WASHINGTON, 2 août 2017—La Banque mondiale a publié son premier diagnostic systématique de la situation des Seychelles, seul pays d’Afrique classé parmi les économies à revenu élevé. Les conclusions de ce rapport permettront de guider les activités de la Banque aux Seychelles et de contribuer au débat sur le nouveau processus national de planification du développement.
Les Seychelles ont affiché, sur le long terme comme plus récemment, de solides résultats économiques, qui se sont accompagnés de taux d’emploi élevés. Mais, comme le montre le nouveau diagnostic, la croissance du pays a essentiellement reposé sur l’accumulation des facteurs de production. Le défi pour les Seychelles consiste aujourd’hui à poursuivre la croissance en obtenant des gains de productivité.
« Si les niveaux de pauvreté absolue sont faibles aux Seychelles, les inégalités sont considérables », explique Alex Sienaert, économiste senior pour les Seychelles à la Banque mondiale et auteur principal du rapport. « La principale difficulté du pays sur le plan social réside dans la nécessité d’accroître la participation directe de la population locale à une économie sophistiquée et des plus en plus axée sur le savoir. »
Selon le rapport, les Seychelles doivent en effet s’orienter vers un modèle de développement qui promeut une forte inclusion économique. Le marché du travail seychellois privilégie les travailleurs qui possèdent des compétences techniques et spécifiques. Or ces compétences font défaut. Il faut par conséquent que le système d’enseignement national vise à doter ses diplômés des outils et compétences nécessaires pour mettre à profit les opportunités offertes par une économie toujours plus sophistiquée.
Aux Seychelles, les dépenses sociales sont déjà généreuses, mais doivent être mieux ciblées pour rester pérennes. Elles doivent également servir à mieux protéger les catégories les plus vulnérables et permettre aux Seychellois d’accéder à des emplois de qualité.
En outre, le rapport évoque la question de la performance de l’État. Une économie très performante exige un secteur public suffisamment efficace pour fournir des services de qualité, suffisamment agile pour répondre aux besoins les plus urgents et suffisamment rationalisé pour ne pas accaparer les rares moyens financiers et humains du secteur privé.
Si le pays a déjà amélioré considérablement la situation sur ce front, il doit poursuivre sur cette lancée afin que l’administration publique et les entreprises d’État puissent soutenir une économie performante et à laquelle participe une grande partie de la population.
L’élaboration de ce diagnostic a fait l’objet de consultations avec les parties prenantes. Le rapport final est disponible ici (a).