WASHINGTON, 29 avril 2015 − Le Conseil des administrateurs du Groupe de la Banque mondiale a approuvé aujourd’hui le financement d’un réseau régional de transport d’électricité visant à permettre des échanges d’énergie électrique entre plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest : Gambie, Guinée, Guinée-Bissau et Sénégal. D’un montant de 200 millions de dollars, le crédit de l’IDA* financera la construction de lignes de transport d’électricité qui relieront les réseaux électriques des quatre pays, ainsi que l’installation de câbles de garde à fibre optique pour améliorer les communications publiques.
En raison de la forte dépendance de la région à l’égard de la production d’énergie thermique au fioul, particulièrement onéreuse, le coût de la production d’électricité en Gambie, en Guinée-Bissau et au Sénégal est extrêmement élevé. L’appui apporté par la Banque au Projet d’interconnexion de l’OMVG (Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie) permettra à plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest de réduire la part de la production thermique dans leur bouquet énergétique en recourant à des sources d’énergie plus durables et plus rentables telles que le potentiel hydroélectrique de la Guinée, estimé à 6 000 MW. Le gaz, que l’on trouve le long des côtes allant de la Côte d’Ivoire au Nigéria ainsi qu’en Mauritanie, peut également être converti en électricité.
« Les échanges régionaux d’énergie ont un rôle essentiel à jouer en Afrique de l’Ouest. En regroupant la demande énergétique de quatre pays, les lignes de transport d’électricité du Projet d’interconnexion de l’OMGV permettront d’augmenter le volume et l’efficacité de la production électrique — amélioration indispensable au développement des entreprises, à la création d’emplois, à la production de revenus et à la compétitivité de la région sur la scène internationale », indique Colin Bruce, directeur de l’intégration régionale pour l’Afrique à la Banque mondiale.
De nombreuses lignes d’interconnexion sont déjà en place ou sont en cours de construction : le Projet de l’OMVG est le maillon manquant qui permettra de compléter l’épine dorsale du Système d’échanges d’énergie électrique ouest-africain (EEEOA). La réalisation du Projet de l’OMVG représente une étape décisive vers l’interconnexion du réseau EEEOA. Elle permettra une utilisation plus efficace de la capacité de production d’électricité actuelle et limitera les coupures de courant, du Nigéria, dans le secteur oriental de l’Afrique de l’Ouest, au Sénégal.
Outre les fonds de l’IDA, le projet sera financé par l’Agence française de développement (AFD), la Banque africaine de développement (BAD), la Banque islamique de développement (BID), la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), la Banque européenne d’investissement (BEI), le Fonds koweïtien et l’État allemand (KfW). Les gouvernements des quatre pays concernés débloqueront environ 16 millions de dollars pour financer les charges d’intérêts pendant la phase de construction, pour un coût total du projet de 711 millions de dollars.
« En améliorant les échanges d’énergie en Afrique de l’Ouest, nous renforcerons l’intégration politique et économique de la région et contribuerons à sa stabilité. En aidant à exploiter de nouvelles capacités de production énergétique, le Projet d’interconnexion de l’OMVG est susceptible d’apporter des transformations et peut avoir d’importantes retombées économiques », affirme Pedro E. Sanchez, chef d’équipe du projet.
« Grâce à l’installation de la fibre optique prévue dans le projet d’interconnexion, les ménages, les entreprises et les institutions de la région bénéficieront de nouveaux outils de communication à haut débit qui contribueront à stimuler l’emploi, à réduire la pauvreté et à améliorer la qualité de vie de millions de personnes en Afrique de l’Ouest », ajoute Chris Trimble, co-chef d’équipe du projet.
* L’Association internationale de développement (IDA), institution de la Banque mondiale fondée en 1960, accorde des dons et des crédits sans intérêts aux pays les plus pauvres afin de les aider à mettre en œuvre des projets et des programmes qui stimulent la croissance économique, contribuent à la réduction de la pauvreté et améliorent les conditions de vie des pauvres. L’IDA est l’un des principaux bailleurs d’aide aux 77 pays les plus déshérités du monde, dont 39 se trouvent en Afrique. Les ressources de l’IDA bénéficient concrètement à 2,8 milliards de personnes, dont la majorité vit avec moins de deux dollars par jour. Depuis sa création, l’IDA a soutenu des activités de développement dans 112 pays. Le volume annuel de ses engagements a représenté en moyenne 18 milliards de dollars au cours des trois dernières années, 50 % de ce montant environ étant destinés à l’Afrique.