Le Mécanisme mondial de financement concessionnel annonce le financement de trois nouveaux projets visant à renforcer les services de santé et les infrastructures de base
WASHINGTON, 21 avril 2017 – Le Mécanisme mondial de financement concessionnel (GCFF) a annoncé aujourd’hui le financement de trois nouveaux projets, portant à 1 milliard de dollars le montant total des prêts assortis de conditions préférentielles en faveur des réfugiés syriens et des communautés d’accueil en Jordanie et au Liban. Ces projets, visant à améliorer les conditions de vie des réfugiés syriens et des communautés d’accueil, porteront sur l’extension des services publics de santé indispensables dans les deux pays et sur le renforcement des infrastructures critiques de traitement des eaux usées en Jordanie. En outre, le Mécanisme possédera des dons supplémentaires pour de nouveaux prêts assortis de conditions préférentielles, suite à l’annonce d’un engagement de plus de 60 millions de livres sterling du Royaume permettant de catalyser les financements concessionnels de banques multilatérales de développement (une partie de ces fonds transiteront par le GCFF), et d’un engagement de 10 millions de dollars de dons de la Suède.
Moins d’un an après son lancement, ce dispositif a approuvé près de 200 millions de dollars de dons permettant de lever cinq fois ce montant et d’assurer ainsi le financement concessionnel de sept projets en Jordanie et au Liban, la dernière opération ayant été approuvée lors de la deuxième réunion du comité de pilotage du GCFF, organisée jeudi en marge des Réunions de printemps du Groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international. Ce nouveau financement ramènera à un niveau préférentiel les taux d’intérêt de deux projets de santé en Jordanie et au Liban (150 millions de dollars), qui seront financés en parallèle par le Groupe de la Banque mondiale et le Groupe de la Banque islamique de développement, et d’un projet de gestion des eaux usées en Jordanie (45 millions de dollars) financé par la Banque européenne pour la reconstruction et le développement. Ces nouveaux projets seront soumis à l’approbation des conseils des institutions concernées.
« La Jordanie s’enorgueillit d’avoir accueilli autant de réfugiés syriens, mais cela a un coût, souligne Imad Fakhoury, ministre du Plan et de la Coopération internationale de Jordanie. Nous ne pouvons pas laisser nos services et infrastructures de base atteindre leur point de rupture, car tout le monde en souffrirait, les Jordaniens comme les Syriens. Grâce au Mécanisme, nous disposons dorénavant du financement à long terme dont nous avons besoin pour accroître notre résilience de façon plus abordable en développant les services de base et en renforçant les infrastructures. »
Ces deux nouveaux engagements ont été annoncés aujourd’hui, lors d’une réunion de haut niveau consacrée au GCFF, par Mark Lowcock, Secrétaire permanent du Ministère britannique pour le développement international et Isabelle Lövin, vice-Première ministre suédoise et ministre de la Coopération au développement international et du climat. Ils permettront ainsi d’allouer environ 350 millions de dollars de prêts assortis de conditions préférentielles en faveur du Liban et de la Jordanie, deux pays qui accueillent, en proportion de la taille de leur population, plus de réfugiés que n’importe quel autre pays du monde. En tant que pays à revenu intermédiaire, ils doivent assumer l’intégralité du fardeau financier sans pouvoir prétendre à des financements à taux préférentiels. C’est pour remédier à cette faille entre aide humanitaire et développement que, lors des dernières Réunions de printemps, le Groupe de la Banque mondiale, a lancé le GCFF en partenariat avec les Nations Unies et le Groupe de la Banque islamique de développement. Chaque dollar de don récolté doit permettre de lever entre 4 et 5 dollars de financement concessionnel en faveur de projets de développement au profit des réfugiés et des communautés d’accueil. Depuis son lancement, le GCFF a reçu les contributions de neuf pays — Allemagne, Canada, Danemark, États-Unis, Japon, Norvège, Pays-Bas, Royaume-Uni et Suède — et de la Commission européenne.
« Nous savons par expérience que l’accueil d’un grand nombre de réfugiés est tout autant un défi de développement qu’un défi humanitaire, explique Ghassan Hasbani, vice-Premier ministre et ministre de la Santé du Liban. Nos partenaires humanitaires ont fourni un soutien critique, mais ils ne peuvent pas satisfaire toutes les demandes. Le Mécanisme a permis de créer des partenariats précieux permettant d’avoir une vision d’ensemble de la situation et de poser les jalons d’une réponse à la crise actuelle tout en soutenant la croissance et la création de débouchés économiques à long-terme. »
Parallèlement à ce nouveau financement, le GCFF soutient un projet de 300 millions de dollars en Jordanie visant à promouvoir l’investissement et la création d’emplois pour les Jordaniens et pour les réfugiés syriens. Grâce aux réformes ainsi financées, plus de 40 000 réfugiés syriens ont déjà obtenu un permis de travail. Deux autres projets ont également bénéficié de l’aide du mécanisme, l’un destiné à améliorer les infrastructures de gestion des eaux usées (48 millions de dollars) et l’autre à optimiser la gestion et la distribution de l’eau et de l’électricité (250 millions de dollars). Au Liban, le GCFF contribue au financement d’un projet de 200 millions de dollars sur le réseau routier et l’emploi ayant pour objectif de relier les régions moins développées aux pôles économiques et, parallèlement, de créer des emplois dans la construction pour les ouvriers libanais et les réfugiés syriens.
« En accueillant depuis six ans des millions de réfugiés syriens, la Jordanie et le Liban fournissent à la communauté internationale un bien commun mondial, insiste Hafez Ghanem, vice-président de la Banque mondiale pour la Région Moyen-Orient et Afrique du Nord. Ce mécanisme de financement est une plateforme ouverte qui permet aux bailleurs de fonds et aux organisations humanitaires et de développement de s’unir et d’offrir ensemble aux deux pays une aide globale à la mesure de leurs besoins. Dans leur intérêt et pour garantir l’avenir de la Syrie et de la région, nous devons poursuivre sur cette lancée. »
Grâce au nouvel engagement de la Suède, le GCFF a désormais recueilli, en moins d’un an, plus de 370 millions de dollars d’engagements, posant ainsi une base solide pour atteindre son objectif de lever 1 milliard de dollars de dons sur cinq ans en faveur de la Jordanie et du Liban et 500 millions supplémentaires pour les crises de réfugiés qui pourraient survenir dans d’autres pays à revenu intermédiaire dans le monde. S’il atteint l’objectif de 1,5 milliard de dollars, le GCFF pourra fournir plus de 6 milliards de dollars de financements concessionnels essentiels en faveur des réfugiés et des communautés d’accueil.
« Aucun pays ni aucune organisation ne peuvent s’attaquer seuls avec succès à une crise migratoire d’une telle ampleur, rappelle Franck Bousquet, directeur des Programmes et partenariats au sein de la Région Moyen-Orient et Afrique du Nord de la Banque mondiale. Pour être efficace, la réponse passe par de solides partenariats, suffisamment souples et innovants pour s’adapter à la nature changeante du défi. Ces principes sont au cœur du GCFF qui, au-delà d’être un instrument financier novateur, s’appuie sur une étroite collaboration avec les Nations Unies pour jeter des passerelles entre les réponses humanitaires et de développement mais aussi sur une plateforme ouverte permettant de coordonner et de mobiliser les initiatives des banques multilatérales de développement afin d’apporter une réponse plus adaptée à la crise des réfugiés. »