WASHINGTON/BEYROUTH, 6 février 2017 – Le Groupe de la Banque mondiale alloue au Liban un financement de 200 millions de dollars en vue d’améliorer le réseau routier du pays, dont la vétusté porte atteinte à la sécurité publique et fait obstacle au développement rural et urbain ainsi qu’à la promotion d’une croissance économique équitable. Ces fonds permettront de remettre en état environ 500 kilomètres de routes, ce qui correspond à l’étape initiale prévue dans le cadre d’un plan gouvernemental plus large destiné à rénover le secteur routier.
Le Projet sur le réseau routier et l’emploi, approuvé aujourd’hui par le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale, comprend un don de 45 millions de dollars consenti par le Mécanisme de financement concessionnel (CFF), un nouveau dispositif créé en 2016 sous l’égide de la Banque. Il s’agit du premier don accordé au Liban dans le cadre de ce mécanisme établi pour venir en aide à des pays à revenu intermédiaire auparavant bénéficiaires des prêts classiques de la Banque mais aujourd’hui en proie à des difficultés sociales et économiques exceptionnelles.
« Ce financement a pour but d’aider le Liban à continuer de fournir des services essentiels à sa population mais aussi aux Syriens qui ont trouvé refuge dans le pays, explique Ferid Belhaj, directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Moyen-Orient. En accueillant ces réfugiés, le Liban offre à la communauté internationale un bien public mondial. Aussi la générosité du Liban doit-elle s’accompagner d’une hausse du soutien financier international. »
La présence de plus de 1,5 million de réfugiés syriens met en effet à rude épreuve des infrastructures libanaises déjà sous pression. Cette situation sans précédent a également pour conséquence d’aggraver les tensions sociales et de bouleverser le marché du travail en entraînant une augmentation de 35 % de l’offre de main-d’œuvre. Dans ce contexte, le programme de travaux routiers permettra aussi de créer des emplois faiblement qualifiés.
« Le secteur de la construction a toujours été l’une des principales sources de revenu pour la population pauvre libanaise et syrienne, précise Ziad El Nakat, spécialiste senior du secteur des transports à la Banque mondiale. Il continue aujourd’hui d’assurer cette fonction. »
Et d’ajouter que le projet permettra aussi « d’accroître la qualité et la sécurité du réseau routier, en particulier dans les régions moins développées du pays, d’améliorer les dessertes routières, de réduire le coût des transports et de favoriser le développement des économies locales grâce à un meilleur accès aux marchés et aux services ».
Le Liban affiche l’un des taux d’accidents de la route par habitant le plus élevé du monde. Selon les estimations de l’Organisation mondiale de la santé, le pays a enregistré en 2015 1088 décès dus aux accidents de la circulation, ce qui représente un coût économique évalué entre 3 et 5 % du PIB.
L’adoption par les autorités libanaises d’un plan quinquennal de 510 millions de dollars pour le secteur routier témoigne de l’importance de restaurer la confiance de la population en investissant dans ce domaine. Le projet financé par la Banque est aligné sur ce plan et il permettra au gouvernement libanais de mobiliser des financements supplémentaires auprès d’autres partenaires de développement internationaux.
La première phase du plan a quatre principaux objectifs : i) la remise en état et l’entretien du réseau routier existant ; ii) l’amélioration des systèmes de sécurité routière ; iii) l’achat de matériel pour les travaux d’urgence ; et iv) le renforcement des capacités pour améliorer la gestion et l’efficacité d’ensemble du secteur routier. Afin de déterminer les tronçons à rénover en priorité, le projet donnera lieu à une inspection des réseaux primaire, secondaire et tertiaire qui pourra porter jusqu’à 6 000 kilomètres et couvrira la totalité des régions du pays.
Outre le don de 45 millions de dollars mentionné précédemment, l’opération est constituée d’un prêt de 155 millions de dollars, remboursable en 32 ans et demi, avec un différé d’amortissement de sept ans. Elle porte les engagements actuels de la Banque mondiale pour le Liban à 1,3 milliard de dollars de dons, prêts et autres financements concessionnels.