WASHINGTON, 10 novembre 2016 – Le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale a approuvé une subvention de 35 millions de dollars dans le cadre d’un projet de protection sociale, afin de soutenir le gouvernement malgache dans sa lutte contre la sécheresse, qui sévit dans le sud du pays. Ce financement additionnel bénéficiera à plus de 320.000 personnes dans les cinq quartiers les plus affectés et contribuera à leur rétablissement après la sécheresse due à El Niño. Cette subvention s’inscrit dans le cadre d’un plan d’urgence et de relèvement préparé par le gouvernement avec l’appui des Nations unies.
La population du sud de l’île a souffert pendant plusieurs années de la diminution des récoltes qui a commencé avec l’invasion acridienne en 2013. Sous l’effet d’El Nino, les précipitations ont chuté de 75% par rapport à la moyenne des 20 dernières années. En conséquence, 95% des récoltes ont été perdues, plus d’1 million de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire, 35.000 enfants de moins de 5 ans sont atteints de malnutrition modérée et 12.000 autres de malnutrition aigüe sévère.
“Les conditions dans lesquelles vivent les populations du sud sont particulièrement difficiles. Elles luttent chaque jour pour nourrir leurs familles et il ne reste pas grand-chose pour leur permettre de démarrer la nouvelle saison agricole. L’expérience internationale a montré que l’inaction dans une telle situation reviendrait très cher, » souligne Coralie Gevers, responsable des opérations pour Madagascar et les Comores. « En fournissant des transferts monétaires aux mères de familles vulnérables et des traitements nutritionnels aux enfants atteints de malnutrition et aux femmes enceintes et allaitantes, la Banque mondiale contribue aux efforts opérés par le gouvernement ».
Le projet va accorder des transferts monétaires, des fonds pour le rétablissement des moyens de subsistance et des services nutritionnels aux ménages les plus affectés des quartiers de Tsihombe, Beloha, Ambovombe, Amboasary et Bekily, dans les régions d’Androy et Anosy.
Le projet est mis en œuvre sur une période de trois ans sous la direction et coordination du Ministère de la Population, de la Protection Sociale et de la Promotion de la Femme, et à travers le FID (Fond d’Intervention pour le Développement) ainsi que l’ONN (Office National de la Nutrition).
Le projet soutient également le Ministère de la Population, de la Protection Sociale et de la Promotion de la Femme dans ses efforts de coordonner les programmes de protection sociale dans le sud et de renforcer sa présence dans la région. Il sera co-financé par l’UNICEF, qui fournit une assistance financière pour l’évaluation de l’intervention.
“Il a déjà été prouvé dans d’autres pays que la combinaison des transferts monétaires avec les services nutritionnels et le rétablissement des moyens de subsistance est rapide, efficace et rend autonomes les familles affectées par les catastrophes. A Madagascar, c’est la première fois que ces services seront fournis de manière combinée et à ce niveau de situation d’urgence qui demande une capacité accrue du gouvernement et de ses partenaires pour une réponse rapide à travers des filets de protection sociale adaptés et qui donnent une perspective à moyen terme d’amélioration des conditions de vie des populations extrêmement vulnérables », souligne Andrea Vermehren, spécialiste de la protection sociale à la Banque mondiale en charge du projet.
L’année dernière, la Banque mondiale a alloué près de 3,5 millions de dollars pour répondre à la sécheresse dans le sud en finançant des programmes de cantines scolaires, le dépistage de la malnutrition aigüe chez les enfants de moins de 5 ans, la distribution de rations alimentaires aux familles affectées dans la région affectée. A cela s’ajoutent les 13,5 millions de dollars issus du projet sur la sécurité alimentaire et la protection sociale d’urgence ainsi que les 10 millions de dollars de financement additionnel du projet PAUSENS déployé pour le financement du programme triennal en réponse à l’invasion acridienne de 2013.