WASHINGTON, 19 juillet 2018 – L’aide financière du Groupe de la Banque mondiale ayant des effets positifs sur la lutte contre le changement climatique a représenté 32,1 % du total de ses financements au cours de l’exercice 2018. Avec un montant record de 20,5 milliards de dollars, le Groupe a ainsi déjà dépassé l’objectif qu’il s’était fixé en 2015 : faire en sorte que 28 % de son volume de prêts soutienne l’action climatique à l’horizon 2020. C’est le résultat des efforts déployés par l’ensemble de l’organisation pour intégrer systématiquement l’enjeu climatique dans tous ses projets de développement.
La cible de 28 % est l’un des objectifs essentiels énoncés dans le Plan d’action du Groupe de la Banque mondiale sur le changement climatique, adopté en avril 2016. Il s’agit d’aider les pays à atteindre leurs objectifs nationaux conformément à l’accord de Paris.
Cette hausse des financements climatiques a permis :
- de produire ou d’injecter sur les réseaux d’électricité 18 gigawatts supplémentaires provenant de l’exploitation des énergies renouvelables, et de mobiliser plus de 10 milliards de dollars pour les énergies propres ;
- d’élaborer 22 programmes d’investissement dans l’agriculture climato-intelligente, au profit de 20 pays ;
- d’investir 784 millions de dollars dans des systèmes de transport climato-résilients ;
- de donner accès à des informations climatiques fiables et à des systèmes d’alerte avancée grâce auxquels 38 millions de personnes, dans 18 pays, pourront mieux faire face à des catastrophes naturelles dont la fréquence et l’intensité s’accroissent (inondations et ouragans, notamment).
« Nous avons non seulement dépassé nos objectifs climatiques, mais également transformé notre manière de travailler avec les pays, et nous constatons aujourd’hui qu’une vaste transition s’opère vers l’utilisation des énergies renouvelables, des systèmes de transport écologiques et résilients, une agriculture climato-intelligente et des villes durables, explique Kristalina Georgieva, directrice générale de la Banque mondiale. Parce qu’elle permet de s’adapter aux dérèglements du climat et de préserver l’avenir de notre planète, cette transition donnera aux populations les plus vulnérables les moyens de lutter contre le changement climatique. »
La Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) ainsi que l’Association internationale de développement (IDA), les deux principaux organismes de prêt de la Banque mondiale, ont multiplié par près de deux la part de leurs projets qui produisent des « co-bénéfices » climatiques. Elles ont en effet porté cette part de 37 % sur l’exercice 2016 à 70 % sur l’exercice 2018. De plus, la Banque mondiale a augmenté ses financements qui doivent permettre aux pays en développement de s’adapter au changement climatique et de renforcer leur résilience : sur son exercice 2018, elle a investi 7,7 milliards de dollars dans des mesures d’adaptation, contre 3,9 milliards sur l’exercice précédent. Aujourd’hui, ses financements climatiques sont destinés, pour près de moitié (49 %), à l’adaptation, ce qui témoigne d’une volonté d’aider les pays à faire face à l’évolution du climat tout en réduisant leurs futures émissions.
Sur l’exercice 2018, les engagements climatiques de la Société financière internationale (IFC) — le principal organisme membre du Groupe de la Banque mondiale qui apporte un soutien au secteur privé dans les pays émergents — ont représenté 36 % de ses ressources propres ou mobilisées auprès d’autres sources de financement. Soit plus de 3,9 milliards de dollars d’investissements climato-intelligents engagés pour son propre compte et 4,4 milliards mobilisés auprès d’autres sources, pour un montant total de près de 8,3 milliards de dollars.
« L’essentiel de la croissance économique a lieu dans les pays émergents, et IFC est consciente de la nécessité de veiller à ce que cette croissance soit inclusive et durable. Les opportunités d’investissement se chiffrent en milliers de milliards de dollars, indique Philippe Le Houérou, directeur général d’IFC. Nous avons un rôle crucial à jouer pour que ces opportunités soient pleinement exploitées. Dans le cadre de notre stratégie axée sur la création de nouveaux marchés, nous cherchons à étendre des initiatives existantes comme Scaling Solar, dans le domaine de l’énergie solaire, et EDGE, dans le bâtiment, ainsi que des solutions nouvelles qui accélèreront le développement des activités dans des secteurs prioritaires pour le climat. »
Enfin, le climat est l’un des trois axes de la stratégie à moyen terme de l’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA), l’organisme du Groupe de la Banque mondiale qui propose des dispositifs d’assurance contre le risque politique et de rehaussement du crédit. Sur l’exercice 2018, près de 60 % des projets garantis par la MIGA ont soutenu des mesures d’adaptation et d’atténuation des effets du changement climatique, sur l’ensemble du globe, dont plus des trois quarts en faveur des énergies renouvelables.
« La mobilisation de capitaux privés pour appuyer l’action climatique est l’une de nos priorités, explique Keiko Honda, vice-présidente exécutive et directrice générale de la MIGA. De la réalisation de projets éoliens et solaires en Afrique à la conception de bâtiments écologiques dans des pays fragiles ou touchés par un conflit, nous nous attachons avec détermination à limiter l’impact du changement climatique sur les plus vulnérables. »
Le Groupe de la Banque mondiale prévoit de présenter de nouveaux objectifs lors de la prochaine conférence des Nations Unies sur le climat, qui se tiendra en Pologne en décembre 2018. Ces objectifs, qui se projetteront au-delà de 2020, renforceront encore son ambition d’aider les pays à réduire leurs émissions et à mieux se préparer pour faire face à des risques climatiques accrus.
Note : L’exercice 2018 correspond à la période allant du 1er juillet 2017 au 30 juin 2018.