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COMMUNIQUÉS DE PRESSE

Des millions d’enfants du monde arabe n’ont pas les bases essentielles à un développement sain

11 mai 2015


Un nouveau rapport de la Banque mondiale présente la première analyse détaillée de la situation du développement du jeune enfant dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord

Rabat, 12 mai 2015 – Des générations d’enfants de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) seront défavorisés à titre permanent, selon un nouveau rapport de la Banque mondiale, si des mesures concertées ne sont pas prises pour améliorer leur accès à des facteurs essentiels au développement dans la petite enfance. Le rapport intitulé Expanding Opportunities for the Next Generation, Early Childhood Development in the Middle East and North Africa, qui considère la possibilité d’élargir les opportunités offertes à la prochaine génération, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, grâce au développement du jeune enfant, combine des études et données de douze pays de la région MENA. Il fait état des graves retards de développement des jeunes enfants et des profondes inégalités qui empêchent la région de progresser, et il présente des orientations concernant les actions à mener pour veiller à ce que tous les enfants puissent réaliser leur potentiel.

Les preuves selon lesquelles la petite enfance constitue l’étape la plus critique du développement humain ne cessent de s’accumuler. Les soins prénatals, la vaccination, une bonne nutrition et le développement cognitif, émotif et social des enfants sont les bases de leur succès ultérieur, durant leurs années de scolarité et leur vie adulte. Le rapport recense d’importantes carences dans toute la région dans chacun de ces domaines essentiels. Un enfant sur 40 meurt durant la première année de sa vie, le plus souvent de causes évitables, un cinquième souffrent d’un retard de croissance dû à la malnutrition, de sorte que des millions d’êtres humains courent le risque d’éprouver des troubles de l’apprentissage et de n’avoir que des opportunités limitées, et seulement 48 % ont accès à du sel iodé qui est essentiel au développement cognitif. Le taux d’inscription dans l’enseignement préscolaire n’est que de 27 %, soit la moitié de la moyenne mondiale.

« L’inégalité se manifeste à un stade précoce de la vie et une fois qu’elle a pris racine, elle est de plus en plus difficile et coûteuse à éliminer – nombre de ses effets sont de surcroît irréversibles », explique Safaa El-Kogali, chef du pôle Éducation de la Banque mondiale en charge de MENA et principale auteure du rapport. « Nos travaux montrent que les enfants défavorisés sont ceux qui sont le moins susceptible de recevoir un appui de nature à favoriser leur développement, aussi bien dans les pays les plus pauvres que dans les pays plus développés de la région, ce qui aura un impact sur leurs perspectives d’avenir toute leur vie durant. Nous avons heureusement pu constater, à l’échelle mondiale, que des interventions, en particulier lorsqu’elles sont axées sur les enfants défavorisés, peuvent avoir des effets considérables, profondément transformer les vies de millions d’enfants et modifier la trajectoire de développement des pays

Le rapport a été officiellement présenté aujourd’hui à l’occasion d’une conférence organisée à Rabat conjointement par la Banque mondiale et par l’Observatoire national du développement humain (ONDH) du Maroc. Cette conférence a réuni des délégations de hauts fonctionnaires des pays de toute la région, ainsi que des représentants d’organismes de développement, de bailleurs de fonds, de la société civile et de milieux universitaires. Divers orateurs ont prononcé des discours, parmi lesquels le Ministre marocain de l’Éducation et Président de l’ONDH, Rachid Benmokhtar, et la directrice principale pour le pôle Éducation de la Banque mondiale, Claudia Costin. Cette manifestation avait pour objectif général d’examiner les conclusions du rapport, de partager les expériences et de déterminer comment procéder à l’avenir sur la base des faits disponibles et de cibles clairement définies.  

Le rapport explique clairement qu’il ne suffira pas de seulement centrer l’attention sur la croissance économique pour remédier à autant de carences. Il importera de mener des interventions ciblées sur les différents aspects du développement du jeune enfant, notamment l’expansion des soins prénatals et postnatals et le recensement des enfants pouvant souffrir d’une croissance déficiente, pour assurer le suivi de leur état de santé et leur fournir un appui nutritif afin de réduire les effets dommageables pour la croissance et le développement cérébral. Les investissements dans les micronutriments peuvent avoir des rendements particulièrement élevés puisqu’il a été prouvé que chaque dollar investi dans du sel iodé procure des avantages d’une valeur comprise entre 15 et 520 dollars. La présence de bons établissements d’enseignement préscolaire dans les quartiers plus pauvres peut également produire des résultats immédiats et durables en remédiant au manque d’opportunités dans la petite enfance qui prépare le terrain aux inégalités rencontrées plus tard dans la vie.



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