LONDRES, le 4 février 2016 – Le président du Groupe de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, a annoncé aujourd’hui que le Groupe de la Banque mondiale allait multiplier par trois le montant de ses engagements dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) au cours des cinq prochaines années, qui approchera ainsi les 20 milliards de dollars, afin de faire face aux conséquences des conflits et d’aider les pays de la région dans leur processus de relèvement et de reconstruction.
« Nous devons impérativement relever le défi de la crise humanitaire qui est devant nous, et le faire d’une manière qui favorise le développement pour les générations à venir », a déclaré Jim Yong Kim dans une allocution à la conférence d’Aide à la Syrie et à la Région, à Londres.
Pour venir en aide aux pays accueillant des réfugiés en grand nombre, le Groupe de la Banque mondiale travaille sur une mesure extraordinaire visant à fournir 200 millions de dollars de financements concessionnels ciblés sur la création d’emplois et l’amélioration de l’accès à l’éducation au Liban et en Jordanie.
« Plus de 2 millions de réfugiés venant de Syrie se trouvent actuellement dans les pays voisins, en Jordanie et au Liban », a poursuivi Jim Yong Kim. « Le monde a une immense dette envers ces deux pays, qui ont généreusement aidé les Syriens, malgré le grand sacrifice que cela a représenté pour leurs propres populations et leurs économies. »
Par ailleurs, en partenariat avec la Banque islamique de développement et les Nations Unies, le Groupe de la Banque mondiale a lancé une initiative destinée à accroître le volume des fonds disponibles pour la région. Concernant la Jordanie et le Liban, cette initiative de financement a pour but de procurer des financements concessionnels en se servant de dons des bailleurs de fonds pour racheter des intérêts d’emprunt. L’objectif est de lever 1 milliard de dollars de dons auprès des bailleurs de fonds de manière à mobiliser entre 3 et 4 milliards de dollars de financements concessionnels. Un deuxième mécanisme permettra d’aider les pays à se reconstruire et se relever des conséquences de la guerre et de la fragilité en émettant des titres obligataires spécifiques sur les marchés financiers internationaux, notamment des sukuk ou obligations islamiques.
« Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour trouver des moyens novateurs d’aider ces pays », a ajouté Jim Yong Kim. « Un très bon exemple sont les discussions que nous avons entamées en septembre, le Premier ministre David Cameron, Sa Majesté le Roi Abdallah de Jordanie et moi-même, sur les meilleurs moyens de créer des emplois à la fois pour les Jordaniens et pour les réfugiés syriens. Nous explorons la possibilité de créer des zones économiques spéciales, et nous encourageons les investissements dans des projets municipaux et des grands travaux. Nous cherchons à trouver des solutions mutuellement avantageuses pour les communautés d’accueil et pour les réfugiés. »
Le Gouvernement jordanien, le ministère britannique du Développement international et le Groupe de la Banque mondiale, dont la Société financière internationale (IFC) qui est chargée des opérations avec le secteur privé au sein du Groupe, travaillent sur une proposition de zones économiques et industrielles spéciales situées en Jordanie à proximité de la frontière syrienne. Le projet vise à donner davantage d’opportunités d’emplois en attirant des investisseurs étrangers et en soutenant la réinstallation d’entreprises syriennes déplacées.
« Nous voulons que nos ressources soient employées immédiatement et durablement à créer des emplois, à dispenser une instruction aux enfants, et à donner des opportunités économiques aussi bien aux réfugiés syriens qu’à leurs généreux hôtes en Jordanie, au Liban et en Turquie », a conclu Jim Yong Kim.
Ces initiatives de financement sont l’expression d’une nouvelle stratégie que la Banque mondiale entend mener dans la région MENA dans l’optique de remédier aux causes de l’instabilité en collaboration avec d’autres partenaires. L’objectif est de promouvoir des mesures permettant de rétablir la relation entre l’État et ses citoyens, de stimuler la capacité d’adaptation des pays confrontés aux conséquences des conflits et accueillant des réfugiés en grand nombre, de renforcer les mécanismes de coopération régionale et de préparer le redressement et la reconstruction.