WASHINGTON, 22 septembre 2016 – L’Association internationale de développement (IDA) a annoncé aujourd’hui qu’elle avait obtenu un triple A (perspective stable) auprès des agences Moody’s (Aaa) et Standard & Poor’s (AAA). Il s’agit, pour la branche du Groupe de la Banque mondiale dédiée aux pays les plus pauvres, de sa première notation financière.
Ces notes de crédit permettront à l’IDA de lever des fonds sur les marchés de capitaux et de conforter ainsi ses financements en faveur d’investissements aux effets tangibles dans les 77 pays les plus pauvres du monde, dans des domaines qui vont de l’accès à l’eau potable et à l’énergie à la promotion de l’emploi pour les réfugiés, en passant par la réponse aux catastrophes naturelles et aux crises sanitaires.
« Avec ce triple A, l’un des partenariats les plus importants au sein du Groupe de la Banque mondiale accède à une reconnaissance méritée, qui témoigne de la solidité des fonds propres et de la gestion de l’IDA, commente le directeur général et directeur financier du Groupe, Joaquim Levy. Cette note nous place dans une position exceptionnelle pour accéder aux marchés financiers. Parce qu’elle permet de mettre à profit l’effet de levier du bilan de l’IDA et ses accomplissements considérables et qu’elle crée de nouvelles possibilités d’investissement sur le marché des titres à revenu fixe, elle représente un jalon important dans les efforts de mobilisation des capitaux du secteur privé en faveur du financement du développement. »
La possibilité de combiner les financements concessionnels apportés par les donateurs avec des emprunts sur les marchés de capitaux permettra à l’IDA d’accroître considérablement le soutien financier qu’elle fournit à ses clients, lequel revêt une importance capitale pour mettre fin à l’extrême pauvreté d’ici à 2030. Grâce à ce modèle de financement mixte, l’IDA pourra apporter aux pays les plus pauvres et vulnérables une aide financière adaptée à leur situation, à savoir sous la forme de dons et de prêts à taux faible ou nul.
« Il s’agit d’une excellente nouvelle pour les populations les plus pauvres. Cette notation nous permettra d’être davantage en mesure de fournir des programmes importants et d’aider nos pays clients à atteindre leurs objectifs de développement, explique le directeur général et directeur des opérations par intérim de la Banque mondiale, Kyle Peters. Nous allons pouvoir accroître nos financements en vue de faire face aux difficultés auxquelles sont confrontés les plus pauvres, en particulier sur le plan du changement climatique, des inégalités entre les sexes, des conflits, de l’emploi et de la transformation économique, et de la gouvernance. »
La notation de l’IDA intervient alors que l’institution procède à la reconstitution de ses ressources pour un prochain cycle de trois ans (de juillet 2017 à juin 2020) — il s’agit de la 18e reconstitution des ressources de l’IDA ou « IDA-18 ». Pour reconstituer ses ressources, l’IDA s’appuie sur les contributions financières d’une coalition composée d’une cinquantaine d’États donateurs dans le monde. Forte de son assiste financière et de ses bons résultats, l’IDA avait reçu plus tôt cette année l’aval de ses partenaires pour concrétiser son intention d’emprunter sur les marchés de capitaux.
« Ce triple A ne constitue pas seulement un moment historique pour l’IDA : il ouvre aussi la voie à un nouveau modèle de financement pour le développement durable des pays les plus pauvres, indique la vice-présidente et trésorière de la Banque mondiale, Arunma Oteh. C’est un événement capital qui va permettre à l’IDA d’accéder, pour la première fois, à des financements sur les marchés de capitaux. Et le fait que l’IDA ait obtenu la note la plus élevée possible témoigne de sa situation financière remarquablement robuste, elle-même étayée par la solidité du soutien de ses membres et de sa structure de gouvernance, et de son rôle crucial dans la réalisation des objectifs ambitieux du programme mondial pour le développement. »
L’IDA devrait être en mesure d’accéder aux marchés financiers au cours du cycle d’IDA-18, qui débutera mi-2017.
« Le fait de pouvoir mettre à profit l’effet de levier du bilan de l’IDA constitue la transformation la plus radicale qu’ait connue cette institution depuis sa création il y a 55 ans, souligne le vice-président de la Banque mondiale pour le Financement du développement, Axel van Trotsenburg, qui supervise à ce titre la mobilisation de ressources pour l’IDA. Pour les donateurs, cette innovation est synonyme d’un ‘retour sur investissement’ exceptionnel, puisque, pour chaque dollar apporté à l’IDA, celle-ci sera en mesure de fournir directement environ 3 dollars de financements. Il s’agit, dans le cadre du Programme d’action d’Addis Abeba, de l’une des propositions les plus concrètes et les plus significatives avancées pour obtenir les financements nécessaires à la réalisation des Objectifs de développement durable. »
Les financements de l’IDA viendront appuyer des interventions dans l’ensemble du champ du développement, tout en mettant un accent particulier sur les domaines suivants : le changement climatique, l’égalité des sexes, les conflits, les fragilités et les violences, l’emploi et la transformation économique, et la gouvernance.
Grâce à une approche axée sur les résultats, l’IDA parvient à obtenir des résultats significatifs. En voici un aperçu (exercices 2011-2015) :
- plus de 400 millions de personnes ont eu accès à des services de santé essentiels
- 17 millions de femmes enceintes ont reçu des soins prénatals
- 50 millions de personnes ont pu bénéficier de services d’eau améliorés
- plus de 100 000 kilomètres de routes ont été construits, remis en état ou modernisés
- 5 millions d’enseignants ont été recrutés et/ou formés
- 205 millions d’enfants ont été vaccinés
L’IDA est à l’origine de résultats importants dans d’autres domaines prioritaires. Entre les exercices 2011 et 2013, elle a par exemple financé le développement des services de santé, de nutrition et d’assainissement dans les camps de réfugiés de Dadaab, au Kenya, et de Dollo Ado, en Éthiopie. Le projet concerné a bénéficié à 1,5 million de personnes ; plus de 290 000 enfants ont reçu des doses de suppléments de vitamine A et plus de 85 000 enfants ont été soignés pour des cas de malnutrition sévère. L’IDA aide actuellement le Liban et la Jordanie à faire face à la crise des réfugiés syriens en leur fournissant des financements concessionnels s’élevant à 200 millions de dollars.
Dans le domaine du changement climatique, l’aide de l’IDA a permis au Bangladesh de développer l’électricité solaire en milieu rural au profit de quelque 5 millions d’habitants et de raccorder au réseau environ 50 000 ménages supplémentaires par mois. Au Viet Nam, la promotion d’une agriculture climato-intelligente parvient à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 30 à 35 %, tandis qu’en Mongolie, la vie de plus d’un demi-million d’éleveurs a été transformée par l’installation de systèmes d’énergie solaire à usage domestique portables et à faible coût.