Dans un contexte de lente reprise de l’activité économique mondiale, les financements de l’IDA et de l’IFC ont augmenté et ceux de la MIGA ont représenté un volume record
WASHINGTON, 17 juillet 2017 – Les engagements du Groupe de la Banque mondiale, sous forme de prêts, de dons, de prises de participations ou de garanties destinés à aider les pays en développement à lutter contre la pauvreté et à accroître les opportunités, ont totalisé près de 59 milliards de dollars sur l’exercice 2017 (1er juillet 2016-30 juin 2017).
« Face aux aspirations croissantes des pauvres et aux crises simultanées, telles que celles provoquées par les déplacements de population forcés, la famine et le changement climatique, qui rendent notre mission d’autant plus impérative, nous avons nettement relevé les financements émanant de l’IDA, de l’IFC et de la MIGA, a expliqué le président du Groupe de la Banque mondiale, Jim Yong Kim. Cette année, nous avons dû veiller tout particulièrement à la gestion des prêts de la BIRD, mais le Conseil des administrateurs et la direction sont en train d’explorer des solutions visant à doter l’ensemble du Groupe de la Banque mondiale de capacités suffisantes afin d’aider le mieux possible les pays à concrétiser leurs objectifs de développement. Comme toujours, nous nous attachons à travailler en partenariat avec nos pays membres, et d’autres acteurs, pour attirer les investissements privés et pour maximiser les ressources en les mettant au service des plus démunis. »
Engagements du Groupe de la Banque mondiale Exercices 2017 et 2016 (en milliards de dollars) | ||
Groupe de la Banque mondiale | Exercice 2017* | Exercice 2016 |
BIRD | 22,6 | 29,7 |
IDA | 19,5 | 16,2 |
IFC | 11,9** | 11,1** |
MIGA | 4,8 | 4,3 |
TOTAL | 58,8 | 61,3 |
* Chiffres préliminaires non audités au 7 juillet. | ||
** Financements de long terme sur le compte propre de l’IFC. Ne comprend pas les ressources mobilisées auprès d’autres investisseurs (près de 6,8 milliards de dollars sur l’exercice 2017 et 7,7 milliards de dollars sur l’exercice 2016). |
Les engagements de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), qui apporte aux pays son savoir en matière de développement, ainsi que des financements et des produits de gestion du risque, ont totalisé 22,6 milliards de dollars sur l’exercice 2017. Ils reflètent la volonté de maintenir les ratios d’adéquation des fonds propres à un niveau élevé et de conserver une gestion financière prudente, tout en remédiant aux problèmes de développement les plus urgents dans les pays clients.
Les engagements de l’Association internationale de développement (IDA), qui accorde des prêts sans intérêts, ou à faible taux d’intérêt, et des dons aux 77 pays les plus pauvres du monde, sont ressortis à 19,5 milliards de dollars sur l’exercice 2017. Cette hausse s’explique par la forte demande de financements, ainsi que par les efforts que l’IDA déploie pour mieux tirer parti des ressources et pour élargir les possibilités de financement offertes aux pays emprunteurs. L’exercice 2017 a continué de prendre en compte la très forte demande de financement des clients en engageant l’intégralité des ressources de l’IDA 17 sur trois ans.
Environ 3,9 milliards de dollars supplémentaires ont ainsi été alloués pour des prêts non concessionnels destinés à financer des projets de transformation dans les pays IDA éligibles. Ce financement accru a également permis à l’IDA de réagir rapidement aux crises mondiales : elle a notamment décaissé une aide spécifique pour permettre à la Jordanie et au Liban de faire face à la crise des réfugiés, et elle a activé son Mécanisme de riposte aux crises pour la mise en œuvre d’interventions d’urgence et pour l’amélioration de la résilience dans les pays touchés par la famine.
La Société financière internationale (IFC), la plus importante institution mondiale d’aide au développement dont les activités concernent exclusivement le secteur privé, s’est appuyée sur ses capacités financières, sur son expertise et sur son influence pour créer des marchés et des opportunités là où les besoins étaient les plus criants.
