WASHINGTON, 17 mai 2018 – La Banque mondiale a approuvé aujourd’hui un crédit de 75 millions de dollars de l’Association internationale de développement (IDA) destiné à améliorer les infrastructures de drainage urbain, les services publics et la résilience face aux catastrophes naturelles dans les quartiers pauvres du Grand Antananarivo.
En tout, ce sont 650 000 habitants des quartiers précaires au sein des Ier et IVe arrondissements de la Commune Urbaine d’Antananarivo (CUA), ainsi que des communes périurbaines d’Anosizato Andrefana, Andranonahoatra et Bemasoandro Itaosy, qui bénéficieront directement de l’amélioration des infrastructures d’évacuation des eau, d’assainissement et du réseau routier. Deux millions de personnes supplémentaires devraient également en bénéficier indirectement, grâce aux investissements dans la lutte contre les inondations et aux améliorations des infrastructures urbaines.
Ce projet, dont l’exécution sera confiée au ministère en charge des Projets présidentiels, de l'Aménagement du territoire et de l’Équipement, s’attachera également à renforcer les capacités des autorités locales et des organismes de services publics afin d’instaurer une approche intégrée de la gouvernance municipale et du développement urbain qui permettra de mieux gérer les quartiers existants et la croissance urbaine. En outre, il appuiera les efforts menés par la CUA pour accroître ses revenus de manière transparente et responsable et renforcer ses capacités en matière de planification et de gestion urbaine.
« La plaine d’Antananarivo a toujours été très exposée aux inondations et les conditions de vie dans ces quartiers sont très difficiles. La dernière inondation en date, en janvier 2015, a affecté plus de 93 000 personnes », souligne Benjamina Ramanantsoa Ramarcel, ministre auprès de la Présidence chargé des Projets présidentiels, de l'Aménagement du territoire et de l’Équipement. « Avec ce projet, nous allons permettre aux populations de vivre plus dignement en évitant que leurs habitations soient inondées à chaque période de pluie. Plus encore, ce projet va restructurer le paysage urbain de l’agglomération et de la ville en particulier à long terme en réinsérant ces quartiers, longtemps oubliés, à l’intérieur du système urbain. Il s’agit du premier investissement important sur le Canal C3 depuis son aménagement. »
Les principaux travaux de rénovation sur le Canal C3 et sur les digues de l’Ikopa permettront d’évacuer les eaux de pluies et de réduire ainsi les risques d’inondation, mais aussi d’améliorer la mobilité de la population grâce à l’aménagement des berges.
« Le processus d’urbanisation peut offrir de meilleures opportunités économiques à tous les habitants s’il est anticipé et planifié dans une démarche inclusive. Parce que les problèmes de pauvreté et d’inégalités en milieu urbain deviennent de plus en plus des enjeux du développement à long terme, la Banque mondiale a décidé d’intensifier ses activités à Antananarivo. Ce programme de restructuration urbaine permettra non seulement de réduire l’exposition des populations pauvres aux risques d’inondation et d’améliorer leur qualité de vie : il a aussi pour objectif de faciliter leur accès aux services et leur insertion dans l’économie de l’agglomération », souligne Coralie Gevers, responsable des opérations de la Banque mondiale pour Madagascar.
Ce projet est entrepris en coordination avec la phase III du projet Lalankely, une opération menée dans la Capitale et 27 communes périphériques à l’initiative du gouvernement malgache et avec le soutien financier de l’Agence française de développement (AFD) et de l’Union européenne.