Les résultats d’une étude portant sur 11 pays établissent un lien entre la couverture universelle et la croissance solidaire et durable
TOKYO, 6 décembre 2013 – La Conférence mondiale sur la couverture universelle en matière de santé pour une croissance solidaire et durable organisée conjointement par le Gouvernement japonais et le Groupe de la Banque mondiale s’est tenue ce jour au Japon dans le cadre du Programme de partenariat Japon-Groupe de la Banque mondiale sur la couverture universelle (Programme de partenariat). Onze pays dont le Japon ont bénéficié de l’appui du Programme de partenariat pour la conduite d’analyses systématiques de leurs politiques et programmes de santé. L’étude menée visait à tirer des enseignements de l’expérience du Japon et de ces pays dans le domaine de la couverture universelle à l’effet de répondre à la demande d’aide croissante des pays à revenu faible et intermédiaire pour élaborer des politiques et stratégies relatives à la couverture universelle.
La conférence ministérielle qui a permis aux pays d’échanger sur leurs difficultés et expériences liées à la couverture universelle, et au Japon de faire connaître son expérience et son savoir dans ce domaine, vient couronner deux années de partenariat. L’étude portant sur les 11 pays publiée ce jour dans le cadre de la conférence conclut que les programmes de couverture universelle peuvent améliorer la santé et le bien-être des populations des pays étudiés et favoriser une croissance économique solidaire et durable. Ces pays—Bangladesh, Brésil, Éthiopie, France, Ghana, Indonésie, Japon, Pérou, Thaïlande, Turquie et Vietnam – mènent des réformes fondamentales et livrent des enseignements qui apportent des éclairages utiles sur certaines des difficultés et possibilités auxquelles les pays sont couramment confrontés à diverses étapes de l’instauration de la couverture universelle.
Les messages clés de politique générale qui se dégagent de l’étude indiquent que le succès de l’adoption et de l’élargissement de la couverture universelle font nécessairement appel à : 1) une ferme volonté politique et un engagement de longue durée, 2) une couverture équitable, 3) la viabilité financière des régimes de couverture universelle, 4) l’accroissement des effectifs des services de santé et 5) l’investissement dans un système de soins de santé primaires de qualité.
La conférence de ce jour a rassemblé des ministres de la Santé, des acteurs des organismes multilatéraux dont la directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé, des spécialistes issus du monde universitaire et des représentants des organisations de la société civile pour examiner les possibilités de parvenir à une croissance solidaire et durable en prenant appui sur la couverture universelle en matière de santé. M. Taro Aso, Vice-premier ministre et ministre des Finances du Japon, M. Jim Yong Kim, Président du Groupe de la Banque mondiale et d’autres hauts responsables ont été les principaux intervenants à la conférence.
Le vice-premier ministre et ministre des Finances du Japon, M. Taro Aso, a déclaré lors de la séance d’ouverture que « la couverture universelle revêt une importance grandissante au moment où la situation de la santé dans le monde connaît de profonds changements. Le Japon ayant réussi à instaurer son régime de couverture universelle durant la période consécutive à la seconde guerre mondiale, le système de soins de santé a largement contribué à l’émergence d’une classe moyenne productive et en bonne santé, ce qui a été un élément moteur et un appui ferme à la croissance économique. » Et M. Taro Aso de souligner : « Même après avoir mis en place un système de soins de santé universel, il est nécessaire de maintenir l’élan de réforme pour garantir l’équité, améliorer la qualité des services médicaux et assurer la viabilité financière. »
« Une mobilisation forte et croissante en faveur des réformes nécessaires pour instaurer la couverture universelle est aujourd’hui observable dans les pays en développement », a déclaré M. Jim Yong Kim, Président du Groupe de la Banque mondiale, qui s’est également exprimé durant la séance d’ouverture. « Les études de cas nous apportent un message encourageant : même les pays à faible revenu où la couverture de santé est insuffisante peuvent envisager l’instauration de la couverture universelle, indispensable pour atteindre les objectifs mondiaux consistant à éradiquer l’extrême pauvreté d’ici à 2030 et à stimuler une prospérité partagée. »
L’étude constate également que plus les pays progresseront dans l’établissement de la couverture universelle, plus ils seront confrontés à des demandes concurrentes et à des compromis qui les obligeront à faire un choix entre le renforcement ou le rétrécissement de la couverture-maladie. Les pays qui ont mené à bonne fin l’élargissement de la couverture médicale se sont engagés dans un processus d’apprentissage permanent et adaptent leurs méthodes en fonction des meilleures connaissances et données disponibles dans le monde. Il n’existe certes pas de méthode unique pour instaurer la couverture universelle, mais tous les pays peuvent tirer profit de leurs expériences mutuelles pour définir et orienter leur propre parcours. Pour aider les pays à assurer les interventions les plus économiques à grande échelle, il convient de documenter, d’évaluer et de confronter les expériences menées en vue de sauver des vies, freiner l’escalade des frais de santé et optimiser les coûts.
À propos du Programme de partenariat Japon-Groupe de la Banque mondiale sur la couverture universelle
À l’occasion du 50e anniversaire de l’instauration de la couverture universelle en matière de santé au Japon, le Gouvernement japonais et le Groupe de la Banque mondiale ont établi le Programme de partenariat Japon-Groupe de la Banque mondiale sur la couverture universelle pour répondre à la demande grandissante de conseils techniques émanant des pays à revenu faible et intermédiaire désireux d’élaborer et de mettre en œuvre des politiques et stratégies dans ce domaine.