WASHINGTON, 29 mars 2016— Le Conseil d’administration de la Banque mondiale a approuvé aujourd’hui un don supplémentaire de 30 millions de dollars en appui au Projet de renforcement des systèmes de développement humain en République démocratique du Congo — une aide complétée par 10 millions de dollars du fonds fiduciaire du Mécanisme de financement mondial (GFF) et 1,08 million de dollars du Fonds japonais pour le développement des politiques et des ressources humaines.
Ce financement additionnel permettra d’élargir et d’améliorer la couverture géographique du système d’information pour la gestion de l’éducation et d’assurer le financement des deux séries d’enquêtes sur les indicateurs de prestation de services. Il contribuera à l’élaboration d’une stratégie de modernisation du système national d’état civil ainsi qu’à l’extension et à l’approfondissement des activités en lien avec le système réglementant les produits pharmaceutiques et le dispositif de gestion des stocks publics.
Tous ces systèmes ne parviennent toujours pas à assurer des services de développement humain qui ont été désorganisés par des décennies de conflit et d’instabilité. Malgré les avancées constatées depuis quelques années pour certains indicateurs relatifs à la santé et l’éducation, de nombreuses difficultés persistent. Si le pays a progressé dans l’indice de développement humain, passant du bas du classement à la 176e place sur 188 pays en 2015, ses performances restent médiocres. Les taux de malnutrition chronique ne régressent pas (et sont bloqués à 43 %). Quant au taux de fécondité (6,6 enfants par femme), il continue d’augmenter. L’accès à l’enseignement primaire s’est certes considérablement amélioré mais le nombre d’enfants non scolarisés est encore trop élevé et la qualité de l’éducation reste médiocre. Tous ces éléments plaident pour un renforcement urgent des services de développement humain.
« Les services de développement humain sont en pleine restructuration, le gouvernement ayant pris conscience de la nécessité de disposer d’institutions et de systèmes solides pour satisfaire les besoins en matière de santé, d’éducation et de protection sociale d’une population toujours plus nombreuse. Et c’est pour cela qu’il a sollicité une aide supplémentaire de la Banque mondiale », explique Ahmadou Moustapha Ndiaye, directeur des opérations de la Banque mondiale pour la RDC.
Cette nouvelle dotation permettra de renforcer les dispositifs de gestion des services d’éducation et de santé dans un certain nombre de zones géographiques, selon une approche à la fois nationale et provinciale. Les bénéficiaires directs seront les décideurs et personnels de plusieurs ministères — Enseignement primaire, secondaire et initiation à la nouvelle citoyenneté ; Santé publique ; Affaires sociales ; Travail, emploi et assurance sociale ; Justice et droits de l’homme ; Intérieur et sécurité — qui disposeront ainsi d’éléments plus tangibles pour renforcer l’efficacité des systèmes de prestation de services.
« Ce projet correspond à la stratégie de la Banque mondiale pour l’Afrique. Il est conforme aux fondements mêmes de la stratégie (axée sur les capacités du secteur public) afin de déployer des systèmes pouvant améliorer la compétitivité du pays et l’emploi (la main-d’œuvre étant en meilleure santé et plus instruite), réduire la vulnérabilité et accroître la résilience (grâce à un état sanitaire général amélioré et la mise en place d’une stratégie de protection sociale) », souligne Luc Laviolette, chef d’équipe du projet.
Plusieurs résultats concrets sont attendus, depuis la délivrance de certificats de naissance à la possibilité pour la population de suivre les indicateurs du système national d’enseignement primaire grâce à un portail sur Internet, sans oublier les quelque 600 000 enfants censés bénéficier de ce financement. Les fonds supplémentaires permettront par ailleurs de concevoir et de tester un système d’information pour la gestion logistique dans le but d’avoir une vision uniforme de la disponibilité des produits pharmaceutiques tout au long de la chaîne d’approvisionnement et, ce faisant, de pouvoir anticiper les besoins et éviter les ruptures de stock.
Partenariat multipartite, le Mécanisme de financement mondial (GFF) a pour objectif d’aider les pays à améliorer la santé des femmes, des enfants et des adolescents en recherchant des solutions innovantes pour lever des fonds. À cette fin, il s’attache à renforcer les systèmes d’information qui sont indispensables au suivi et, en dernier ressort, à l’amélioration de la santé et du bien-être des populations, et parmi lesquels figure notamment l’enregistrement des faits de l’état civil. Son fonds fiduciaire permet de mobiliser des financements supplémentaires en faveur de la santé reproductive, maternelle, néonatale, infantile et des adolescents en liant ses ressources à un financement de l’Association internationale de développement (IDA)*. Il allouera ainsi 10 millions de dollars pour l’amélioration des systèmes d’état civil en RDC, un effort équivalent à celui consenti par l’IDA.
* L’Association internationale de développement (IDA), une institution de la Banque mondiale fondée en 1960, accorde des dons et des crédits sans intérêts aux pays les plus pauvres afin de les aider à mettre en œuvre des programmes qui stimulent la croissance économique, contribuent à la réduction de la pauvreté et améliorent les conditions de vie des pauvres. L’IDA est l’un des principaux bailleurs d’aide aux 77 pays les plus déshérités du monde, dont 39 se trouvent en Afrique. Les ressources de l’IDA bénéficient concrètement à 1,3 milliard de personnes. Depuis sa création, l’IDA a soutenu des activités dans 112 pays. Le volume annuel de ses engagements a représenté en moyenne 19 milliards de dollars au cours des trois dernières années, 50 % de ce montant environ étant destiné à l’Afrique.