WASHINGTON, le 10 janvier 2017 – La Banque mondiale vient d’approuver un don de 2,5 millions de dollars par le biais de l'Association internationale de développement (IDA), son fonds en faveur des pays les plus pauvres, afin de soutenir les efforts entrepris par le gouvernement comorien pour améliorer son système statistique national. D’autres partenaires au développement, tels que le Fonds des Nations unies pour la population, la Banque africaine de développement, l’Agence française de développement, l’UNICEF et l'Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination contribueront également à cette initiative à hauteur de 1 million de dollars.
L’Union des Comores qui regroupe un archipel de trois îles et recense près de 788 500 habitants, met en œuvre des réformes importantes depuis 2011 pour améliorer son système statistique national et créer un Institut national de la statistique et des études économiques et démographiques (INSEED), une structure autonome et indépendante opérant sous tutelle du ministère des Finances pour coordonner le système statistique. Ce nouvel instrument est toutefois encore confronté à de nombreux défis et lacunes en termes de collecte, de traitement et de diffusion des données.
Pour y remédier, L’INSEED a élaboré une stratégie nationale de développement des statistiques pour la période 2015-2019. Ce don de la Banque mondiale soutiendra la mise en œuvre de cette stratégie, et supportera en particulier la mise en place, l’analyse et la diffusion du quatrième Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) et la réalisation d’une enquête sur la pauvreté et les conditions de vie des ménages en 2018-2019. Il permettra également de renforcer les capacités humaines et structurelles, particulièrement en matière de traitement des données comptables nationales et des indices de prix. Ce financement servira enfin à moderniser les équipements informatiques et logiciels statistiques.
« Une bonne planification du développement se base essentiellement sur des données précises et actualisées de la situation économique, sociale et démographique du pays. Il est donc impératif et essentiel pour un pays fragile et à faible revenu tel que les Comores d’améliorer son système statistique national afin de bien planifier sa stratégie de développement et mettre fin à la pauvreté. Ce projet s’inscrit ainsi directement dans le cadre de la Stratégie de partenariat-pays pour 2014-2017, entre la Banque mondiale et les Comores »,souligneNadia Belhaj Hassine Belghith, chef de ce projet.
Les données comptables nationales actuelles sont basées sur le Système de comptabilité nationale de 1968 et l’indice des prix à la consommation ne couvre que la capitale Moroni. La comptabilité nationale ne prend pas en compte de façon adéquate la large contribution du secteur informel et les estimations du PIB sont biaisées par des hypothèses et des déductions approximatives. Les estimations de l’Indice des prix à la consommation manquent de précision et le taux d’inflation ne reflète pas la réalité des différentes îles de l’archipel.
L’insuffisance de données économiques de qualité affecte non seulement l’exactitude des évaluations de performance économique mais également la planification des politiques de développement. S’ajoute à cela l’insuffisance de données statistiques actualisées et comparables sur la population et la pauvreté, ce qui entrave le ciblage des programmes sociaux de lutte contre la pauvreté.