Washington, le 24 avril 2015 — Le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale a approuvé aujourd’hui deux projets de soutien à la stratégie nationale de santé et de promotion des énergies propres et de l’efficacité énergétique au Maroc, pour un montant total de 248,95 millions de dollars. L’opération approuvée dans le secteur de la santé permettra d’élargir l’accès à des services publics de qualité en milieu rural et dans des régions défavorisées. Celle concernant le secteur de l’énergie viendra étayer les efforts du pays pour réduire sa dépendance aux combustibles fossiles importés.
Le Maroc a réalisé des avancées importantes sur le plan de la santé, avec un recul important des taux de mortalité maternelle et infantile de respectivement 66 et 64 % en 20 ans. Mais les inégalités d’accès aux services de santé couplées aux faibles dotations au secteur par rapport à d’autres pays ayant un profil socioéconomique similaire nécessitent d’améliorer la répartition et la qualité de ces services, en particulier dans les régions les plus démunies. Le Programme pour les résultats dans le secteur de la santé approuvé aujourd’hui a été conçu à cette fin.
« Ce projet de 100 millions de dollars contribuera à renforcer sur quatre ans les soins primaires dans neuf régions, afin de remédier aux inégalités de performance sanitaire et d’améliorer la gouvernance du système de santé grâce à la modernisation des systèmes d’information et à la responsabilisation accrue des acteurs, indique Enis Baris, chef au pôle Santé, nutrition et population de la Banque mondiale en charge du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Avec ce nouvel instrument de prêt, « programme pour les résultats’, le décaissement des fonds est conditionné à des indicateurs de développement, depuis le nombre de femmes enceintes bénéficiant de soins prénataux au nombre de dispensaires ruraux participant au Concours qualité du ministère de la Santé. »
Le projet « Énergie propre et efficacité énergétique » sera cofinancé par deux prêts, l’un de la Banque mondiale (125 millions de dollars) et l’autre du Fonds pour les technologies propres (23,95 millions). Il s’agira d’aider l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) à bâtir la première de ses trois centrales photovoltaïques solaires de taille intermédiaire pour une production décentralisée. D’une capacité totale de 75 MW, ces centrales font partie de la stratégie du Maroc de parvenir à 14 % de capacités solaires installées d’ici 2020. Le projet devrait également avoir des retombées bénéfiques sur les populations des régions défavorisées du Sud-Est marocain, où les infrastructures seront construites. Ces nouvelles centrales devraient remédier aux baisses de tension et aux interruptions périodiques de courant que subissent actuellement les 120 000 habitants de la région. En fournissant une énergie de qualité en quantité suffisante, elles libèreront le potentiel économique de la région dans les secteurs de l’agriculture, du tourisme et de l’artisanat.
« Ce projet financera l’installation de compteurs horaires, permettant ainsi à plus de 292 000 personnes de bénéficier de tarifs avantageux pendant les heures creuses, explique Charles Cormier, chef au pôle Énergie de la Banque mondiale en charge du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Mais le projet soutiendra également le déploiement d’un programme novateur de protection des revenus afin d’améliorer les recettes de l’ONEE avec l’installation de compteurs intelligents et des infrastructures sophistiquées de mesure pour les gros comptes clients. Enfin, il devrait contribuer à la réduction des émissions de gaz à effets de serre, évitant pendant toute sa durée de vie le rejet de 1,95 million de CO2. »
Le portefeuille actuel de la Banque mondiale au Maroc comprend 22 projets, pour un niveau total d’engagements de 2,44 milliards de dollars. La palette d’interventions est très vaste, du soutien à l’activité du secteur privé et financier à la réforme de la gouvernance en passant par la croissance verte et la promotion des énergies renouvelables, l’accès aux services essentiels (routes rurales, eau, assainissement, réduction de la vulnérabilité et de l’exclusion sociale) et l’optimisation de l’agriculture et de la gestion des déchets solides. Depuis 2011, la Société financière internationale (IFC), la branche du Groupe de la Banque mondiale chargée des opérations avec le secteur privé, a renforcé ses engagements dans le pays, investissant 590 millions de dollars en appui au développement du secteur privé.