Un programme de la Banque mondiale forme les décideurs à la gestion des transports publics
Rabat, le 30 septembre 2013 – Un programme de formation de cinq jours dans le domaine des transports publics s’est achevé vendredi dernier à Rabat. Parrainé par la Banque mondiale et l’Agence française de développement (AFD), en partenariat avec le ministère marocain de l’Intérieur (Direction générale des collectivités locales/Direction de la formation des cadres administratifs et techniques), l’Université internationale de Rabat (UIR) et d’autres organisations spécialisées, le programme a vu la participation d’un ensemble varié de hauts fonctionnaires et de décideurs dans le domaine de la gestion des transports au Maroc.
« Le programme visait à aider les décideurs à comprendre et prendre en compte les complexités des transports urbains, » a déclaré Thierry Desclos, spécialiste principal des transports urbains à la Banque mondiale. « L’un des principaux objectifs de la formation était de faire appréhender la nécessité d’inscrire le développement urbain dans une perspective à long terme. »
Les villes en développement dans le monde entier sont confrontées au défi croissant des transports et de l’aménagement urbains. Le Maroc a connu au cours des dernières décennies une expansion considérable des zones urbaines, ce qui exerce d’immenses pressions sur les systèmes de transports urbains. Cette évolution est devenue l’un des enjeux urbains les plus pressants, dans la mesure où les transports publics fournissent à des couches importantes de la population l’accès aux emplois, à l’éducation et aux services sociaux.
La formation d’une semaine s’inscrit dans le cadre du programme « Leaders in Urban Transport Planning » (LUTP), une initiative de la Banque mondiale visant à permettre aux décideurs et praticiens de comprendre et de relever les défis propres aux transports urbains. Le programme offre un ensemble complet d’outils permettant d’appréhender les différents aspects de ces défis, et consistant notamment à coordonner le développement urbain et la planification des transports, à gérer les réseaux de transports, à définir les stratégies de leur financement et à veiller à ce qu’ils soient inclusifs, en mettant l’accent sur la parité des sexes et les personnes à mobilité réduite. La session de Rabat a aussi porté sur divers exemples de réussite à travers le monde.
« Une stratégie de transports urbains efficace nécessite une combinaison de plusieurs éléments, » a estimé Vickram Cuttaree, coordinateur régional des transports pour le Maghreb à la Banque mondiale et chef d’équipe du projet de transports urbains du Maroc. « Au-delà des transports publics, elle implique l’aménagement du territoire, la sécurité routière, la réglementation et le financement. Le programme ne vise pas à former des spécialistes, mais à donner aux décideurs un aperçu général des questions pour les aider à orienter et rationaliser leur démarche. »
Plus de dix sessions de ce programme ont déjà été organisées dans le monde à l’intention de plus de 400 participants. Elles se sont révélées être une plateforme utile pour l’échange de données d’expérience et le renforcement des capacités entre les décideurs urbains.
Avant la formation, la Banque mondiale et le ministère marocain de l’Intérieur avaient collaboré avec la Direction générale des collectivités locales à l’élaboration d’une stratégie nationale des transports urbains. La stratégie repose sur quatre axes, consistant à élaborer le cadre institutionnel et législatif du système, renforcer la performance des transports publics, améliorer la gestion du trafic et des routes et veiller à une gestion financière durable du secteur. La formation de Rabat a intégré les recommandations de la nouvelle stratégie, en mettant en particulier l’accent sur les politiques qui visent à améliorer la gouvernance de ce secteur au niveau local.
La Banque mondiale a également mis en œuvre un certain nombre de programmes à l’appui du secteur des transports urbains au Maroc. En plus de l’assistance technique, un Prêt de politique de développement pour le secteur des déplacements urbains a contribué à améliorer la gouvernance du secteur, renforcer l’efficacité et l’offre de services et de l’infrastructure des transports urbains et consolider la viabilité environnementale et sociale des transports urbains. Le prêt a été accordé en mars 2011 et un projet relais est en cours de préparation.
« Les villes marocaines connaissent une expansion rapide et ont beaucoup de mal à fournir des services de transport qui soient efficaces et abordables et qui donnent aux quartiers marginalisés un meilleur accès aux centres de l’activité économique. Sur la base de la stratégie nationale, avec l’appui de la Banque mondiale et d’autres partenaires, la formation, le renforcement des capacités, le développement des compétences, la référence aux meilleures pratiques à travers le monde et l’établissement de réseaux pourraient permettre de relever ces défis » a déclaré Najat Zarrouk, Gouverneur, Directeur de la Formation des cadres administratifs et techniques au ministère de l’Intérieur. « Le programme nous a offert une formation complète et pratique et des outils qui vont éclairer nos décisions et nous permettre de mieux intégrer l’aménagement urbain dans la conception des systèmes de transport efficaces. »
