand nombre de pays de la région ont renforcé leur connectivité et, partant, stimulé leur développement économique. Pour autant, les retombées économiques de ces rapprochements, à travers les transferts de connaissances et de technologie, ne sont pas toujours patentes — contrairement aux difficultés découlant de l’incertitude économique, en général évidentes. En reconnaissant ces problèmes et en montrant clairement les avantages possibles d’une plus grande connectivité reposant sur de multiples canaux, le rapport Critical Connections (a) aidera les décideurs à poser les jalons d’un approfondissement de ces liens vitaux dans les prochaines décennies.