Le projet s’attachera à résoudre les problèmes de gouvernance et de productivité du secteur halieutique malgache.
WASHINGTON, 28 mars 2017 – Madagascar et la Commission de l'océan Indien se sont vus allouer aujourd’hui un financement de 83,15 millions de dollars en vue d’améliorer l’exploitation de certaines ressources halieutiques à l’échelle régionale, nationale et communautaire, et de permettre à des catégories de pêcheurs ciblées d’avoir accès à des moyens de subsistance alternatifs.
À Madagascar, la pêche maritime et l’aquaculture représentent une production annuelle d’une valeur de 213 millions de dollars, soit 7 % du PIB national. Ce secteur emploie directement 300 000 personnes, mais une population estimée à 500 000 habitants en vit indirectement ou partiellement. Les activités halieutiques concernent une proportion importante de la population du littoral, souvent parmi les communautés les plus vulnérables et les plus marginalisées, qui ne possèdent pas de terre. Nombre de femmes travaillent dans le secteur de la pêche artisanale, principalement dans la pêche à pied, la transformation et la commercialisation des produits de la pêche et l’aquaculture. Le secteur halieutique joue aussi un rôle de premier plan pour la sante nutritionnelle et la sécurité alimentaire des Malgaches.
« Le deuxième Projet sur la gouvernance des pêches et la croissance partagée dans le Sud-Ouest de l'océan Indien (ou “SWIOFish2”) vient compléter un premier projet encore en cours aux Comores, au Mozambique et en Tanzanie. Il vise à faire en sorte que les pays du Sud-Ouest de l’océan Indien, et en particulier Madagascar, tirent profit des avantages économiques, sociaux et environnementaux que procure une exploitation durable des ressources halieutiques. Si l’on veut éviter que cette exploitation ne continue de porter atteinte aux services rendus par les écosystèmes marins, il est indispensable d’améliorer la gestion de la pêche, d’associer davantage les communautés locales et le secteur privé, et, ce faisant, d’accroître les bénéfices économiques tirés des ressources halieutiques », expliquent Xavier Vincent et Benjamin Garnaud, responsables du projet à la Banque mondiale.
Le montant du projet consiste en un crédit de la Banque mondiale de 65 millions de dollars en faveur de Madagascar, un financement du Fonds pour l’environnement mondial (FEM) de 6,42 millions de dollars, une contribution de 2,73 millions de dollars du Fonds japonais pour le développement des politiques et des ressources humaines et un don de 9 millions de dollars consenti par la Banque mondiale à la Commission de l'océan Indien.
« L’aide fournie par la série de projets SWIOFish est remarquable en ce qu’elle soutient le secteur halieutique en appuyant à la fois une coopération régionale et des priorités locales et nationales, soulignent Astrid Hillers et Christian Severin, qui dirigent le programme Eaux internationales du FEM à l’échelle mondiale et en Afrique. « Avec ce projet, Madagascar sera bien davantage en mesure d’enrayer le déclin de ses ressources halieutiques, d’améliorer les moyens de subsistance des communautés de pêcheurs et, en coopération avec le secteur privé, de renforcer la gestion des pêches tout au long de la chaîne d’approvisionnement. »
Ce deuxième projet consolidera le mécanisme de financement, de coordination et d’échange des connaissances établi dans le cadre de la première opération (SWIOFish1). Ses activités s’attacheront à résoudre les problèmes de gouvernance et de productivité dans le secteur de la pêche à Madagascar, à éliminer les obstacles qui entravent l’investissement privé et nuisent à la viabilité des entreprises de pêche, à restituer aux économies nationales une partie des richesses tirées d’un secteur halieutique largement « offshore » et à créer de la valeur ajoutée dans les filières grâce à une collaboration régionale.