L’amélioration du système de paiement électronique et de l’accès aux données facilitera les flux financiers, accroîtra la transparence et développera le crédit
WASHINGTON, 25 juillet – L’activité économique du Yémen est freinée par une infrastructure financière inefficace et obsolète qui exclut la majeure partie de la population et ne parvient pas à faire concorder les ressources financières disponibles et les besoins de crédits. Un nouveau projet du Groupe de la Banque mondiale appuiera les efforts déployés par les pouvoirs publics pour créer un environnement économique dans lequel les institutions financières pourront atteindre de nouveaux clients et rivaliser entre elles pour les attirer grâce à l’utilisation de mécanismes plus efficaces d’évaluation des risques et de délivrance des fonds.
« La capacité du secteur privé à créer des emplois est une composante essentielle de la feuille de route du Yémen pour l’avenir et dépendra de l’aptitude des prêteurs à accorder des prêts et du degré d’accès des emprunteurs au crédit », déclare Wael Zakout, chef des opérations pour le Yémen à la Banque mondiale. « La confiance nécessaire de part et d’autre à la réalisation de ces conditions ne pourra être établie que dans le cadre d’un système transparent et bien réglementé à l’image de celui que ce projet vise à mettre en place ».
Le Conseil des Administrateurs de la Banque mondiale a approuvé le Projet de développement des infrastructures financières le 25 juillet 2013. Ce projet sera financé par un don de 20 millions de dollars de l’Association internationale de développement, l’institution de la Banque mondiale chargée d’aider les pays les plus pauvres de la planète. Il appuiera la mise en place de systèmes de base qui permettront à la Banque centrale du Yémen de contrôler efficacement le système financier. Ces systèmes comprendront un mécanisme amélioré de paiement électronique qui contribuera à limiter le recours aux transactions au comptant qui dominent l’économie yéménite et sont beaucoup plus difficiles à contrôler que d’autres types d’opérations. En plus d’accroître la stabilité et la transparence, le transfert des programmes publics dans le nouveau système contribuera à promouvoir l’inclusion en accélérant les versements au titre de la sécurité sociale et en renforçant leur efficacité.
Le projet appuiera aussi la création d’un registre des crédits et de centres de données. Ces outils permettront à la Banque centrale du Yémen de disposer des informations dont elle a besoin pour superviser les institutions financières en contrôlant les risques auxquels elles sont exposées et en prenant des mesures correctives lorsque la situation l’exige. Pour leur part, les banques ne prêteront plus de façon aveugle, car le registre des crédits leur permettra de porter un jugement informé sur le risque de crédit que pourraient présenter de nouveaux clients. Le nouveau système de paiement donnera aux banques la possibilité d’offrir de nouveaux produits financiers, tandis que le registre des crédits les aidera à élargir leur clientèle en toute sécurité. La réduction des taux d’intérêt qui résultera de l’amélioration des méthodes d’évaluation des risques éliminera l’un des plus grands obstacles à l’accès de nombreux consommateurs au crédit. Les femmes, en particulier, se heurtent souvent à des exigences en matière de garanties qui peuvent atteindre 400 % du prêt : le projet contribuera donc aussi à améliorer leur accès aux financements.
Une plus grande transparence et l’amélioration de la réglementation renforceront la confiance dans le système financier et attireront de nouveaux clients. Dans le même temps, l’accessibilité accrue de l’information permettra aux banques de pourvoir aux besoins d’une gamme de clients plus diversifiée. Cumulativement, ces facteurs auront pour effet de renforcer l’efficacité et l’inclusivité d’un système financier qui contribuera à stimuler la croissance. L’augmentation du nombre de clients des banques entraînera une hausse des dépôts, donc un accroissement des fonds disponibles pour financer le crédit. L’accès élargi au crédit encouragera et facilitera la création d’un plus grand nombre de petites entreprises, source cruciale de croissance économique et de création d’emplois.
« L’amélioration de l’infrastructure financière aura d’énormes avantages », prédit Sahar Nasr, économiste financier principal et chef d’équipe du projet. « Tout comme la croissance économique partagée et l’accès aux services financiers, une transparence accrue permettra au Yémen de se conformer aux normes internationales visant à prévenir la corruption et le blanchiment d’argent, démarche essentielle au développement durable du pays. »
Le projet annoncé aujourd’hui montre avec quelle rapidité s’est concrétisé l’engagement de 400 millions de dollars pris à la conférence des bailleurs de fonds de septembre 2012 en vue de faciliter la transition au Yémen. En moins d’un an, le Groupe de la Banque mondiale a investi près de 300 millions de dollars sur le montant total promis.