WASHINGTON, 3 juin 2015 — Le Conseil des administrateurs du Groupe de la Banque mondiale a approuvé l’octroi d’un crédit de 50 millions de dollars à la Côte d’Ivoire pour l’aider à élaborer un nouveau programme national de protection sociale. Ce programme a pour objectif de fournir à quelque 35 000 ménages des transferts monétaires ciblés et des mesures complémentaires visant à développer le capital humain et les moyens de subsistance.
Le crédit financera le Projet Filets Sociaux en vue de faciliter la mise en place des pièces maîtresses — ainsi que la réalisation des premières phases de la mise en œuvre — d’un système de protection sociale doté de mécanismes permettant de mieux cibler les pauvres et assorti de mesures complémentaires : soutien nutritionnel, activités de sensibilisation sur l’utilisation des services sociaux, dispositifs visant à promouvoir la productivité et les activités génératrices de revenus. Le projet s’adressera initialement aux ménages pauvres vivant dans les régions du centre, de l’ouest et du nord de la Côte d’Ivoire.
« Il est nécessaire de développer un système de protection sociale en Côte d’Ivoire de manière à orienter plus efficacement et plus équitablement vers les ménages les plus pauvres les ressources dont ils ont tant besoin », explique Ousmane Diagana, directeur des opérations de la Banque mondiale pour la Côte d’Ivoire. « Des systèmes de protection sociale bien ciblés et bien conçus, tels que le système soutenu par ce projet, peuvent atténuer la pauvreté, réduire les inégalités, encourager les investissements dans le capital humain et améliorer la productivité individuelle pour aider les familles à échapper à la pauvreté ».
Après des décennies de forte croissance économique, une série de violentes crises politiques et économiques a récemment entraîné une détérioration généralisée du niveau de vie en Côte d’Ivoire. La croissance économique a ralenti et figure parmi les plus lentes d’Afrique subsaharienne. La majorité (68 %) des ménages ivoiriens pauvres habitent dans des zones en majeure partie rurales.
Le projet proposé vise à soutenir le Programme de transferts monétaires « plus » de l’État, qui établira un nouveau système de ciblage, un registre des ménages pour les programmes de protection sociale, un mécanisme de paiement systématique et un système de suivi et d’évaluation fiable.
« Dans des pays aussi divers que le Brésil, l’Éthiopie et le Bangladesh, les programmes de transferts monétaires ont montré qu’ils avaient des effets bénéfiques sur la pauvreté et le capital humain à court terme tout en atténuant la transmission de la pauvreté entre les générations à long terme. Ce projet s’inspire des meilleures pratiques internationales pour créer un système de couverture sociale bien ciblé présentant un bon rapport coût-efficacité », déclare Azedine Ouerghi, chef d’équipe du projet.
Dans certaines régions, les ménages pauvres comptant des enfants de moins de 15 ans ou des femmes enceintes parmi leurs membres recevront un numéro d’identification unique, seront inscrits au registre des ménages et bénéficieront de transferts monétaires destinés à stimuler la consommation de nourriture, de marchandises et de services. Dans les régions ciblées, 105 000 ménages supplémentaires recevront aussi un numéro d’identification et bénéficieront de mesures complémentaires.
« Ce projet a pour objectif de promouvoir l’inclusion sociale et d’accroître les moyens de subsistance des ménages défavorisés des communautés rurales de Côte d’Ivoire. Il aidera les enfants de familles pauvres à bénéficier, sur le long terme, de meilleures perspectives en matière de santé et d’éducation ainsi qu’au plan économique », précise Heba Elgazzar, co-chef d’équipe du projet.