Paris, le 23 juin 2015 – L’économiste en chef de la Banque mondiale a annoncé aujourd’hui la création d’une nouvelle commission qui aura pour mission de travailler sur la meilleure façon de mesurer la pauvreté et son évolution dans le monde, dans l’optique d’aider le Groupe de la Banque mondiale à atteindre son double objectif et de rendre compte des multiples dimensions de la pauvreté.
La Commission sur la pauvreté (a) sera composée de 24 économistes internationaux de premier plan et présidée par Anthony Atkinson, l’un des principaux experts en mesure de la pauvreté et des inégalités, professeur à la London School of Economics et chercheur au Nuffield College de l’université d’Oxford.
En annonçant la mise en place de cette nouvelle instance consultative, l’économiste en chef de la Banque mondiale, Kaushik Basu, a indiqué qu’elle devra notamment formuler des préconisations sur la façon dont doit être ajustée la mesure de l’extrême pauvreté à la lumière des nouvelles données sur la parité de pouvoir d’achat, les prix et les taux de change.
La méthode de la parité de pouvoir d’achat (PPA) permet aux économistes de comparer les taux de change entre devises afin d’évaluer la consommation et le revenu réel des ménages en dollars, sachant que les taux de change nominaux ne permettent pas de rendre compte avec précision des différences de coût de la vie d’un pays à l’autre.
« Nous souhaitons disposer d’un étalon constant pour la mesure de l’extrême pauvreté jusqu’en 2030, cet horizon correspondant à l’échéance que nous nous sommes fixée pour mettre fin à la pauvreté extrême et chronique », explique M. Basu, qui se rendra en Europe cette semaine pour la réunion inaugurale de la Commission.
« En outre, la pauvreté est multidimensionnelle et il est inacceptable que dans un monde aussi prospère que le nôtre il y ait encore tant de personnes qui souffrent de telles privations. La Commission nous éclairera sur les autres dimensions de la pauvreté auxquelles la Banque doit s’intéresser, afin que nous puissions collecter des données dans ces autres domaines, assurer leur suivi et leur analyse pour à terme les rendre disponibles à l’intention des responsables publiques et qu’ils puissent ainsi fonder leurs décisions sur ces observations. »
En 2013, le président du Groupe de la Banque mondiale Jim Yong Kim a fixé deux objectifs de développement fondamentaux devant guider l’ensemble des activités de l’institution dans le monde. Le premier consiste à mettre fin à la pauvreté extrême et chronique : l’objectif d’ici 2030 est de ramener à moins de 3 % la proportion de la population mondiale qui vit avec moins de 1,25 dollar par jour (en PPA). Le deuxième est de promouvoir une prospérité partagée, en favorisant, dans chaque pays, la croissance du revenu réel par habitant des 40 % les plus pauvres.
Alors que les États membres de l’ONU se réuniront cette année à New York pour convenir de nouveaux « Objectifs de développement durable », l’éradication de l’extrême pauvreté dans le monde entier et sous toutes ses formes figure au premier rang des priorités pour l’après-2015.
Le rapport final de la Commission est attendu à la fin du mois d’avril 2016.
« Le rapport de la Commission aura une influence non seulement sur nos propres travaux pour la lutte contre la pauvreté mais il contribuera aussi à orienter, plus généralement et à l’échelle mondiale, la recherche et la prise de décision sur ce qui constitue le plus important des défis d’aujourd’hui », indique M. Basu.
Pour en savoir plus sur la Commission sur la pauvreté : https://www.worldbank.org/en/programs/commission-on-global-poverty