Les économies avancées restent en tête selon le dernier rapport de la Banque mondiale
WASHINGTON, 24 juillet 2018 — Les économies avancées continuent d’occuper les premières places dans le domaine de la logistique commerciale. C’est le constat d’un nouveau rapport du Groupe de la Banque mondiale, publié aujourd’hui. La plupart des pays mettent en œuvre des réformes ou investissent dans des infrastructures afin de faciliter le transport et les échanges et promouvoir des services modernes et efficaces. Cependant, malgré ces efforts, la sixième édition du rapport Connecting to Compete révèle une situation contrastée. Les pays à revenu élevé affichent un score de performance logistique supérieur de 48 %, en moyenne, à celui des pays à faible revenu.
« Le commerce international repose sur les services logistiques, explique Caroline Freund, directrice Macroéconomie, commerce et investissement du Groupe de la Banque mondiale. Une bonne logistique réduit le coût des échanges, sachant que les chaînes d’approvisionnement sont aussi bonnes que leur maillon le plus faible. Pour les pays en développement, l’amélioration de la logistique passe par celle de leurs infrastructures, de leurs procédures douanières, de leur niveau de compétences logistiques et de leurs réglementations. »
Le rapport Connecting to Compete, qui présente l’indice de performance logistique, est une publication bisannuelle qui classe 168 pays. L’indice jauge comment les chaînes d’approvisionnement connectent les entreprises à leurs marchés nationaux et internationaux. L’indice 2018 fait apparaître des préoccupations croissantes en ce qui concerne la fiabilité de ces chaînes, leur empreinte environnementale ou leurs besoins en main-d’œuvre qualifiée. Ainsi :
1. Tant les pays développés que ceux en développement souffrent d’une pénurie de main-d’œuvre dans le secteur de la logistique. Il n’y a pas assez de personnel d’encadrement dans les pays en développement, et pas assez d’ouvriers, notamment de chauffeurs routiers, dans les pays développés.
2. Les opérateurs des pays riches prennent plus de mesures que ceux des pays à faible revenu de mieux se préparer pour faire face aux cybermenaces.
3. Ils sont également plus susceptibles de rechercher des solutions logistiques alternatives avec un impact environnemental plus faible. C’est un point fondamental, car les émissions de dioxyde de carbone (CO2) imputables au transport constituent une importante source de pollution.
Tous critères confondus, l’Allemagne arrive en tête dans les quatre dernières éditions du rapport. Les pays à revenu élevé qui dominent traditionnellement les chaînes d’approvisionnement sont les mieux classés. Les pays les moins performants sont, en général, ceux qui sont pauvres, isolés, fragiles ou en situation de conflit. Parmi les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, ce sont les grandes économies comme l’Inde et l’Indonésie, des économies émergentes telles que le Viet Nam, ou encore pour l’Afrique la Côte d’Ivoire, qui affichent les meilleurs résultats.
« À l’heure où les échanges internationaux sont de plus en plus interdépendants en raison des chaînes de valeur mondiales, une bonne logistique est plus importante que jamais. De petites perturbations survenant au niveau d’une chaîne d’approvisionnement peuvent en effet se propager rapidement à d’autres pays et régions, indique Christina Wiederer, économiste au pôle Macroéconomie, commerce et investissement du Groupe de la Banque mondiale, et coauteur du rapport. Grâce au rapport Connecting to Compete et à son indice de performance logistique, les pouvoirs publics peuvent mieux analyser la relation entre la logistique, le commerce et la croissance, et prendre des mesures adaptées. »
Le rapport Connecting to Compete a pour objectif d’aider les pays à évaluer leurs avancées sur le plan de la logistique commerciale sur la base de critères clés : la compétence logistique, la qualité de l’infrastructure des échanges, le coût des expéditions internationales et le respect des délais de livraison. Publié tous les deux ans depuis 2007, le rapport s’appuie sur des mesures qualitatives et quantitatives pour comparer plus de 160 pays.