WASHINGTON, 26 mai 2016 – Le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale a approuvé le 26 mai dernier un nouveau financement de 111 millions de dollars destiné à accroître la productivité de l’agriculture nigérienne et à améliorer sa résilience aux chocs climatiques.
Le Projet d’appui à l’agriculture « climato-intelligente » au Niger est la première opération de la Banque mondiale en Afrique spécifiquement conçue pour promouvoir un développement du secteur agricole qui s’inscrive dans la lutte contre le changement climatique, c’est-à-dire en favorisant à la fois la hausse de la productivité, le renforcement de la résilience et la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ce projet s’aligne par ailleurs sur le programme « Les Nigériens nourrissent les Nigériens » (« 3 N »), une initiative gouvernementale qui définit la stratégie nationale pour soutenir un développement agricole durable et accroître la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Le projet bénéficiera directement à environ 500 000 agriculteurs et agropasteurs dans 44 communes. Il contribuera à développer la distribution et l’utilisation de semences améliorées et résistantes à la sécheresse, et à accroître le nombre d’agriculteurs recourant à l’irrigation. L’objectif est aussi de diffuser les pratiques d’agroforesterie et plus généralement des formes d’agriculture écologiques. Enfin, le projet soutiendra la régénération des terres agropastorales dégradées, la mise en valeur du bétail et d’autres filières à fort potentiel tout en améliorant l’accès des petits agriculteurs aux marchés.
« Cette opération représente le premier projet de la Banque mondiale spécifiquement axé sur la promotion d’une agriculture « climato-intelligente » en Afrique et, à ce titre, elle contribuera à la mise en œuvre de son tout nouveau ‘Business plan’ pour le climat en Afrique, commente Paul Noumba Um, directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Mali, le Niger, la République centrafricaine et le Tchad. Ce projet ouvrira non seulement la voie à une croissance résiliente de l’agriculture au Niger mais, plus globalement, il servira de référence pour la conception des futurs projets d’agriculture « climato-intelligente » dans l’ensemble de la région ».
Le changement climatique a déjà des conséquences néfastes sur la sécurité alimentaire au Niger ainsi que sur la grande proportion de ses habitants qui vivent de l’agriculture (plus de 80 % de la population du pays). Si l’on n’agit pas maintenant, le secteur agricole nigérien continuera d’être extrêmement vulnérable aux chocs climatiques, et tout particulièrement aux sécheresses. Avec ce nouveau projet, il s’agit de promouvoir des pratiques « climato-intelligentes » et de remédier aux contraintes qui freinent la productivité du secteur agricole et pastoral et limitent sa résistance aux chocs.
« Le développement d’une agriculture « climato-intelligente » devient une priorité pour des États africains soucieux d’améliorer la sécurité alimentaire pour tous et de stimuler une croissance économique durable sur l’ensemble du continent, souligne Simeon Ehui, chef de service au pôle d’expertise en Agriculture de la Banque mondiale. Au Niger, ce projet permettra d’améliorer la productivité agricole, de renforcer la résilience aux chocs climatiques et de réduire les émissions de carbone. Cette opération marque une étape majeure dans la collaboration soutenue que la Banque mondiale entretient avec le Niger dans le domaine de l’agriculture ».