WASHINGTON, 10 avril 2018 – La Banque mondiale a approuvé aujourd’hui un prêt de 200 millions de dollars destiné à la promotion de la filière anacarde en Côte d’Ivoire. Ce financement aidera les autorités à accroître la productivité et la qualité de la production et à favoriser le développement du secteur de la transformation de la noix de cajou.
Environ 225 000 producteurs bénéficieront directement des interventions menées au titre du Projet d’appui à la compétitivité de la chaîne de valeur de l’anacarde. Les entreprises de la filière en profiteront également, depuis les petites unités de transformation jusqu’aux installations industrielles d’une capacité annuelle de 3 000 à 10 000 tonnes, en passant par les petites et moyennes entreprises qui s’occupent du stockage des noix de cajou brutes. Ces investissements devraient créer environ 12 000 emplois directs, dont 50 % occupés par des femmes.
« La noix de cajou est l’une des principales sources de revenu pour les petits exploitants de Côte d’Ivoire et la pièce maîtresse des grands systèmes agricoles du pays. Cette filière concerne environ 2 millions de personnes, essentiellement dans le nord du pays, plus pauvre, où elle est devenue la première source de revenus monétaires en milieu rural », explique Pierre Laporte, directeur des opérations de la Banque mondiale pour la Côte d’Ivoire. « En développant la filière anacarde et en l’intégrant davantage aux marchés mondiaux, ce nouveau projet devrait créer des emplois dans les régions rurales grâce à l’agriculture et l’industrialisation, ce qui contribuera à faire reculer la pauvreté. »
La Côte d’Ivoire est aujourd’hui le premier exportateur et le deuxième producteur mondial de noix de cajou brutes. En 2017, la production a atteint 711 000 tonnes, soit 23 % de la production mondiale. Selon les estimations, les exportations de noix de cajou se chiffrent à 800 millions de dollars. L’anacarde est ainsi le troisième produit d’exportation de la Côte d’Ivoire, par ordre d’importance, après le cacao et les produits pétroliers raffinés, loin devant le caoutchouc, le coton et le café. Mais la filière anacarde se heurte à plusieurs obstacles, en particulier au niveau de la transformation.
Le nouveau projet contribuera à améliorer l’organisation et la gouvernance de la filière, avec à la clé une réduction des coûts de commercialisation et une augmentation de la compétitivité et de l’inclusion des petits producteurs. Il s’attachera à améliorer la productivité des exploitations et l’accès au marché des noix brutes en promouvant la recherche et le développement de plants d’anacardier, en appuyant les services de vulgarisation et les transferts de technologie, et en finançant la réfection et l’entretien des routes de desserte. Enfin, l’opération soutiendra l’investissement privé dans les infrastructures de stockage et de traitement post-récolte afin d’accroître le volume et la valeur ajoutée des noix de cajou transformées localement. Elle donnera lieu pour cela à un ensemble intégré d’interventions à trois niveaux : i) infrastructures de stockage et de transformation ; ii) accès à des capitaux d’investissement et à des instruments de gestion du risque ; et iii) développement des marchés et du commerce.
Ce nouveau projet est en phase avec le Plan national de développement de la Côte d’Ivoire (2016-2020) et avec le Programme national d’investissement agricole, qui font tous deux du développement de la filière anacarde une priorité nationale. Il s’inscrit également dans le Cadre de partenariat-pays (CPF) de la Banque mondiale pour la Côte d’Ivoire, qui vise à remédier aux problèmes de productivité et de création d’emplois dans l’agriculture, l’agro-industrie et la transformation.