Washington, le 18 décembre 2015 — La Banque mondiale a annoncé aujourd’hui l’octroi d’un nouveau prêt de 300 millions de dollars destiné à contribuer au financement de la stratégie de croissante verte du Maroc. Deuxième opération d’un programme conçu pour faciliter le passage du pays à une économie à faible intensité de carbone, le deuxième Prêt à l’appui des politiques de développement (PPD) pour une croissance verte solidaire est axé sur des mesures visant à protéger l’environnement et à préserver les moyens de subsistance des populations les plus vulnérables tout en créant de nouvelles opportunités d’emploi qui ne nuisent pas au climat.
Au Maroc, l’épuisement des ressources naturelles a des effets sensibles sur des secteurs tels que la pêche, le tourisme et l’agriculture qui représentent environ 25 % du produit intérieur brut du pays et constituent une source majeure d’emplois dans les zones rurales pauvres. Le PPD actuel financera des initiatives visant à améliorer la viabilité de ces secteurs et à assurer leur avenir à long terme. Dans l’agriculture, par exemple, le programme s’attache à promouvoir une meilleure gestion des eaux souterraines, la préservation des sols et la communication d’informations météorologiques plus utiles aux agriculteurs. Les politiques soutenues visent aussi à préserver les ressources halieutiques pour assurer la viabilité continue du secteur de la pêche traditionnelle, qui fait vivre un demi-million de Marocains. Enfin, le programme s’efforce d’appuyer les initiatives menées en parallèle pour diversifier les sources d’emploi grâce au développement de secteurs, tels que l’écotourisme et l’aquaculture, qui ont moins d’effets négatifs sur l’environnement.
« La Maroc a démontré que l’adoption de politiques intégrant la dimension climatique est bénéfique à la population, à l’économie et à l’environnement même dans les pays à revenu intermédiaire », constate Marie Françoise Marie-Nelly, directrice des opérations pour le Maghreb à la Banque mondiale. « Le choix entre l’environnement et l’emploi est souvent un mauvais choix. La vingt-deuxième Conférence des parties (COP 22) qui se déroulera à Marrakech en novembre 2016 fournira d’autres occasions de montrer que ».
La concentration de l’activité économique le long des côtes marocaines a des répercussions sensibles sur l’environnement et place des villes comme Casablanca, Rabat et Tanger devant des défis difficiles qui menacent leur croissance à long terme. Le PPD soutient l’élaboration d’un cadre de gestion intégrée des zones côtières qui permettra aux organismes sectoriels de mieux coordonner les politiques et les investissements et d’éviter que les ressources côtières soient utilisées selon des pratiques incompatibles. Le PPD apporte aussi son appui aux efforts engagés par le Maroc pour relever ses défis énergétiques en développant le marché des énergies renouvelables, en réglementant l’efficacité énergétique dans le secteur du bâtiment et en éliminant les subventions en faveur des combustibles fossiles. Cette dernière mesure permettra de dégager d’importantes économies budgétaires et de faire plus de place aux programmes sociaux dans des domaines tels que la santé et l’éducation tout en contribuant à réduire sensiblement — à hauteur d’environ 14 millions de tonnes par an — les émissions de CO2.
« Ce programme a été conçu pour », explique Andrea Liverani, chef d’équipe de projet à la Banque mondiale pour la série des PPD relatifs à la Croissance verte solidaire. « Il montre qu’il est souvent possible de gérer la conciliation entre compétitivité et protection de l’environnement, d’autant plus que l’objectif consiste à faire en sorte que les Marocains puissent vivre en bonne santé et de façon productive et que le patrimoine naturel dont dépendent leurs moyens de subsistance soit préservé pour la prochaine génération ».