WASHINGTON, le 22 avril 2014- Le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale a approuvé un financement de 100 millions de dollars en faveur de la République du Burundi pour la construction des barrages hydroélectriques de Jiji et de Mulembwe.
Sur une population totale de 10 millions d’habitants, seuls 4% ont accès à l’électricité, soit l'un des taux les plus faibles au monde. La demande d’électricité progresse fortement et devrait passer de 46 mégawatts (MW) en 2012 à 92 MW en 2018, pour atteindre un pic de 192 MW en 2025.
« Mon gouvernement est déterminé à fournir davantage d’électricité pour stimuler la croissance économique, la création d’emplois et améliorer les conditions de vie des Burundais », a déclaré Côme Manirakiza, ministre de l’Énergie et des Mines du Burundi. « Je voudrais remercier la Banque mondiale de son appui à ce projet dans le secteur de l’énergie qui sera mis en œuvre dans le respect des règles environnementales et sociales.»
Le Projet hydroélectrique de Jiji-Mulembwe financera la construction de deux centrales d’une capacité combinée de 48 MW dont le pays a tant besoin. Ces deux centrales se trouveront à 5 kilomètres l’une de l’autre, respectivement sur la rivière Jiji et la rivière Mulembwe. Jiji est un affluent de la rivière Mulembwe qui se jette dans le lac Tanganyika. Il est prévu de construire sur la rivière Jiji, un barrage de béton de 13,5 mètres de haut, créant un petit réservoir de 80 000 mètres cubes d’eau. Sur la rivière Mulembwe, le barrage s’élèvera à 14 mètres pour contenir 40 000 mètres cubes d’eau.
Le projet de centrale hydroélectrique de Jiji-Mulembwe produira de l’électricité à un coût de 0,10 dollars par kWh et remplacera d’autres sources d’énergie fournies par des générateurs diesel qui sont polluants, plus coûteux (environ 0,40 dollars par kWh) et obligent à importer des combustibles fossiles par camion depuis les ports éloignés du Kenya et de Tanzanie.
« La Banque mondiale peut contribuer à la paix et à la stabilité dans la région des Grands Lacs en développant l’hydroélectricité de manière responsable », a déclaré Makhtar Diop, vice-président de la Banque mondiale pour la Région Afrique.
« Le projet hydroélectrique de Jiji-Mulembwe fournira une énergie propre, peu coûteuse, favorable au développement du Burundi tout en protégeant l’environnement.»
« La décision prise aujourd’hui constitue une étape décisive dans les efforts visant à atténuer la crise énergétique au Burundi », a indiqué Jamal Saghir, directeur du développement durable pour la région Afrique de la Banque mondiale. « Nous attendons avec impatience la mise en œuvre effective de ce projet dont profitera durablement le peuple burundais et qui contribuera à atteindre les objectifs de l’initiative « Énergie durable pour tous ».
* L’Association internationale de développement assure le financement de ce don de 100 millions de dollars. Le coût total du projet est estimé à 270 millions de dollars et sera financé par le gouvernement et les partenaires au développement. Dans le cadre de la phase préparatoire du projet, les communautés locales ont été largement consultées sur le sujet et ont apporté leur soutien au projet sans ambiguïté, l’électricité étant indispensable pour créer des emplois, des entreprises et des activités industrielles afin que l’économie soit plus compétitive.