Yaoundé, 3 février 2015 – Intitulé « Réexaminer les sources de la croissance - Améliorer l’efficacité du port de Douala », le huitième numéro des Cahiers économiques du Cameroun évalue la situation macroéconomique du pays et se penche plus particulièrement sur l’activité de son port principal.
La croissance camerounaise devrait rester forte en 2014, à 5,3 %, en dépit de la morosité de la conjoncture économique mondiale, de la baisse des cours mondiaux du pétrole et de l’insécurité qui sévit dans la région de l’Extrême-Nord.
Les performances du secteur pétrolier s’annoncent vigoureuses, avec des prévisions d’expansion de 13,5 %, contre 8,5 % en 2013, tandis que le secteur tertiaire reste le principal moteur de la croissance, avec une contribution de 2,4 %. La situation budgétaire reste toutefois préoccupante et s’est dégradée au cours de la première moitié de 2014, le coût élevé des subventions aux carburants continuant de peser sur le budget de l’État. Enfin, le climat des affaires n’est pas encore propice à la croissance.
« Même si l’on prévoit pour l’économie camerounaise une croissance moyenne d’environ 5 % au cours des cinq prochaines années, le pays ne sera pas en mesure d’atteindre les objectifs établis dans son Document de stratégie pour la croissance et l’emploi couvrant la période 2010-2020 », observe Souleymane Coulibaly, économiste principal de la Banque mondiale pour l’Afrique centrale et l’un des principaux auteurs du rapport.
« Cette situation appelle à accorder une attention renouvelée aux sources de croissance au Cameroun afin d’identifier les axes d’intervention qui peuvent aider le pays à atteindre les niveaux de croissance nécessaires à son développement durable et à la réduction de la pauvreté, affirme Gregor Binkert, directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Cameroun. L’accélération des réformes dans le domaine de la facilitation des échanges, et en particulier sur le plan de l’efficacité du port de Douala, peut contribuer à libérer le potentiel de croissance du pays. »
Alors que, en raison de sa situation géographique stratégique, le port de Douala est une plaque tournante naturelle pour la région de l’Afrique centrale, ses inefficacités représentent en effet une entrave majeure à la croissance. Figurant parmi les ports les moins performants de la région, le port de Douala n’est toujours pas parvenu à atteindre l’objectif qui avait été fixé pour la fin des années 90 : réduire à 7 jours le délai de passage global.
Entre autres solutions destinées à améliorer l’efficacité du port de Douala, le rapport recommande notamment de réviser le cadre juridique régissant le port, de mieux sensibiliser les importateurs et les courtiers aux procédures commerciales, et, surtout, de procéder à l’élaboration et à l’adoption par tous les intervenants d’un plan de réforme structurelle globale fondé sur un audit indépendant des principaux goulets d’étranglement dans tous les aspects des opérations portuaires.
Les Cahiers économiques du Cameroun ont pour objectif de contribuer à améliorer la gestion économique du pays et à libérer son potentiel en diffusant les connaissances et en encourageant la discussion. Ils analysent les tendances et les enjeux de l’économie camerounaise, et sont publiés deux fois par an par l’antenne de la Banque mondiale au Cameroun.
