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COMMUNIQUÉS DE PRESSE

Cahiers économiques du Rwanda : exploiter le trésor souterrain

28 août 2014


KIGALI, 28 août 2014 - Selon les Cahiers économiques du Rwanda publiés aujourd’hui par la Banque mondiale, le pays devrait connaître une croissance économique de 5,7 % en 2014, puis de 6,6 % en 2015.

Cette tendance fait suite au ralentissement enregistré en 2013 (la croissance s’était alors tassée à 4,7 %, soit son niveau le plus bas depuis 2003) et imputable à une diminution de l’aide extérieure au second semestre 2012, à l’origine de retards dans les dépenses budgétaires. En 2014, le développement des services a contribué à un redémarrage de la croissance au premier trimestre, qui est ressortie à 7,4 %.

Selon le rapport, la décélération de l’économie enregistrée en 2013 révèle les blocages structurels du Rwanda. Si la contraction de la demande intérieure a été compensée par une demande extérieure positive, celle-ci découlait d’un bond des exportations de minerais (qui représentaient 40 % du total des exportations de biens en 2013), cet essor étant lui-même le résultat des investissements consentis depuis plusieurs années en faveur du secteur minier et de la bonne tenue des cours internationaux des matières premières. « L’effet différé de la diminution de l’aide sur l’économie a perduré jusqu’au second semestre de 2013, entraînant un ralentissement des activités dans le secteur public comme dans le secteur privé. Mais les signes de redémarrage sont évidents en 2014 : le PIB et les revenus du secteur des services et de l’industrie sont repartis à la hausse. Nous avons donc bon espoir que la croissance en 2014 dépasse celle de 2013 », explique Toru Nishiuchi, économiste à la Banque mondiale et co-auteur du rapport.

Selon Carolyn Turk, responsable des opérations de la Banque mondiale pour le Rwanda, « Ces dix dernières années, le Rwanda a connu des taux de croissance impressionnants. Ce qu’il faut à présent, c’est une profonde transformation structurelle de l’économie qui remplace l’ancien modèle se caractérisant par l’ampleur du secteur public, la prépondérance de secteurs non exportateurs et la faiblesse de l’investissement privé.  Une transformation de ce type réduirait les vulnérabilités actuelles de l’économie rwandaise et permettrait au pays de maintenir ses taux de croissance élevés durant la prochaine décennie ».

« Le Rwanda doit transformer son économie, c’est-à-dire s’affranchir de la dépendance vis-à-vis de l’aide, du poids du secteur public et du seul moteur de la demande, pour devenir au contraire un pays autonome, porté par le secteur privé et exportateur net. Il lui faudra pour cela s’attaquer aux obstacles à l’investissement privé, notamment dans les domaines de l’énergie et des transports. À cet égard, l’investissement public privilégiera les solutions susceptibles de mobiliser davantage l’investissement privé », souligne Toru Nishiuchi.

Encore peu développé, le secteur minier pourrait contribuer au développement de ce pays enclavé. Le rapport, qui lui consacre un chapitre entier, estime que les capacités de production sont en progression, avec 225 millions de dollars de recettes d’exportation en 2013.

L’industrie minière pourrait également fournir des emplois et attirer des investissements directs étrangers. « Au-delà des revenus tirés des exportations, les industries extractives représentent un vivier d’emplois non agricoles, l’un des axes de la stratégie de réduction de la pauvreté du gouvernement, indique Rachel Perks, spécialiste du secteur minier à la Banque mondiale et co-auteur du rapport. L’industrie minière employait directement plus de 33 000 personnes dans les zones rurales au début de 2014, sachant que les rémunérations offertes dans ce secteur sont supérieures à celles des autres emplois ruraux. »

Afin de sous-tendre les efforts actuels des autorités visant à assurer la mutation d’activités minières encore essentiellement artisanales en activités semi-industrielles et industrielles, l’accent devra être mis sur les mesures suivantes :

  1. installer un environnement juridique et réglementaire de l’investissement à la fois plus sûr et plus favorable ;
  2. constituer une base de connaissances géologiques en appui aux futurs investissements ;
  3. accroître les rentrées fiscales et garantir une saine gestion des revenus ;
  4. améliorer la valorisation et le traitement local des ressources minières ;
  5. miser sur le développement humain.



Contacts médias
À Kigali
Rogers Kayihura
Téléphone : +250-591-303
rkayihura@worldbank.org
À Washington
Lillian Foo
Téléphone : (202) 458-7726
lfoo@worldbank.org


COMMUNIQUÉ DE PRESSE N° :
2015/067/AFR

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