KINSHASA, le 4 mai 2017 — La Banque mondiale a approuvé aujourd'hui un crédit supplémentaire de l’Association internationale de développement (IDA), d’un montant de 90 millions de dollars, en faveur du Projet de développement urbain entrepris en République démocratique du Congo (RDC).
Ce financement additionnel permettra d’étoffer le projet existant, de l’étendre à d’autres villes, d’en améliorer les résultats et d’en renforcer l’impact dans les six villes qu’il couvre déjà. Il élargit la portée géographique de ce projet en l’étendant à trois villes supplémentaires et revoit le cadre de résultats pour prendre en compte les effets du financement additionnel proposé : hausse du nombre attendu de bénéficiaires et de villes qui adopteront de meilleures pratiques de gestion urbaine.
« Ce projet entend améliorer la gouvernance urbaine et mettre en œuvre des instruments de gestion urbaine dans les villes concernées. Cela passe, par exemple, par un recouvrement plus efficace des recettes fiscales, ainsi que par une meilleure gestion des ressources municipales internes et de bonnes pratiques d’urbanisme », explique Mahine Diop, responsable du projet à la Banque mondiale.
La RDC connaît une urbanisation rapide et désordonnée : les 12 plus grandes villes enregistrent, selon les estimations, une croissance de 4,7 % par an. Le taux d’urbanisation du pays est passé de 9,9 % en 1956 à 42 % en 2015. Cette progression s’explique notamment, ces dernières années, par l’insécurité et le manque d’opportunités économiques dans les zones rurales. Les villes se sont développées de manière anarchique, faute de planification urbaine, de normes et de pratiques adéquates pour la gestion des terres.
Ce financement supplémentaire améliorera l’accès aux infrastructures et aux services essentiels concernés par le projet (routes et réseaux d’égouts, marchés, écoles ou centres de santé) et remédiera en partie aux déficits d’investissements qui sont particulièrement criants dans les capitales provinciales. Il renforcera également les programmes mis en œuvre selon l’approche basée sur la performance qui a été adoptée par le projet pour l’accès aux fonds d’investissement, en proposant à d’autres villes des instruments de gestion urbaine élaborés dans le cadre de ce projet.
À la demande des autorités congolaises, les activités s’appuient sur les recommandations énoncées dans l’Examen de l’urbanisation et l’Examen du secteur foncier en RDC. Il s’agit en outre d’intégrer davantage l’approche basée sur la performance dans les politiques de décentralisation. Cette stratégie renforcera les institutions chargées de la gestion urbaine et fera des villes les moteurs de la croissance économique en RDC. Grâce à des investissements axés sur l’infrastructure économique et sur les services, destinés aux pauvres (écoles ou centres de santé, par exemple), elle permettra aux villes de déployer tout leur potentiel économique.