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COMMUNIQUÉS DE PRESSE

La Banque mondiale invite les pays d’Asie du Sud à porter leur attention sur les risques intérieurs

09 avril 2014


Les facteurs de vulnérabilité extérieure s’atténuant, le moment est venu de relancer les réformes

 Washington, 9 avril 2014 — La croissance des exportations et de l’investissement en Asie du Sud inspire à la Banque mondiale un optimisme mesuré quant aux perspectives économiques de cette région en 2014. Ce sont surtout des risques nationaux qui pèsent maintenant sur la croissance, notamment un secteur bancaire de plus en plus vulnérable, a déclaré la Banque mondiale aujourd’hui.

Dans son rapport bisannuel South Asia Economic Focus, la Banque mondiale prévoit une accélération de la croissance économique qui devrait passer de 4,8 % l’année dernière à 5,2 % cette année et à 5,8 % en 2015. Les pays d’Asie du Sud — notamment l’Afghanistan, le Bangladesh, le Bhoutan, l’Inde, les Maldives, le Népal, le Pakistan et Sri Lanka — semblent avoir surmonté, dans une large mesure, les turbulences financières provoquées l’an dernier par la réorientation de la politique monétaire de la Réserve fédérale des États-Unis d’Amérique. Nombre de ces pays se sont employés à reconstituer leurs réserves monétaires tout en réduisant les déficits courants.

Ces succès remportés vis-à-vis de l’extérieur s’accompagnent toutefois de l’apparition de problèmes inhérents à l’économie nationale. La croissance économique pourrait être freinée par l’instabilité du secteur bancaire, l’inflation, la dette et les déficits budgétaires, ainsi que par un manque persistant d’infrastructures en matière d’énergie et de transports dans l’ensemble de la région.

« Maintenant que les pressions extérieures s’atténuent, il est temps de s’atteler à la résolution des problèmes qui affectent l’économie des pays d’Asie du Sud, de manière à stimuler la croissance et à réduire la pauvreté », déclare Martin Rama, économiste en chef pour l’Asie du Sud à la Banque mondiale. « La bonne nouvelle, c’est que l’on observe dans toute l’Asie du Sud une accélération de la dynamique de réforme en faveur de la relance de la croissance, dans laquelle les gouvernements voient la meilleure façon d’atténuer la pauvreté. »

Les auteurs du rapport évoquent un renforcement de la croissance économique de la plupart des pays d’Asie du Sud au cours de l’année.

L’Inde, principale économie de la région, verra sa croissance passer de 4,8 % (exercice 13) à 5,7 % durant l’exercice 14, grâce au coup de fouet donné à l’activité par un taux de change plus compétitif et par l’exécution de nombreux grands projets d’investissement. La croissance économique du Pakistan pourrait passer de 3,6 % (exercice 13) à 4 % au cours du présent exercice, grâce à la réduction des pannes d’électricité, à la poursuite des envois de fonds par les Pakistanais travaillant à l’étranger, au redressement des exportations de produits manufacturiers et à l’activité plus soutenue du secteur des services. Le Népal s’est remis d’une année difficile, marquée par des coups durs qui ont affecté le secteur agricole et le budget de l’État. Des flux substantiels d’envois de fonds ont stimulé la consommation et le secteur des services, ce qui devrait permettre à l’économie d’atteindre une croissance de 4,5 % durant l’exercice 14 contre 3,6 % au cours de l’exercice 13. Sri Lanka devrait maintenir sa croissance à 7,3 % cette année, l’économie bénéficiant des nouvelles capacités, acquises grâce à des investissements dans les infrastructures et à la reconstruction après le récent conflit national.

Au Bangladesh, après avoir souffert des remous et incertitudes politiques au cours de la première moitié de l’exercice 14, l’activité économique s’est redressée durant la seconde moitié grâce à la vigueur des exportations et de la demande intérieure. La reprise des exportations et l’augmentation des dépenses publiques devraient permettre au pays d’atteindre un taux de croissance du PIB de 5,4 % durant l’exercice 14, chiffre légèrement inférieur aux 6 % de l’année dernière.

L’économie de l’Afghanistan sera ralentie par l’incertitude persistante causée par le retrait des forces internationales, cette année, et par la réduction de l’aide étrangère à l’économie qui en découle. En outre, la production du secteur agricole national s’est tassée. C’est pourquoi le rapport prévoyait un affaiblissement de la croissance économique de 3,6 % en 2013 à 3,2 % cette année. Sous réserve de l’amélioration des conditions de sécurité, d’un regain d’activité agricole et d’une relance de la production minière, la croissance de l’Afghanistan pourrait reprendre en 2015 et 2016 pour atteindre 5 % environ.

Le rapport accorde une attention particulière au secteur bancaire tant il joue un rôle capital dans la stabilité et la croissance économiques de l’Asie du Sud.

« Nous avons examiné le cas de certaines banques en Inde, au Népal et au Pakistan parce qu’elles sont assez représentatives de la situation des banques dans l’ensemble de la région », indique Markus Kitzmuller, économiste pour l’Asie du Sud à la Banque mondiale. « Les responsables de l’action publique devraient prendre ces facteurs de vulnérabilité au sérieux, car tout problème surgissant dans le secteur bancaire a vite fait d’aggraver des contraintes budgétaires déjà fortes, et d’avoir des répercussions négatives sur l’économie tout entière. »

En Inde, le problème tient à l’endettement des entreprises auquel le secteur bancaire est exposé. Le risque est que cette situation affecte en définitive les finances publiques par le biais des banques d’État et du fait que le gouvernement pourrait être amené à soutenir les banques en difficulté d’importance systémique. La vulnérabilité du Pakistan est liée à la dette de l’État et non à l’endettement des entreprises. Les banques sont d’importants créanciers de la dette de l’État à court terme, alors que les risques inhérents ne sont pas suffisamment pris en considération. Au Népal, les banques ne prêtent pas et ne soutiennent donc pas l’investissement productif dans l’économie.


Contacts médias
À Washington
Gabriela Aguilar
Téléphone : +1-202 473-6768
gaguilar2@worldbank.org



COMMUNIQUÉ DE PRESSE N° :
2014/429/SAR

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