WASHINGTON, 17 juillet 2018 — Selon de nouvelles données recueillies par satellite et dévoilées aujourd’hui, le brûlage à la torche des gaz sur les sites de production pétrolière a significativement reculé en 2017, malgré une hausse globale de 0,5 % de la production d’or noir. Cette baisse de pratiquement 5 % du volume des gaz torchés inverse une tendance ascendante amorcée en 2010.
Selon ces derniers éléments, environ 141 milliards de mètres cubes de gaz naturel ont été torchés en 2017, contre quasiment 148 milliards de mètres cubes en 2016. C’est en Russie, premier pays au monde à pratiquer cette technique, que la baisse a été la plus marquée. Le Venezuela et le Mexique ont également fortement diminué le torchage en 2017, contrairement à l’Iran et à la Libye, où le brûlage des gaz est en nette augmentation.
Ces données sont publiées par le Partenariat mondial pour la réduction des gaz torchés (GGFR) (a), un organisme administré par la Banque mondiale et rassemblant des États, des compagnies pétrolières et des institutions internationales dans l’objectif de faire reculer le torchage du gaz. La NOAA, l’agence américaine en charge de l’étude de l’océan et de l’atmosphère, et le GGFR sont à l’origine des estimations établies en coopération avec l’université du Colorado sur la base d’observations recueillies par des capteurs de dernière génération équipant un satellite lancé en 2012.
Un certain nombre de contraintes techniques, réglementaires ou économiques sont à l’origine du torchage — cette pratique qui consiste à brûler les rejets de gaz à différentes étapes de l’extraction de pétrole et qui est responsable du rejet dans l’atmosphère de plus de 350 millions de tonnes de CO2 chaque année. Or, ces rejets, qui contiennent du méthane brûlé en partie uniquement et du charbon noir, sont particulièrement nocifs. Ils constituent aussi un gaspillage incroyable de ressources énergétiques que le monde n’a plus les moyens de tolérer.
« Les dernières données sur les gaz torchés sont encourageantes, mais il faudra attendre encore quelques années pour voir si ce recul marque ou non un tournant décisif, explique Riccardo Puliti, directeur principal du pôle Énergie et industries extractives de la Banque mondiale. L’arrêt du torchage de routine est l’un des axes fondamentaux de notre plan d’action pour atténuer le changement climatique, sachant que l’initiative pour la réduction des gaz torchés dans le monde, que nous avons lancée voici à peine trois ans, compte désormais 77 signataires représentant ensemble 60 % environ des gaz torchés dans le monde. »
En 2015, le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, et 25 pionniers ont lancé l’initiative « Zero Routine Flaring by 2030 » (a) dans le but de bannir cette pratique lors de l’exploitation de nouveaux champs pétroliers et de trouver au plus vite, et au plus tard en 2030, des solutions pour les sites déjà exploités. Cette initiative réunit désormais 27 pays, 35 compagnies pétrolières et 15 institutions de développement.
« Cette initiative est un puissant outil pour mettre fin au torchage de routine, souligne Bjorn Hamso, responsable du GGFR. À l’avenir, il est vital que les exploitants de champs pétroliers continuent de s’affranchir de cet ‘héritage’ et que de nouveaux modèles d’activité soient mis au point pour permettre à davantage d’investisseurs de participer aux projets de réduction des gaz torchés. »
Pour plus d’informations sur l’initiative et la liste complète des signataires, rendez-vous sur : www.worldbank.org/zeroroutineflaring
Pour plus d’informations sur les nouvelles données satellitaires relatives aux gaz torchés et sur le Partenariat mondial pour la réduction des gaz torchés, rendez-vous sur :