Sanaa, 2 juin 2014 – La Banque mondiale a annoncé aujourd’hui un don de 133,54 millions de dollars à l’appui de la construction d’une autoroute de 710 kilomètres devant relier le nord et le sud du Yémen. Cette ambitieuse initiative gouvernementale, plus important projet d’infrastructure de l’histoire du Yémen, jouera un rôle essentiel dans la transition du pays en s’attaquant aux causes profondes de l’instabilité, comme le manque d’accès aux opportunités économiques et la faible intégration nationale, et en reconstituant les assises sociales et économiques du pays.
"Ce projet est plus qu’un simple projet routier, il contribuera à la stabilité et la croissance futures", a déclaré le président de la Banque mondiale Jim Yong Kim actuellement en visite en Arabie saoudite, avant de se rendre dans d’autres pays de la région. «À l’heure actuelle, le développement est essentiel au Yémen et dans la région afin de donner un sens aux avancées politiques et montrer ce que la paix peut apporter. C’est la raison pour laquelle nous mobilisons des ressources et créons des partenariats pour appuyer encore plus ces grands projets de transformation."
Le financement servira à la construction du premier tronçon, un axe essentiel de l’autoroute. Le Projet de route du Corridor de la Banque mondiale, en collaboration avec un projet parallèle de 320 millions de dollars financé par le Fonds saoudien pour le développement, permettra de construire un tronçon de 140 kilomètres reliant la ville portuaire d’Aden à Taizz. Cette première portion de l’autoroute raccordera deux régions des anciens Yémen du Sud et du Nord, réduisant ainsi une des principales lignes de fracture politiques du pays, et traversera trois gouvernorats abritant le cinquième de la population pauvre du pays. Le projet de la Banque, qui devrait être mené à terme d’ici trois à quatre ans, créera environ 4000 emplois (soit 1,28 million de journées de travail). Cette grande initiative de construction générera également des retombées pour les entrepreneurs et fournisseurs de biens et services du Yémen. En outre, le projet comporte un volet formation qui aidera le personnel du ministère des Travaux publics et de la Voirie à mieux gérer la nouvelle autoroute.
« L’actuel réseau routier ne répond plus aux besoins du Yémen à qui une nouvelle infrastructure fait cruellement défaut pour stimuler la croissance et renforcer l’unité nationale », déclare M. Omar Abdullah Al Korshomi, ingénieur et ministre yéménite des Travaux publics et de la Voirie. « Notre but est de mettre en place un réseau routier efficace qui servira de tremplin au processus national de transformation. Nous aménagerons tout d’abord la première partie de la route du Corridor international du Yémen Sa’dah-Aden, qui reliera l’extrême nord du pays au sud en franchissant huit gouvernorats et servira directement et indirectement quelque 15 millions de personnes, tout en profitant au commerce national et international. »
Une fois terminée, la nouvelle autoroute encouragera le commerce intérieur en facilitant le mouvement des individus et des biens. En reliant le port d’Aden à l’intérieur du pays, et ultimement le Yémen à l’Arabie saoudite et au-delà, l’autoroute sera un catalyseur du commerce international. Elle donnera aux populations rurales un meilleur accès aux services essentiels offerts dans les centres urbains. Par ailleurs, l’autoroute sera dotée d’un conduit pour la pose d’un nouveau câble à fibre optique qui pourrait former la nouvelle épine dorsale de l’autoroute de l’information du Yémen. Bien qu’axé sur l’aménagement du premier tronçon Aden-Taizz, le projet servira également à préparer les études techniques nécessaires aux autres sections, pour mieux attirer le financement nécessaire à l’achèvement de l’ensemble du corridor entre Sa’dah et Aden.
Avec le lancement du Projet de route du Corridor, la Banque a maintenant alloué 100 % du financement supplémentaire de 400 millions de dollars promis au Yémen à l’appui de son processus de transition. Cela porte la valeur totale du portefeuille de projets de la Banque au Yémen à quelque 1,15 milliard de dollars, un montant financé par des dons de l’IDA, qui est la branche de la Banque chargée des pays les plus pauvres.