Un nouveau rapport de la Banque mondiale donne des détails sur les différents impacts de la baisse des cours sur les pays importateurs et exportateurs de pétrole de la région
WASHINGTON, 29 janvier 2015 – La baisse de plus de 50 % des cours mondiaux du pétrole — qui sont tombés de 115 dollars le baril en juin 2014 à moins de 50 dollars aujourd’hui — aura d’importantes conséquences pour les pays de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA). Selon le dernier Bulletin trimestriel d’information économique de la région MENA établi par la Banque mondiale, les importateurs de pétrole qui devraient afficher des gains comprennent la Jordanie, la Tunisie, le Liban et l’Égypte. Les balances commerciales de ces pays pourraient s’améliorer de jusqu’à 2 % de leur PIB. Les pays exportateurs de pétrole afficheront probablement des déficits budgétaires et leurs comptes des transactions courantes plus importants ou des excédents nettement plus faibles.
« Les importateurs de pétrole bénéficieront de la diminution de la facture des importations de pétrole et du montant des subventions aux carburants tandis que les exportateurs — dont certains tirent 80 % de leurs revenus du pétrole — perdront des recettes d’exportation et des recettes budgétaires », explique Shanta Devarajan, économiste en chef de la Banque mondiale pour la Région Moyen-Orient et Afrique du Nord.
Le rapport sur la Chute des prix du pétrole examine les répercussions de la faiblesse des cours du pétrole sur huit pays en développement constituant le groupe MENA-8 (importateurs de pétrole : Égypte, Tunisie, Liban et Jordanie, et exportateurs de pétrole : Iran, Iraq, Yémen et Libye) et les pays membres du CCG (Conseil de coopération du Golfe), qui jouent un rôle majeur en apportant des fonds sous forme d’aide, d’investissements, de recettes du tourisme et d’envois de fonds aux autres pays de la région.
Le Yémen et la Libye comptent parmi les pays producteurs de pétrole les plus vulnérables, tandis que l’Iran et l’Iraq pourraient enregistrer une dégradation de leur balance commerciale pétrolière (exportations nettes de pétrole) de plus de leur 10 % du PIB en 2015. Les pays exportateurs de pétrole membres du Conseil de coopération du Golfe se trouvent dans une situation nettement plus favorable car ils disposent d’amples réserves, mais ils pourraient également subir une perte de plus de 215 milliards de dollars de recettes pétrolières, soit plus de 14 % de leur PIB conjugué.
« Le choc pétrolier pourrait compromettre la capacité de certains des pays exportateurs de pétrole à tenir les engagements qu’ils ont pris au titre des dépenses intérieures », explique Lili Mottaghi, économiste de la Banque mondiale pour la Région MENA et auteur du rapport. « Ils ont pour options d’effectuer des ponctions sur leurs réserves, de contracter des dettes, et/ou de réduire les dépenses au titre des subventions aux carburants et des traitements dans le secteur public ».
Les pays importateurs de pétrole comme l’Égypte, la Jordanie et le Liban sont vulnérables parce que leurs économies bénéficient d’importants envois de fonds et d’aide des pays membres du CCG. Le Bulletin trimestriel d’information économique de la région MENA conclut toutefois, sur la base des épisodes antérieurs, que la baisse des prix du pétrole ralentira probablement la croissance mais n’entraînera pas une baisse des envois de fonds.