Selon des données préliminaires non auditées, les investissements à long terme de l’IFC au 30 juin se chiffraient à environ 18,7 milliards de dollars (y compris les ressources mobilisées auprès d’autres investisseurs). Sur l’exercice 2017, l’IFC a réalisé près de 11,9 milliards de dollars d’investissements de long terme sur son compte propre et mobilisé environ 6,8 milliards de dollars auprès d’autres investisseurs. Ces opérations, souvent complexes, sont venues soutenir 342 projets de financement à long terme dans des pays en développement.
Les régions et les pays les plus pauvres font toujours partie des priorités stratégiques de l’IFC, qui a apporté plus de 4,6 milliards de financements de long terme en faveur de l’accélération du développement dans les pays IDA (y compris les ressources mobilisées auprès d’autres investisseurs). Ces pays représentent près de 25 % du total des investissements de l’IFC. Les investissements dans des entreprises de régions fragiles et en conflit ont totalisé 858 millions de dollars (y compris les ressources mobilisées auprès d’autres investisseurs). Cette stratégie est en phase avec celle du Groupe de la Banque mondiale, qui vise à canaliser les ressources au profit des pays qui en ont le plus besoin.
En octobre 2016, tandis que le Groupe de la Banque mondiale continuait à chercher de nouveaux moyens de promouvoir une augmentation des investissements dans l’infrastructure, l’IFC a lancé une initiative pionnière, baptisée « MCPP Infrastructure », afin de lever jusqu’à 5 milliards de dollars auprès d’assureurs, et d’autres investisseurs institutionnels, pour des investissements dans des projets d’infrastructure sur les marchés émergents. Cette initiative s’appuie sur la réussite du Programme de portefeuille de prêts conjoints de l’IFC, un mécanisme de syndication de prêts doté de 3 milliards de dollars et permettant à des tiers d’investir passivement dans le portefeuille de créances de premier rang de l’IFC.
L’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA), l’institution du Groupe de la Banque mondiale spécialisée dans le rehaussement du crédit et l’assurance contre les risques politiques, a établi un nouveau record en émettant pour 4,8 milliards de dollars de garanties sur l’exercice 2017, à l’appui de 33 projets, et en mobilisant 15,9 milliards de dollars de capitaux privés étrangers en faveur de pays en développement. Environ 45 % de ces projets concernaient des pays IDA, et 21 % des États fragiles et en conflit, tels que le Burundi et le Myanmar. Ensemble, ces projets devraient permettre, chaque année, d’éviter l’émission de 1,1 million de tonnes d’équivalent CO2, d’accroître l’approvisionnement en électricité ou d’améliorer la qualité de l’électricité pour 8,5 millions de personnes, et d’assurer l’accès aux soins pour 8,7 millions de patients. À la fin de l’exercice 2017, la MIGA affichait des engagements bruts record, de 17,8 milliards de dollars, pour 144 projets à travers le monde, soit une hausse de 25 % par rapport à l’exercice 2016.
Les engagements du Groupe de la Banque mondiale dans les pays d’Afrique subsaharienne — l’une de ses priorités — ont été portés à 15,27 milliards de dollars sur l’exercice 2017, contre 12,5 milliards sur l’exercice 2016. Sur ce total, 10,7 milliards proviennent de l’IDA, 1,2 milliard de la BIRD, 2,33 milliards de l’IFC (sur son compte propre) et 1,04 milliard de garanties de la MIGA pour des projets dans la région.
La BIRD a émis pour 56 milliards de dollars d’obligations sur les marchés internationaux, à l’appui de programmes de développement durable et de développement du marché financier dans ses pays clients. Elle a notamment émis le premier titre libellé en droits de tirage spéciaux, l’obligation « Mulan », sur le marché obligataire chinois, afin de promouvoir l’internationalisation du renminbi. En outre, la BIRD a émis des obligations pour encourager spécifiquement le secteur privé à participer à la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD). Le rendement de ces instruments de dette est indexé sur celui d’un indice boursier qui se compose d’entreprises intégrant les ODD dans leurs opérations.
Les premières obligations émises en juin dernier par la Banque mondiale (BIRD) dans le cadre du Mécanisme de financement d’urgence en cas de pandémie (PEF) vont permettre aux pays les plus pauvres de se prémunir contre les pandémies. Au cours des cinq prochaines années, le PEF, un partenariat constitué par la Banque mondiale avec le soutien de bailleurs des fonds, décaissera au profit de pays en développement plus de 500 millions de dollars, via ses deux guichets : un guichet d’assurance et un guichet de liquidités.