Malgré les chocs climatiques, la croissance devrait progresser
ANTANANARIVO, 23 novembre 2017 — La Banque mondiale publie aujourd’hui la septième édition de sa note de conjoncture économique de Madagascar.
« Une fois encore, Madagascar a démontré son extraordinaire capacité de réaction face aux catastrophes. Cette septième note de conjoncture économique de Madagascar montre que, malgré deux chocs climatiques en début d’année, l’économie devrait progresser au rythme de 4,1 % en 2017, confirmant la tendance positive observée l’an dernier », souligne Coralie Gevers, responsable des opérations de la Banque mondiale à Madagascar.
Si l’essentiel de cette dynamique est à attribuer au secteur tertiaire, elle a également profité du regain d’activité dans la construction, le commerce et les transports. La hausse prévue des investissements publics dans le sillage de la conférence des bailleurs de fonds et des investisseurs qui s’est tenue à Paris en décembre 2016, et la réponse à la crise consécutive au passage dévastateur du cyclone Enawo soutiennent les activités de construction. Les industries manufacturières devraient progresser, stimulées par la solidité de la demande de textiles malgaches et un rebond des activités de transformation des produits agricoles, notamment le sucre. Les industries extractives devraient afficher une belle performance de 9,5 %, à la faveur d’un léger redressement des cours internationaux du nickel. L’agriculture a en revanche été pénalisée par les deux grandes catastrophes naturelles survenues en début d’année.
La note de conjoncture économique de Madagascar table sur une croissance économique positive à moyen terme, qui pourrait ressortir à 5,1 % du PIB en 2018 et s’établir à un niveau moyen de 5,3 % sur la période 2019-22 — stimulée par l’intensification des activités de travaux publics et le tourisme. Le sous-secteur de l’énergie devrait également progresser au rythme moyen de 10,5 % sur la période 2018-22, profitant de l’expansion de la production privée, à condition cependant que les réformes de gouvernance de la JIRAMA, la compagnie d’eau et d’électricité, commencent à porter leurs fruits.
La section spéciale de la note, consacrée à l’environnement institutionnel, fait état de l’amélioration de la situation, constatée dans la dernière Évaluation des politiques et des institutions nationales (plus connue sous son acronyme anglais « CPIA ») de la Banque mondiale. Depuis le retour à l’ordre constitutionnel en 2014, la qualité de l’environnement politique et institutionnel de Madagascar s’améliore progressivement, en particulier sur le plan de la protection sociale et de la gestion budgétaire. La notation CPIA du pays est passée de 3,0 en 2013, lorsque les performances du pays étaient au plus bas, à 3,2 en 2016. La poursuite de l’amélioration de l’environnement institutionnel est vitale face aux défis et opportunités à venir. Le bon fonctionnement des institutions est indispensable pour garantir une utilisation judicieuse des ressources.