WASHINGTON, le 10 décembre 2015— Le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale a approuvé un crédit de 55 million de dollar à Madagascar pour un appui budgétaire destiné à la résilience, dans le but de soutenir le Ministère des Finances et du Budget dans ses efforts vers l’efficience et l’efficacité de la gestion des finances publiques comme un moyen d’aider le pays à se reprendre en main.
La nouvelle opération vise à renforcer la communication et la disponibilité des informations pertinentes pour évaluer l’efficacité des finances publiques; et la gestion améliorée de la paie et le respect du principe du compte unique du Trésor.
Le retour à l’ordre constitutionnel, symbolisé par un Président élu entré en fonction en janvier 2014, a eu lieu depuis presque deux ans. Madagascar a amélioré sa performance économique en 2014, et l’économie a commencé à émerger de la situation difficile qui a prévalu pendant la crise politique. La croissance a augmenté à 3,3 pour cent (contre 2,3 pour cent en 2013). Cependant, la longue crise politique qui a ébranlé les conditions sociales et économiques du pays pendant cinq ans a laissé un lourd passif, ce qui contribue aux contraintes pesant sur le cheminement du pays vers le développement durable. Le contexte politique à Madagascar reste difficile, retardant les réformes nécessaires et urgentes. Beaucoup d’entre elles ont trait à des politiques budgétaires, sur les deux fronts des recettes et des dépenses, comme une condition préalable au financement des investissements publics et des dépenses sociales nécessaires pour la lutte contre la pauvreté et la poursuite du développement durable.
Alors que les besoins financiers sont importants à cause de toutes les difficultés rencontrées par le peuple Malgache, les contraintes globales et le niveau de la gouvernance du pays imposent des limites sur la disponibilité de l’aide extérieure. “Nous avons une forte volonté de relever les défis afin de renforcer la performance des administrations fiscales et douanières et améliorer l’efficacité dans l’utilisation des fonds publics”, a déclaré le Ministre des Finances et du Budget, Gervais Rakotoarimanana. “Notre objectif est d’optimiser l’allocation des ressources aux secteurs qui ont un impact tangible sur la population tels que l’éducation, la santé et les infrastructures”.
L’opération proposée soutient des mesures destinées à réduire les dépenses inefficaces et à améliorer la transparence des finances publiques. Ces actions couvrent l’élimination des personnes non-éligibles de la liste des hauts emplois de l’Etat et la publication d’informations pertinentes qui sont essentielles à l’élargissement de l’espace budgétaire. Ces informations comprennent les états financiers et techniques des sociétés d’État (JIRAMA et Air Madagascar) recevant des transferts de l’État, les entreprises bénéficiant du régime de Zone Franche, les lois de Règlements et les données à jour relatives à l’exécution du budget.
“Le Diagnostic Systématique du Pays (SCD) pour Madagascar présenté au Conseil d’Administration de ala Banque mondiale en août 2015 a souligné l’importance d’élargir l’espace budgétaire comme condition préalable, de sorte que le gouvernement ait les moyens de faire des investissements publics et de mettre en œuvre des politiques telles que les stratégies nationales en matière de protection sociale et de couverture de santé universelle” a expliqué le Représentant résident de la Banque mondiale à Madagascar, Coralie Gevers.