WASHINGTON, 18 mars 2016 — Le président du Groupe de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, et le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, se rendront au Liban, en Jordanie et en Tunisie du 24 au 28 mars. Au Liban, le président de la Banque islamique de développement, Mohammed Ali Al-Madani, se joindra à eux. Cette visite conjointe vise un double objectif : affirmer la détermination de la communauté internationale à aider une région subissant les répercussions des conflits en cours et de l’instabilité ambiante, mais aussi renforcer les partenariats qui ne cessent de se développer entre les organisations.
« La région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord traverse une phase critique », constate Jim Yong Kim, président du Groupe de la Banque mondiale. « Nous collaborerons encore plus étroitement avec les Nations Unies, la Banque islamique de développement et d’autres partenaires pour aider à la fois les réfugiés qui ont été contraints de quitter leur foyer et les populations qui les ont généreusement accueillis. Nous devons de toute urgence faire le nécessaire pour que les pays de la région disposent des ressources dont ils ont besoin pour absorber un afflux massif de réfugiés ».
Durant leur visite, Jim Yong Kim, Mohammed Ali Al-Madani et Ban Ki-moon rencontreront des chefs d’État et de gouvernement ainsi que des représentants du secteur privé et de la société civile pour examiner avec eux les effets des conflits, discuter de leurs stratégies de renforcement des capacités d’adaptation et réfléchir à la façon de mettre utilement à profit les différents atouts des trois institutions. Au Liban et en Jordanie, MM. Kim, Al-Madani et Ban iront à la rencontre des réfugiés et des communautés d’accueil. Ils accorderont aussi une attention particulière à la nécessité d’abaisser le niveau élevé du chômage des jeunes en améliorant la qualité et la pertinence de l’éducation et en créant des possibilités d’émancipation et d’activité économiques. En Tunisie, les membres de la délégation exprimeront leur soutien au processus de transition engagé par le pays, dont le gouvernement continue de concilier le maintien de la sécurité et la poursuite des réformes économiques pour redonner confiance aux investisseurs et stimuler la création d’emplois — facteurs essentiels de paix et de stabilité.
Le Groupe de la Banque mondiale a réorienté sa stratégie au Moyen-Orient et en Afrique du Nord afin de promouvoir la paix et la stabilité, considérées comme des conditions nécessaires au développement. En collaboration avec ses partenaires, l’institution s’efforce de se focaliser sur les causes des conflits tout en aidant les pays concernés à faire face aux conséquences de la guerre, à se relever et à se reconstruire. La nouvelle stratégie s’articule autour de quatre grands axes :
- rétablir la confiance entre les citoyens et leurs dirigeants grâce à l’amélioration des services et une responsabilisation accrue des pouvoirs publics ;
- promouvoir le renforcement de la coopération régionale autour de priorités communes dans les domaines de l’éducation, de l’énergie et de l’eau ;
- aider les pays et les populations qui accueillent un grand nombre de réfugiés à renforcer leur capacité d’adaptation ;
- se préparer à entreprendre la reconstruction au moment et aux endroits où la paix renaîtra.
Le Groupe de la Banque mondiale a établi un partenariat avec l’Organisation des Nations Unies et le Groupe de la Banque islamique de développement pour rassembler les ressources financières nécessaires à la mise en œuvre de la nouvelle stratégie et rallier la communauté internationale autour de l’objectif commun consistant à promouvoir la paix et la stabilité dans la région. Travaillant de concert, les trois institutions ont mobilisé la communauté internationale pour lancer la Nouvelle initiative de financement en faveur de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord visant à : i) mobiliser des financements concessionnels pour aider les réfugiés et les communautés d’accueil en Jordanie et au Liban — les deux pays à revenu intermédiaire de la région les plus touchés par la crise des réfugiés syriens ; et ii) accroître les moyens disponibles pour financer les activités de reconstruction et la reprise économique dans l’ensemble de la région lorsque le conflit aura pris fin. Il faut souligner que cette initiative met en place une plateforme unique grâce à laquelle l’ONU et les banques multilatérales de développement pourront mieux coordonner leurs activités d’aide au développement dans la région en cette période cruciale.
À la conférence Supporting Syria and the Region (Aidons la Syrie et sa région) qui s’est tenue en février à Londres, le Groupe de la Banque mondiale a annoncé qu’il triplerait ses investissements dans la région par rapport aux cinq dernières années. Le montant total des fonds provenant de la Nouvelle Initiative de financement en faveur de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord et des programmes existants devrait avoisiner 20 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années. Durant la même période, en outre, la Nouvelle initiative de financement vise à collecter auprès des bailleurs de fonds un milliard de dollars de dons qui serviront de levier pour accorder à la Jordanie et au Liban entre trois et quatre milliards de dollars de prêts assortis de conditions très libérales. Par ailleurs, le conseil des administrateurs de la Banque mondiale a pris une mesure exceptionnelle en réaction à la crise actuelle : il a approuvé le décaissement de 200 millions de dollars de financements directs à des conditions privilégiées dans le but de créer des emplois et d’améliorer l’accès à l’éducation en Jordanie et au Liban.
Le mois prochain, à la Conférence internationale sur la Nouvelle Initiative de financement en faveur de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord — coprésidée par Jim Yong Kim, Ban Ki-moon et Mohammed Ali Al-Madani —, les ministres du G7, du Conseil de coopération du Golfe et de divers pays européens, ainsi que les dirigeants de plusieurs organisations internationales et régionales, se réuniront au siège du Groupe de la Banque mondiale pour s’engager à soutenir l’initiative.