ADDIS-ABEBA, le 1 juillet 2015 - Organisé conjointement par le gouvernement éthiopien, la Banque chinoise de développement, le Fonds de développement Chine-Afrique, le Groupe de la Banque mondiale et l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), le forum Investir en Afrique: Nouer des partenariats pour accélérer l’investissement, l’industrialisation et les résultats en Afrique, s’est tenu les 30 juin et 1er juillet à Addis-Abeba, en Éthiopie. Il a permis aux différents acteurs des secteurs public et privé chinois et africains, aux représentants des institutions régionales, aux partenaires au développement et à des groupes de réflexions, de débattre sur la stratégie à adopter pour accompagner la transformation économique du continent. Les échanges ont porté sur les mesures à mettre en place pour attirer davantage d’investissement en Afrique, accélérer l’industrialisation du continent, y créer plus d’emplois et promouvoir un développement durable. Cet évènement a également donné l’occasion à la Chine et aux pays africains d’ouvrir une nouvelle étape de partenariat, au regard de leur expérience respective et des enseignements qu’ils en ont tirés.
Le forum a été inauguré par le Premier ministre éthiopien, S.E Hailemariam Desalegn qui a présenté les mesures concrètement mises en œuvre par son pays pour devenir la plateforme industrielle de l’Afrique. Les représentants des autres institutions organisatrices du forum, S.E. Liu Jianhua, vice-ministre des Finances chinois, M. Makhtar Diop, vice-président du Groupe de la Banque mondiale pour l’Afrique, M. Yuan Li, vice-président de la Banque chinoise de développement et M. Philippe Scholtes, directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel se sont également exprimés à cette occasion. S.E. Xu Shaohua, vice-gouverneur de la province chinoise de Guangdong a annoncé au cours de son exposé, que sa province accueillera la prochaine édition du forum en 2016.
Les séances de discussion ont donné lieu à un débat constructif, franc et réaliste sur les mesures concrètes à mettre en œuvre pour accélérer l’industrialisation et la production manufacturière ; créer et mieux faire fonctionner les zones économiques spéciales ; répondre rapidement aux besoins en infrastructure et améliorer les chaînes logistiques commerciales ; créer un environnement propice à des investissements favorables au développement ; renforcer les compétences nécessaires au maintien d’une croissance portée par le secteur privé ; et multiplier les investissements en faveur des populations rurales dans l’agriculture et l’industrie agroalimentaire.
Bien que chaque pays africain doive élaborer sa propre stratégie en fonction de ses spécificités locales, les membres du forum ont reconnu l’utilité d’apprendre et de s’inspirer de l’expérience économique chinoise. Lorsque la Chine a commencé son industrialisation, elle se trouvait dans une situation économique comparable à de nombreux pays africains aujourd’hui. Sa stratégie réaliste de développement économique et axée sur le long terme, s’est essentiellement appuyée sur le renforcement de l’enseignement et de la formation professionnelle, sur le développement des infrastructures et de l’industrie agroalimentaire, sur l’augmentation de la productivité agricole, des salaires des petits exploitants et de la sécurité alimentaire, ainsi que sur une industrialisation basée sur le secteur de l’industrie légère fortement demandeur en main-d’œuvre. Elle a aussi créé des zones économiques spéciales pour tester les réformes économiques avant de les appliquer à tout le pays et pour ouvrir l’économie chinoise aux investissements étrangers, la doter de technologies modernes et de compétences adaptées à son développement.
Les participants ont également convenu que le changement de cap de l’économie chinoise, avec le développement d’une main-d’œuvre hautement qualifiée et du secteur des services, offre une opportunité pour l’Afrique. Le gouvernement chinois entend investir davantage à l’étranger et incite aussi les entreprises privées des secteurs manufacturier et agroalimentaire à délocaliser leur production. L’Afrique serait la région idéale pour ces nouveaux investissements qui permettraient le développement de son industrie manufacturière et de sa production agricole. À condition qu’elle mette en œuvre de bonnes politiques publiques et favorise un climat des affaires propice aux investissements et inclusif. Il sera également essentiel d'assurer une bonne coordination des investissements publics avec les acteurs du secteur privé, aux stades de la planification et de l'exécution afin de renforcer leur impact.
Les membres du forum sont tous convaincus que le continent africain dispose d’un solide avantage comparatif avec sa jeunesse et l’émergence d’une classe moyenne pour accélérer l’investissement et l’industrialisation. Des coûts salariaux compétitifs et un accès facile aux marchés des pays développés ont permis à de nombreux pays de nouer de nouveaux partenariats avec la Chine en accueillant notamment les industries manufacturières qui ont choisi de délocaliser leur production.
Les membres du forum ont salué l’annonce du ministre des Finances chinois de la création d’un Fonds fiduciaire à la Banque mondiale en faveur du développement des infrastructures, en particulier dans les pays africains, et de l’établissement d’un groupe de réflexion sur l’investissement en Afrique réunissant la Chine, la Banque chinoise de développement et le Groupe de la Banque mondiale. Ils se réjouissent également de la signature pendant le forum, d’un protocole d’entente entre la Banque chinoise de développement et l’ONUDI qui entendent mettre à profit leurs ressources et leurs compétences pour renforcer leur collaboration, notamment en Afrique.
Ils se sont également félicités de la tenue du prochain Forum sur l’investissement en Afrique dans la province du Guangdong en 2016 qui illustre le fort engagement de la Chine en faveur du développement de l’investissement dans les pays africains et de l’accélération de leur industrialisation.
