WASHINGTON, 25 août 2017 — la Banque mondiale a annoncé aujourd’hui l’octroi d’un don d’urgence de 200 millions de dollars au Yémen pour l’aider à maîtriser l’une des plus importantes épidémies de choléra au monde. Le nouveau programme vise à renforcer les systèmes de santé, d’assainissement et d’approvisionnement en eau du pays en s’attaquant aux sources de l’épidémie et en améliorant les systèmes afin de prévenir de nouvelles flambées de la maladie.
Les mesures de soutien financées par le nouveau don comprennent la formation 7 500 agents de santé, le renforcement des capacités locales de traitement et de gestion des cas de choléra, la chloration en grandes quantités de l’approvisionnement en eau, la réfection d’installations majeures de traitement des eaux usées, l’appui à l’organisation de campagnes de communication de masse et de mobilisation sociale et le soutien à une campagne de vaccination anticholérique, parmi les plus importantes jamais organisées, visant des millions de Yéménites.
« Le Yémen est confronté à la pire épidémie de choléra que le monde ait jamais connue, avec plus d’un demi-million de personnes infectées rien qu’au cours des cinq derniers mois. Il est crucial que les Yéménites aient accès à des services d’eau potable et d’assainissement, ainsi qu’à un système de santé efficace », déclare Kristalina Georgieva, directrice générale de la Banque mondiale. « La poursuite des investissements de la Banque mondiale dans les secteurs de la santé et de l’eau au Yémen, surtout en période de conflit, est essentielle, non seulement pour surmonter la crise actuelle, mais aussi pour faire en sorte que la population soit prête et en bonne santé pour reconstruire le pays lorsque la paix aura été rétablie. »
Financé par le mécanisme de réponse aux crises de l’Association internationale de développement (IDA) — le fonds du Groupe de la Banque mondiale consacré aux pays les plus pauvres —, le nouveau don élargira la portée du projet de santé et de nutrition d’urgence (EHNP) en cours en vue de fournir des services de santé et de nutrition de première nécessité à 13 millions de Yéménites et l’accès aux services d’approvisionnement en eau et d’assainissement à 4,5 millions d’habitants. À ce jour, le projet EHNP a contribué, entre autres, à la distribution de 500 tonnes de médicaments et au traitement réussi de plus de 200 000 cas de choléra. Les financements supplémentaires, mis en œuvre par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) en étroite collaboration avec les organismes yéménites œuvrant dans le domaine de la santé et de l’eau, permettront de bâtir sur ces acquis.
« Nous travaillons sans relâche pour accroître l’accès aux services de santé et prévenir les infections », déclare Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’Organisation mondiale de la santé. « Nous remercions l’Association internationale de développement d’accorder les ressources permettant à l’OMS et à ses partenaires d’aider les organismes de santé locaux du Yémen à renforcer leur capacité de surveillance pour dépister la propagation de la maladie, cibler efficacement leurs interventions et mettre fin à cette épidémie ».
La lutte contre l’épidémie de choléra, dont on a dénombré plus de 500 000 cas, est compliquée par le fait que moins de la moitié des établissements de santé fonctionnent et que près de 15 millions de personnes ne bénéficient pas de services médicaux. La composante « santé » du nouveau programme accélérera l’aide aux activités en cours afin de soutenir 65 hôpitaux et un millier de centres de soins de santé primaires, de nouveaux centres de traitement du choléra et des points de réhydratation par voie orale, en plus de renforcer les capacités locales de surveillance des maladies et de recherches en laboratoire. De surcroît, le don épaulera les systèmes de santé en mettant en place des équipes d’intervention rapide et en formant des agents de santé communautaire ainsi que des équipes mobiles de santé et de nutrition capables d’atteindre les populations isolées et de fournir des services médicaux et des informations permettant de sauver des vies, y compris sur la façon d’éviter les infections par maladies transmissibles telles que le choléra et la diarrhée aqueuse aiguë.
« C’est en temps de conflit ou de crise que l’on observe la propagation de maladies telles que le choléra, qui visent les plus vulnérables », rappelle Anthony Lake, directeur général de l’UNICEF. « En plus de soigner les personnes malades ou souffrant de malnutrition, il est crucial d’aider à la reconstruction et remise en état des systèmes d’approvisionnement en eau et d’assainissement pour juguler l’épidémie en cours et alléger les souffrances du peuple yéménite, et prévenir de nouvelles crises. L’UNICEF s’est engagé à bâtir un avenir meilleur pour le Yémen. »
Outre la réhabilitation et le développement des services de santé, le nouveau don financera la remise en état de réseaux d’eaux et d’assainissement essentiels ainsi que la protection et le suivi des sources d’approvisionnement en eau. Ces activités incluront la réfection des systèmes d’approvisionnement en eau et d’assainissement dans les principaux foyers de choléra (en particulier dans les centres urbains) ainsi que dans les établissements de santé, les écoles, les marchés publics et d’autres lieux de rassemblement communautaire.
Le projet élargi accordera aussi une attention particulière au renforcement des capacités à l’échelon des institutions, des populations locales et des ménages pour assurer le suivi de la qualité de l’eau et intervenir en cas de nouvelles crises sanitaires publiques. Ce nouveau financement porte à 1,19 milliard de dollars le total du soutien d’urgence apporté au Yémen au cours de la dernière année, avec la majeure partie des fonds octroyés sous forme de dons de l’IDA.